28 mars 2011

Medef : Comment faire gagner aux salariés 60 Euros de plus ... par an !

Malgré un contexte très tendu pour l'emploi, le Medef continue de réclamer une baisse des cotisations employeurs et salariés. Cette baisse devrait éventuellement rapporter, aux salariés de 60 à 70 Euros ... par an !

Lors de sa réception, le 23 février dernier, à l'Elysée Laurence Parisot aurait évoqué avec le Président : « (...) l'actualité des sujets économiques et sociaux ainsi que les négociations en cours, notamment sur l'emploi des jeunes (...) la présidente du syndicat patronal a notamment fait part de ses propositions sur la dépendance, l'apprentissage et la formation en alternance ou encore le G20 (...) » - Le Figaro

Cette rencontre qui s'apparente à : « la prise du thé, à 5 heures chez la marquise » n'a donné, on l'a constaté, à aucune décision sur la situation des salariés et leur pouvoir d'achat !

Cette inappétence ou désintèrêt du Chef de l'Etat, a été dimanche, en grande partie, responsable de la lourde défaite de l'UMP aux cantonales. Au point que certains ministres ou responsables de l'UMP n'ont pas hésité à le faire savoir !

En effet, de François Baroin qui a déclaré : « (...) il faut certainement mettre un terme à tous ces débats" comme celui sur la laïcité et l'islam (...) » à Jean-Pierre Raffarin qui de son côté a confié au Parisien que : « (...) le gouvernement doit s'appuyer sur deux pôles la sécurité certes, mais aussi l'emploi » en passant par le parti radical de Jean-Louis Borloo où Laurent Hénart affirme : « (...) Lorsqu'on est basent des préoccupations sociales et économiques ça se paye (...) » Source Le Parisien du 28 mars. On commence à prendre conscience que les français ont perdu patience et que le bilan du Chef de l'Etat sur l'emploi est affligeant !

Mais comment se focaliser sur l'emploi et le chômage lorsque la suppression ou l'allègement de l'ISF sont les seuls sujets prioritaires pour le Président et son gouvernement ? Et surtout, comment imposer quelque négociation que ce soit, au Medef qui continue à refuser toute avancée salariale ou partage des bénéfices ?

Slovar évoquait le 11 mars dernier la réaction préventive de Laurence Parisot aux propositions de Xavier Bertrand sur une « participation minimale aux salariés quand des dividendes sont distribués »

Extraits : « (...) Laurence Parisot a estimé lundi que la règle de partage des profits par tiers - employeur, actionnaires et salariés - était une vue de l'esprit (...) » - Europe1 (...) Elle s'est faite plus précise au micro de France Inter où elle a rivalisé avec les meilleurs spécialistes politiques de la langue de bois ! Proposant notamment à l'état d'augmenter les salaires en faisant baisser ... les charges sociales payées par les salariés (...) »

Et justement, le JDD nous expliquait hier, ce que Laurence Parisot propose aux salariés pour « augmenter les salaires en faisant baisser ... les charges sociales payées par les salariés »

A l'issu des accords sur les retraites complémentaires et l’assurance-chômage, elle : « (...) se félicite d’avoir changé le paradigme des syndicats et stoppé pour plusieurs années toute revendication de hausses des cotisations (...) - JDD

la contrepartie offerte aux salariés est expliquée par le chef de file de la délégation patronale, Patrick Bernasconi : « (...) La réduction maximale de cotisation est fixée à 0,4 point. Le taux de cotisation est actuellement de 6,40% : 4% sur la part employeur et 2,4% sur la part salariale (...) La baisse prévue représente un emploi supplémentaire dans une entreprise de 250 salariés, et 60 à 70 euros de pouvoir d’achat en plus pour un salarié (...) » - Social Blog

De 60 à 70 Euros, oui ... mais par an ! Car le précise Laurence Parisot, il s'entendent : « (...) annuels à un salaire moyen (...) » - JDD

Alors heureux ? Oui mais attendez un peu pour acheter une bouteille de mousseux pour fêter cette augmentation de pouvoir d'achat, Puisque : « (...) au final, le projet d'accord prévoit qu'une baisse des cotisations salariales et patronales interviendra dès que le régime d'assurance-chômage connaîtra deux semestres consécutifs d'excédents supérieurs à 500 millions (contre un dans l'actuelle convention) et que son niveau de déficit cumulé sera «égal ou inférieur à l'équivalent de 1,5 mois de contributions». Soit un niveau de dette de 4 milliards, ce qui renvoie une baisse des cotisations - qui ne pourra pas être supérieure à 0,4 point par an - au plus tôt à fin 2015 (...) »- Le Figaro

Mais, il ne fait nul doute que, piqué au vif, notre Président va envoyer au Medef, une copie de ses propos de 2007 où il déclarait : « (...) Les prix sont trop hauts et les salaires sont trop bas. Voilà la vérité (...) Quand on est hanté par les fins de mois difficiles, on n'est pas entreprenant, on est pas dynamique, on n'est pas productif. Je vois avec plaisir tous ces théoriciens de l'économie qui m'expliquent que le problème du pouvoir d'achat cela n'existe pas, c'est la compétitivité des entreprises. Parfait. Mais comment peuvent elles être compétitives, les entreprises, avec des salariés qui sont eux-mêmes démoralisés et qui ont le sentiment qu'ils ne sont pas payés au juste prix de leur investissement personnel ? (...) » ça pourrait les amuser. Les salariés/électeurs beaucoup moins !

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