01 juillet 2010

Le "dialogue social" dans les TPE est supprimé : la CGPME salue et remercie les députés UMP !

Le 4 juin dernier Slovar les Nouvelles vous expliquait de quelle façon le MEDEF et surtout la CGPME se livraient à un lobbying de forcenés pour, liquider le projet de loi "dialogue social " dans les TPE.

Il faut dire que le message était clair comme l'expliquait Le Figaro : " ils (les députés UMP) ont peur de la sanction électorale que pourraient leur infliger les petits patrons lors des prochaines élections, présidentielle et législatives, si jamais ils votaient ce texte.

Beaucoup ont été très explicites sur ce point", confirme un député. Une menace à peine voilée
... / ... "

C'est donc pour avoir une chance de conserver leur siège en 2012 que les députés UMP ont donné satisfaction aux organisations patronales et supprimé de l'application de la loi des millions de salariés !

La CGPME vient, d'ailleurs de publier un communiqué de "victoire" tout à fait évocateur

"Dialogue social dans les TPE : Les Très Petites Entreprises et les menaces de la CGPME sent un ouf de soulagement"

Sous l'impulsion de Jean-François Copé, les députés UMP membres de la Commission des Affaires sociales présidée par Pierre Méhaignerie, ont retiré du texte sur le dialogue social dans les TPE les commissions paritaires spécifiques aux entreprises de moins de 11 salariés.

Les parlementaires de la majorité se sont donc clairement prononcés contre la mise sous surveillance des TPE, manifestant ainsi leur attachement au maintien d'un dialogue direct entre le chef d'entreprise et ses salariés. En refusant de signer un blanc-seing aux syndicats de salariés, ils se sont opposés à une nouvelle bureaucratie pénalisant les TPE.


La CGPME voit ainsi reconnue son action en faveur des TPE, loin des querelles de boutiques de ceux, UPA en tête, qui ont tout simplement oublié leur raison d'être : simplifier la vie des entrepreneurs qui prennent des risques pour créer emplois et richesses.

Il convient maintenant de rester vigilant pour éviter que ces commissions sorties par la porte ne reviennent par la fenêtre lors du débat parlementaire"

Ce texte qui sent bon la grande époque de la "chasse aux rouges", montre qu'en termes de compréhension du monde moderne, on s'est arrêté au 19eme siècle à la CGPME et que le 21eme reste pour elle ... un objet virtuel !

Cette décision est un coup de poignard dans le dos de tous les salariés qui travaillent dans ces entreprises et qui contrairement à ce qu'affirme la CGPME ne bénéficient pas d'un cadre de dialogue privilégié.

Ce qui est étonnant dans cette affaire, c'est qu'un syndicat d'employeur : L'UPA, qui est particulièrement représentative des très petites entreprises soutenait la loi. Ils ne mâchaient d'ailleurs pas leur mots en évoquant l'attitude du MEDEF et de la CGPME.

Ils l'écrivaient sur leur blog

LES CONTRE VERITES DU MEDEF ET DE LA CGPME

Depuis des décennies, les entreprises employant plus de 10 salariés disposent d’un dialogue social organisé, avec des représentants du personnel, des instances de concertation, des élections, un mode de financement…
... / ... l’UPA propose d’organiser le dialogue social à l’extérieur des TPE.

Ce principe a été retenu par le gouvernement dans un projet de loi qui prévoit la création de commissions paritaires régionales.
L’UPA s’en félicite et souhaite étendre cette solution aux entreprises de 10 à 20 salariés qui aujourd’hui ont le plus grand mal à appliquer leurs obligations en matière de représentation du personnel.

Les responsables du Medef et de la CGPME rejettent cette avancée en s’appuyant sur une série de contre vérités :

- leur accusation de faire entrer les syndicats dans l’entreprise est totalement mensongère puisque les commissions paritaires ont pour objet de l’éviter,

- leur volonté d’empêcher tout dialogue social adapté aux TPE prouve qu’ils veulent placer nos entreprises sous la coupe des grands donneurs d’ordre et les priver de moyens d’expression,

-leur acharnement à vanter les vertus du dialogue quotidien entre l’employeur et ses salariés relève d’un paternalisme d’un autre temps.

L’UPA invite les parlementaires et l’ensemble des employeurs des TPE, à ne pas céder à la démagogie développée par ces organisations ... / ... "

Edifiant non ? et n'en déplaise au MEDEF et à la CGPME, ce n'est pas un syndicat de salariés qui le dit !

Néanmoins, cette annulation devrait plonger Eric Woerth, le ministre du Travail dans de nouvelles affres, puisque, cette décision devrait remettre en cause la totalité de la loi du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale » portée par Xavier Bertrand et l'UMP ! Loi que le MEDEF et CGPME réclamaient à cor et à cri ...

Désormais, si vous êtes employé dans une entreprise de moins de 10 personnes et que vous entendez un élu de l'UMP vous parler de droit des salariés, vous saurez ce que celà signifie !

Crédit image
UPA




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