24 mai 2011

Education nationale : Y a t-il encore un ministre aux commandes ?

Luc Chatel, spécialiste du « faire mieux avec moins», limite de plus en plus son action à des coupes budgétaires drastiques et dramatiques. ce que confirme l'Association des maires de France qui vient saisir le gouvernement notamment sur les suppressions de postes dans le primaire.

Luc Chatel qui fut DRH chez L'oréal, tient plus, depuis sa nomination, du cost killer et du promoteur d'idées gadgets que du ministre de l'éducation nationale.

Dans les idées gadget, on citera : l'improbable signature d'un partenariat avec Facebook destiné à : « (...) ne pas laisser impuni le harcèlement à l’école (...) » et qui se traduira en fin de compte par : « un guide visant à aider les équipes éducatives à repérer et à prévenir le harcèlement » d'une : « campagne d’information nationale » et d’un « site internet et d’une ligne d’aide spécifique (...) »

Et dans le cost killing : les suppressions d'effectifs, qu'il essaye régulièrement de sous estimer, en noyant ses interlocuteurs sous des données statistiques. Données contestées très récemment, chiffres à l'appui par Libération

Malgré ses dénégations, c'est au tour de l'Association des Maires de France par la voix de son président, le député maire UMP Jacques Pélissard, de tirer la sonnette d'alarme. Il vient de faire savoir que l'AMF : « (...) va saisir le gouvernement afin de contester la méthode d’élaboration de la carte scolaire 2011 et demander qu’une analyse objective des besoins scolaires soit effectuée préalablement à toute décision de réductions d’effectifs »

Et pourquoi ?

« (...) les maires font part de leur vif mécontentement au regard de la réduction de 8 967 postes de personnels enseignants du 1er degré en 2011. Elle aura pour conséquence la suppression de 1 500 classes, en milieu rural comme en milieu urbain, sachant que la réserve de remplaçants a déjà été fortement réduite depuis la rentrée précédente, que 379 postes de Rased seraient également supprimés et alors que 4 900 nouveaux élèves sont attendus (...) »

Bien que Jacques Pelissard, interviewé par Le Monde, espère être entendu par le gouvernement au fait que : « (...) C'est une association qui représente tous les maires de France, les maires de droite comme de gauche, les urbains comme les ruraux. En principe, la position de l'AMF a un certain poids (...) » Il y a tout lieu de penser que, notre cost killer de ministre, ne cédera rien ou si peu que ... la situation ne fera qu'empirer !

Par contre, si le ministre sait « montrer toute sa détermination » pour réduire les effectifs, il semble curieusement en manquer, en ce qui concerne le pouvoir d'achat des familles, pour la rentrée 2011.

En effet, Luc Chatel qui s'est autrefois illustré : « (...) Fin 2007–début 2008, lorsque les polémiques sur le pouvoir d’achat soulevaient le pays et qu'il s'emportait contre la flambée des prix » avoue, cette fois-ci, son impuissance à renouveler l'opération : « Les essentiels de la rentrée » pourtant maintenue en 2010

Essentiels de la rentrée ?

Il s'agissait pour le ministère de définir : « (...) Des listes de fournitures scolaires indispensables (...) pour chaque niveau d'enseignement pour limiter le prix de la rentrée (...) » A cette occasion : « (...) Des enseignes de la distribution s'étaient engagées à maintenir le coût global de chacune des listes au niveau de l'année précédente (...) » Le ministère insistait d'ailleurs sur le fait qu'il se mobilisait : « (...) pour la quatrième année consécutive pour maîtriser le coût de la rentrée scolaire »

Et bien, selon Le particulier : le Ministère a décidé de ne pas reconduire l'opération. Laissant aux associations la responsabilité de mener seule les négociations avec la grande distribution ! On notera au passage la détermination de Luc Chatel qui : « (...) recommande aux écoles de limiter les demandes de fournitures scolaires au strict nécessaire (...) » Leur expliquant qu'elles : « (...) pourront (...) s’appuyer sur les listes de fournitures scolaires essentielles, qui seront publiées comme chaque année au Bulletin officiel de l’éducation nationale (...) »

Le regretté Coluche aurait dit : « Dites nous ce dont vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer » ! Quand on vous disait que Luc Chatel était le spécialiste du « faire mieux avec moins »

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