31 juillet 2009

Miracle de l'été : Dominique Bussereau met la Jordanie à deux heures de Paris

Il est des ministres plus méritants ou ingénieux que d'autres !

En effet, alors que les ministres les plus exposés pour cause de crise économique vont être obligés de passer leurs congés en France, il en est un qui, par son ingéniosité, a réussi à raccourcir les temps de transports au point de ne mettre, la Jordanie à : "Pas plus de deux heures de Paris" (suivant les consignes présidentielles)

Nicolas Sarkozy, l'a juré la main sur le coeur : Plus jamais de bling bling et un gouvernement modeste qui prend des vacances comme les français moyens.

Si la destination de certains ministres est certainement due aux dossiers qu'il traitent. Cette "modeste" attitude peu parfois aller jusqu'à la caricature ! Ainsi on apprend que le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi Laurent Wauquiez, sera : "en ... Belgique pour rendre visite à sa grand-mère"... sans autre précision.

Vous ne trouvez pas que ça a un petit côté "Germinal" qui devrait rendre humbles les demandeurs d'emploi qui "se gobergent" sur les plages de l'atlantique ou de la méditerranée !!!

Certains cultivent l'humour noir : Confrontés, au choix, à un pic ou un abysse en termes de déficit publics, Eric Woerth et Christine Lagarde se sont donnés le mot pour gagner le trait d'humour du mois

Éric Woerth, ministre du Budget, va «s'entraîner» sur les sommets. Il prévoit, en famille, d'escalader quelques pentes en prévision de l'ascension, début septembre, du Dôme des Écrins (4 015 m)

Christine Lagarde : Ancienne membre de l'équipe de France de nage synchronisée, c'est en Corse qu'elle va visiter les fonds sous-marins.

En ce qui concerne les autres, rien de bien extraordinaire. Oui mais le Président a été formel lors du dernier Conseil des Minsitres : interdiction de s’éloigner à plus de deux heures de Paris et surtout, en cette période de crise, prohibition du "bling bling".

Pourtant, comme nous vous le disions en introduction, il est un ministre, qui, par son ingéniosité, a réussi à raccourcir les temps de transports

On apprenait ce matin, par Le Figaro, que Dominique Bussereau, entre deux séjours dans sa Charente-Maritime passera une semaine en famille en ... Jordanie , ce qu'il a été obligé de confirmer sur Europe1.

En se basant sur les consignes de l'Elysée, les limiers de Slovar les Nouvelles se sont livrés à une petite recherche sur le temps de vol Paris Amman. Et bien, la durée de vol est de ... 4h20 en moyenne - Source Bourse des Vols

Oui, mais Dominique Busserau est le ministre des transports. Cela doit expliquer pourquoi lui, et pas les autres, peut voyager même "en cette période de crise" et surtout en plein débat sur le bilan et la taxe carbone ... Car, n'oublions pas que Dominique Bussereau est : Secrétaire d'Etat chargé des Transports, auprès du ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat ...

A moins que sous couvert de tourisme, et à la demande du Chef de l'Etat, il n'ait une décoration à remettre à quelque potentats locaux comme il le fit le 14 avril dernier lors d'une visite à Hong Kong. Cette visite dont Slovar les Nouvelles a été le seul à vous parler "Ordre du mérite : Bussereau décore les magnats des jeux de Macao"

Mardi 14 avril -Déplacement à Hong Kong :

- 18h30 - P. Ho, directrice générale du groupe Shun Tak : remise des insignes de chevalier dans l’ordre national du Mérite
- 19h30 - dîner à l’invitation de S. Ho

Pansy Ho est la fille et héritière de Stanley Ho le fondateur du Groupe Shun Tak. qui est un conglomérat ayant des activités dans les transports, les biens, l'hospitalité et des investissements et a établi une forte présence à Macao, comme l'explique la page d'accueil de son site.

Néanmoins, la façade du conglomérat ne doit pas cacher l'essentiel. Et vous allez voir que ce n'est pas anodin

A l'âge de 22 ans, le jeune Ho fait ses premiers pas dans le monde du travail en se consacrant aux taches administratives dans une société japonaise d'import-export basée à Macao. Ses facultés pour les langues l'aida à vite entrer dans le capital de la société et devenir associé rapidement. Puis sa réputation devînt quelque peu sulfureuse en s'enrichissant de manière douteuse voire illégale. Durant la seconde guerre mondiale, Ho a fait sa première fortune en faisant de la contrebande d'objets de luxe entre la Chine et Macao.

En 1961, il crée le Shun Tak Holdings Ltd, côté à la bourse de Hong Kong et possède l'une des plus grandes flottes de ferry qui relient Hong Kong à Macao. ... / ... Plusieurs meurtres n'ont jamais été élucidés comme son adjoint retrouvé égorgé dans un square à Hong Kong et ses liens avec les triades reviennent souvent sur le devant de la scène. Cet homme très rusé a "beaucoup d'alliés et peu d'amis" et a toujours assuré sa survie. La guerre des gangs a fait rage et s'est soldée par une quarantaine de morts... soit à coup de barre soit de revolver ... / ... "

Compte tenu du brillant résultat des échanges commerciaux avec Macao, obtenus par la visite du ministre, il ne faut nul doute que dans l'intérêt de la France, il s'agit d'une nouvelle mission de remise d'ordre du mérite, en Jordanie. Mais cette fois-ci : Incognito ...

Il y a tout lieu de penser que le Président de la République, n'aurait jamais accepté qu'un de ses ministres déroge à la règle établie par lui, sauf si celui-ci possède pour principale aptitude de ... réduire le temps de déplacement.

Ce qui, par extension, pourrait faire imaginer, que beaucoup d'autres, sous couvert de vacances en Corse, à Vesoul, dans l'Eure, le Gers ou en Corrèze, n'aient trouvé, eux aussi, un moyen, comme Dominique Bussereau, de réduire les distances à moins de deux heures de la capitale ...

Non, on ne peut pas croire ça ! Où alors, dans les cas extrêmes, ce serait vraiment pour rendre service à la République et aux français ...

30 juillet 2009

Nous sommes tous des New Fabris, Bernard, Bosal, Servisair ...

L’explosion de l’usine aura-t-elle lieu ? Fixée au 31 juillet, les salariés de l’usine de New Fabris, à Châtellerault, dans la Vienne, menacent toujours de faire sauter leur entreprise.

Le dernier conseil des ministres a eu lieu mercredi, l'Assemblée Nationale et le Sénat sont au repos et le Président a pris ses quartiers d'été. Apparemment, tout devrait "s'endormir" dans la torpeur des congés du mois d'août. Bon, ça c'est pour la théorie, puisque les licenciements et les fermetures d'entreprises continuent impitoyablement dans une indifférence quasi totale et surtout un manque de réaction et d'incompétence des pouvoirs publics.

La liste est trop longue pour que nous vous la donnions, une simple recherche sur Google actualité avec la requête : "liquidations judiciaires" ou "licenciements" devrait vous édifier sur le vrai massacre auquel les salariés sont exposés.

Ainsi : 25 salariés de l’entreprise de mécanique industrielle, Constructions Mécanique Bernard, basée à Pontcharra en Isère qui ont eu la mauvaise surprise d'apprendre la liquidation de leur société et leur licenciement par note de service vendredi dernier. Ces 25 salariés ont ensuite trouvé leur usine fermée trois jours après. Il s’agit . Selon une source judiciaire, cette annonce est illégale, car le tribunal de commerce de Grenoble n’a ouvert que mardi la procédure de liquidation judiciaire. La direction reconnaît une maladresse, mais affirme que ... la loi a été respectée. - Source Lyon Mag

LILLE — BOSAL : Des salariés d'un sous-traitant automobile en liquidation ont dénoncé mardi des "propositions indécentes" et annoncé une procédure en justice après avoir reçu des offres de reclassement sous la forme de contrats à durée déterminée (CDD) en Hongrie.

Les élus CGT du fabricant de pots d'échappement Bosal, à Annezin (Pas-de-Calais), en liquidation judiciaire depuis le 10 juillet, jugent ces propositions illégales alors que la direction souligne au contraire qu'elle est "obligée" par la loi de proposer des postes vacants "dans le monde entier". "C'est honteux", a réagi Didier Beauchet, délégué CGT de l'entreprise.

Il a dénoncé notamment une offre de magasinier au sein d'une filiale de Bosal en Hongrie "pour 5.100 euros par an". "Le coût de la vie est quand même plus élevé que ça", a-t-il dit, jugeant "illégal" de proposer des CDD à des salariés en CDI qui ont en moyenne, selon lui, une quinzaine d'années d'ancienneté. La liquidation du site de Bosal à Annezin, qui employait 386 salariés, a entraîné le licenciement de 298 personnes. ... / ...

Le gestionnaire de transition de la société, Jean-Marc Wieczorek, nommé jusqu'au 15 septembre par le liquidateur et les administrateurs judiciaires, a expliqué à l'AFP que deux postes en Hongrie avaient effectivement été proposés: l'un de responsable qualité et l'autre de magasinier. - Source AFP/Google

Roissy : Plusieurs dizaines de salariés de Servisair cargo, qui craignent une mise en liquidation de leur entreprise mardi, ont manifesté lundi devant le ministère du Travail à Paris pour demander un relèvement des indemnités supra-légales et un "dialogue" avec Xavier Darcos. Venus avec une banderole attaquant leur actionnaire, le groupe Derichebourg, qu'ils qualifient "d'escroc et de voleur", les salariés, dont une délégation a été reçue par le directeur général du Travail Jean-Denis Combrexelle, étaient soutenus par la CGT, FO, la CFTC et la CFDT.

Mardi, "au tribunal de Bobigny, ce sera la liquidation judiciaire" de la société de transbordement de fret, actuellement en redressement judiciaire, où 267 postes sont menacés sur 337, a-t-il prévenu. "On a proposé (aux salariés) une somme supra-légale de 3.200 euros par personne, alors qu'ils demandent 30.000 euros par personne. On est descendu à 25.000 et on espère arriver au moins à 10.000. Comment voulez-vous, quand on nous propose 10% de la somme, qu'on accepte?", s'est interrogé le syndicaliste. - Source AFP/ Google

Combat emblématique à notre sens, après celui des "CONTI" et des "NORTEL", les salariés du fabricant de New Fabris, en liquidation judiciaire, menacent toujours de faire sauter leur usine à Chatellerault. Ils ont fixé un ultimatum au vendredi 31 juillet pour obtenir la prime de départ de 30 000 euros qu'ils réclament. Mercredi, ils ont appelé leur direction et les pouvoirs publics à faire "de vraies propositions actées".

... / ... "Il n'y a pour l'instant aucun dialogue avec la direction ou la préfecture. Il faut de vraies propositions actées. Si c'est par oral, on n'acceptera rien", a prévenu Guy Eyermann (CGT), coordinateur du mouvement des salariés. "S'il faut donner l'exemple en France, on donnera l'exemple", s'est insurgé de son côté Dominique Duval (FO). "On nous pousse à bout (...) Depuis mercredi dernier, on n'a aucune nouvelle ! Il faut arrêter de nous prendre pour des moutons de Panurge", a-t-il poursuivi. "Tout le monde attend impatiemment la manifestation de demain [jeudi], il est temps que ça se termine. Vendredi, les salariés seront appelés à voter en fin de matinée, et ils décideront. D'une façon ou d'une autre, ce sera fini vendredi", a prévenu M. Eyermann.

Les salariés de New Fabris réclament 30 000 euros d'indemnités par employé à leurs principaux clients, Renault et Peugeot. A l'issue d'une réunion mercredi au ministère de l'industrie, une prime de 11 000 euros, financée par les deux constructeurs, anciens clients de l'entreprise, leur a été proposée. - Source Le Monde

Que dire de plus si ce n'est que le désespoir gagne chacun de ces salariés qui savent parfaitement qu'ils n'ont que peu de chance de trouver quoi que ce soit sur le marché du travail. A ceux qui nous trouvent trop pessimistes, nous donnons ci-dessous la dernière déclaration de Xavier Darcos

Xavier Darcos a estimé mercredi que "l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi sera "peut-être pire" que prévue en 2009, par rapport à l'estimation officielle de Pôle emploi d'une hausse de 650.000 chômeurs.

Malgré les "chiffres encourageants" annoncés la veille, -0,7% de chômeurs de catégorie A en juin, "on sait très bien que la tendance restera négative encore dans les semaines qui viennent ou dans les mois qui viennent", a déclaré M. Darcos sur RTL, ajoutant: "Nous ne fanfaronnons pas".

Il y a trois semaines, M. Darcos avait avancé l'hypothèse de 800.000 chômeurs. "Les Assedic nous disent que nous aurons une augmentation de 650.000 chômeurs d'ici la fin de l'année", a-t-il rappelé. "Nous pouvons nous en tenir à ce chiffre pour l'instant, mais c'est vrai que les tendances restent assez négatives et ce sera peut-être pire", a-t-il précisé. - Source AP/Nouvel Obs

Alors, menacer de tout détruire est il une forme de chantage, comme l'expliquent quelques ministres et responsables économiques ?

Absolument et c'est l'exacte réplique des salariés aux divers chantages auxquels on les a soumis durant ces dernières années. Chantages à l'emploi par : l'augmentation du temps de travail sans contre partie, les allègements du code du travail, le temps partiel imposé, la concurrence avec des salariés d'autres pays, la crise financière, ...

Tout le monde sait que les réponses apportées par le gouvernement aux divers plans sociaux, qui pour beaucoup, ne sont que des dégraissages, destinés à permettre à certaines entreprises de redémarrer (ou de déplacer leur production dans les pays à bas coût de main d'oeuvre) lorsque la crise s'atténuera sont dérisoires.

Qui peut croire qu'avec un contrat de transition professionnel ou une formation n'importe qui peut s'en sortir durablement ?

Expliquer qu'on va créer des emploi par des formations ou un changement de métier, alors que la quasi totalité des secteurs d'activité en France maintiennent, au mieux, leurs effectifs n'est qu'un leurre destiné à améliorer les statistiques !!!!

Qui peut croire que les mesures de pénalité pour les entreprises qui n'embaucheraient pas des plus de 50 ans va leur permettre de retrouver un emploi ?

Comme nous l'écrivions dans Slovar : "les entreprises d’au moins 50 salariés ou appartenant à un groupe d’au moins 50 salariés se verront infliger une pénalité si elles ne sont pas couvertes par un accord d’entreprise ou de groupe ou un plan d’action sur l’emploi des seniors. Très attendus, les décrets fixant les modalités d’application de cette obligation, instituée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 (v. Légis. soc. -Sécu., financ.- n° 06/2009 du 9 janvier 2009), sont enfin publiés. La pénalité, fixée à 1 % des rémunérations ou gains versés aux salariés, sera due pour chaque mois entier au cours duquel l’entreprise n’est pas couverte par un accord ou un plan d’action sur l’emploi des seniors. Source WKRH

Car, une fois de plus la loi ne s'appliquera qu'à partir de 50 salariés alors que la situation actuelle des entreprises française est à quelque chose près la suivante :

- 80 % des entreprises créées en France n'ont pas de salarié au démarrage, et 99 % en ont moins de 10.
- Plus de 90 % des entreprises françaises sont des TPE (ce qui représente quelque 2,2 millions d'entreprises)
- Impact de ce mouvement sur l'emploi :Ces dernières années, la part des salariés travaillant dans des établissements de moins de 20 employés a connu une forte augmentation jusqu'à atteindre les 40 %, dont 26 % dans les TPE. Inversement, celle des salariés présents dans les établissements de plus de 500 employés est passée de 20 % à 11 %. Source Le Rucher

Quant aux entreprises concernées, il n'y a qu'à regarder les chiffres de l'emploi des handicapés pour se rendre compte de la faible application d'une obligation légale. A tel point que l'Etat s'est transformé en recruteur ( 1700 en 2009 - Source Handicap.fr ) pour atténuer les chiffres. Ce qui donne une idée de l'impact futur de cette mesure.

L'état, au nom du "pouvoir d'achat" et du "travailler plus" a légiféré pour réduire les droits des salariés en assouplissant le droit du travail et la notion de flexibilité. Il doit, dans la situation actuelle et à venir, assumer son rôle de régulateur et cesser de nous faire croire que la seule réduction des effectifs de la fonction publique permettra de trouver des emplois à ceux qui l'ont perdu ou sont en instance de le perdre.

Eviter les effets du Krach de 1929 pour les banques n'aura eu pour seul effet que de leur permettre de se remettre à flot pour mieux recommencer à spéculer. Les salariés/épargnants, eux, n'ont que leurs yeux pour pleurer !!!

La situation est tellement grave qu'il est indispensable que tous les salariés comprennent qu'ils doivent se mobiliser. Car, aujourd'hui ou demain plus personne n'est à l'abri. Les mois qui vont venir sont déterminants et les "réformes" que le gouvernement et sa majorité parlementaire veulent imposer aux français ne peuvent qu'aggraver la situation. Faute d'une opposition politique convaincante, les français et notamment les salariés vont devoir se faire entendre afin que cesse la désindustrialisation et les fermetures ou licenciements abusifs.

Car, ne nous y trompons pas, si le gouvernement déclare la main sur le coeur : "disposer d'amortisseurs sociaux" (qu'il vouait aux gémonies, il y a encore peu), ceux-ci risquent de ne pas durer aussi longtemps que les discours politique, puisque

Interrogé sur la capacité de l'Unedic à pouvoir assurer le versement des allocations en 2009 et en 2010, M. Roux de Bézieux se montre rassurant, précisant que l'organisme recourera à l'emprunt comme par le passé. "Il faut savoir que le déficit de l'Unedic il y a trois ans et demi maintenant était à -15 milliards, nous sommes à -5 milliards aujourd'hui et prévoyons d'être à 11 en 2010. On a une capacité d'emprunt, on est bien notés par les banques". Toutefois, "si les choses s'aggravent après 2010, il faudra renégocier la convention d'assurance-chômage", poursuit-il, même si "nous n'en sommes pas là". (Voir Slovar du 24 mai 2009)

Le problème, c'est que nous en sommes presque là !!! Car la crise va s'amplifier et il n'y a que les naïfs ou les langues de bois qui croient et affirment que la situation va s'améliorer. Ainsi, l'OIT déclare : "Le monde peut avoir devant lui une crise de l'emploi et de la protection sociale d'une durée de six ou huit ans" et "les leaders politiques n'ont pas prêté suffisamment d'attention aux implications humaines et sociales du décalage entre récupération économique et reprise du marché de l'emploi " - Source RTL.be

Nous partageons encore un peu plus l'analyse que publiait FABRICE ROUSSELOT dans Libération du 16/05/2009 : " ... / ... Mais s’en tenir à ce simple constat serait irresponsable. Le gouvernement doit réévaluer son plan de relance à l’aune de ces nouveaux indicateurs. Contrairement à ce qu’il assène, l’accroissement probable et significatif du chômage dans les mois à venir - et donc la baisse des revenus des ménages - pourrait ainsi le contraindre à une relance de la consommation afin de garantir la légère progression du premier trimestre. De même, la chute de l’investissement démontre a fortiori que l’équipe en place n’a pas fourni un effort suffisant dans ce domaine ... / ... "

Sauf que cette fois-ci, l'expression "pourrait le contraindre" est largement dépassée et que TOUS les français attendent avec la plus grande impatience des mesures fortes et dépourvues d'idéologie ultra libérale.

L'exemple de la baisse de la TVA sur la restauration est une preuve de plus de l'échec des théories libérales. En effet, comme nous l'avons montré, le gouvernement, s'est une foi de plus appliqué à laisser les professionnels s'autoréguler. Coût de l'opération : Des milliards offerts sans contrepartie ni contrainte.

Quant au volet salaires dont se vantait le gouvernement, on apprend que : "Les syndicats FO, CGT et CFTC, majoritaires dans la restauration, ont décidé mercredi de faire opposition à l'accord salarial conclu la semaine dernière entre le patronat et deux syndicats minoritaires, jugeant insuffisantes les hausses de rémunération prévues par cet accord " La suite sur AP/ Yahoo

C'est dans ce contexte, qu'on demande aux salariés de faire preuve de patience et de ne pas avoir recours à la violence pour se faire entendre et ne pas disparaître dans l'anonymat des statistiques d'un pôle emploi totalement incapable de gérer une telle situation !

Les New Fabris ont fixé au 31 juillet l'échéance, à cette date, ils pourraient tout faire sauter.

Il n'y a pire chose pour quelqu'un qui a donné une partie de sa vie à une entreprise que de détruire son outil de travail ! Mais lorsque Xavier Darcos n'a pour argument que : "Rien ne se règlera dans la violence, dans les ultimatums, ou dans les oukazes", et "forcément, il faudra trouver une solution, ils le savent au fond", on est bien obligé de penser que la solution est entre les mains des salariés de New Fabris dans 24H00 et ne correspond pas à la vision de Monsieur Darcos !

Crédit dessin
Rodho



29 juillet 2009

Pape Diouf (futur) secrétaire d'Etat ?

"Pape Diouf secrétaire d'Etat ?"

C'est par ce titre question, que le site Africa Intelligence parle des contacts (peu médiatisés) entre l'Elysée et l'ancien Président de l'OM : "L'ancien président de l'OM (Olympique de Marseille), qui prenait un pot le 10 juillet au Bristol avec Xavier Boucobza, ex-conseiller juridique de Robert Louis-Dreyfus, a été reçu le même jour à l'Elysée par Nicolas Sarkozy"

On connaît l'engouement de notre Président pour le sport et notamment le football, et on pourrait croire qu'il s'agissait d'une rencontre amicale et sportive, mais il semble que cette rencontre ait été moins anodine qu'on pourrait le penser, puisque : Mercredi, Pape Diouf était convoqué dans le bureau de Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux Sports, pour évoquer certaines problématiques du foot professionnel. Selon L’Equipe, aucune mission ne lui a été confiée. Mais l’ancien agent est un homme demandé. Il ne dévoilera ses projets d’avenir qu’une fois ses problèmes réglés. - Source 20Minutes

"Pour Pape Diouf, ce serait effectivement une belle reconversion pour l'ancien journaliste et agent de joueurs, plutôt classé ... à gauche !" comme le fait remarquer Le Télégramme

Car pour ceux qui l'ignoreraient, Pape Diouf a fait ses débuts de journaliste, comme " pigiste à La Marseillaise, un journal communiste. Diouf ne se définira pas comme communiste mais plutôt tiers-mondiste à tendance gauche. Ensuite, il deviendra journaliste sportif à La Marseillaise et sa tâche sera de couvrir toutes les activités sportives de l' Olympique de Marseille " - Source Web libre

D'ailleurs comme l'écrit Backchich : " À l’occasion de la dernière élection présidentielle en 2007, le président de l’OM n’avait pas caché que son inclinaison politique le poussait plutôt vers la Madone du Poitou, alias Ségolène Royal, plutôt que vers le petit Neuilléen Sarkozy" - Source Bakchich

Or, au delà des qualités humaines et professionnelles de l'homme, on se dit à la lecture de son parcours, comment l'Elysée et ses communicants pourraient l'instrumentaliser et jouer sur deux tableaux : l'ouverture à gauche et la diversité au gouvernement

L’histoire de Diouf, c’est celle d’un jeune immigré fan de foot et de basket. Né le 18 décembre 1951 à Abéché, au Tchad, sa vie invite au voyage ... / ... Une famille sénégalaise moyenne, une enfance « normale ». Pape est plutôt bon élève, il court les ballons de toutes sortes (foot, basket et handball). .../ ...

À la fin de 1969, premier tournant. À 18 ans, le grand échalas débarque à Marseille. Surprise : « Je croyais arriver à l’école militaire pour trois années d’études avant de rentrer chez moi », se souvient-il. L’austère et peu avenant capitaine Ducasse, chargé de son intégration, lui explique que c’est en fait d’engagement pur et simple qu’il s’agit.
Pape refuse, son père se fâche. C’est la rupture. Et le spleen : pas d’argent, les os glacés par ce satané mistral, la nourriture qui ne ressemble à rien – et surtout pas à son riz au poisson habituel. Il dort au foyer des jeunes travailleurs, enchaîne les petits boulots : coursier, pointeur au Port de Marseille, manutentionnaire. Parallèlement, il obtient son bac en candidat libre, tente le concours d’entrée à Sciences-Po Aix-en-Provence et réussit. ... / ...

Au bout de deux ans, la réalité reprend le dessus: il entre aux PTT. Il se lie d’amitié avec un inspecteur des services, Toni Salvatori. Pape parle foot avec lui. Tellement bien que Salvatori, qui fait quelques piges pour le journal communiste La Marseillaise, lui propose d’y écrire un peu. « J’étais le seul à ne pas avoir ma carte du Parti communiste français », rappelle Pape. Ce qui n’a pas empêché l’ancien homme d’affaires et patron de l’OM Bernard Tapie de lâcher un jour à son propos : « C’est le communiste qui a le mieux saisi les règles du capitalisme. »


Diouf n’est pas « rouge » mais tiers-mondiste et de gauche. « À l’époque, nous autres jeunes Africains vivions pleinement la décolonisation et soutenions les mouvements d’indépendance dans les colonies portugaises. On adhérait aux idées d’Amilcar Cabral, le libérateur de la Guinée-Bissau, et à son combat pour la dignité. Le PCF soutenait les luttes tiers-mondistes et je m’en sentais proche. Quant au capitalisme… Sans doute Tapie fait-il allusion à ma réussite en tant qu’agent de joueurs… »
.../ ...

Sa carrière s’accélère. Il s’illustre par ses écrits, obtient des prix. En 1987, Pape quitte La Marseillaise pour L’Hebdomadaire, un périodique lancé pour concurrencer Le Provençal du tout-puissant député-maire Gaston Defferre. Puis direction Le Sport, concurrent éphémère du quotidien L’Équipe.
... / ... Après tant d’années passées à couvrir l’Olympique de Marseille, Pape connaît tout des arcanes du football en général et du club en particulier. Le « retraité » du journalisme organise en Afrique des tournois en hommage à certaines légendes du continent, comme Roger Milla ou Eusebio. Des liens d’amitié se nouent, il joue le rôle de grand frère.

Deux stars de l’OM le sollicitent alors : le gardien de but des Lions indomptables du Cameroun Joseph-Antoine Bell et le défenseur d’origine ivoirienne de l’équipe de France Basile Boli.
À l’époque, à la fin des années 1980, les joueurs africains sont généralement moins bien payés que les autres. Bell et Boli lui demandent de prendre en charge leurs carrières et de défendre leurs intérêts. Diouf sait qu’il quitte le journalisme pour un métier qui n’a pas bonne presse. Mais cette nouvelle aventure le passionne. En 1989 il se lance et crée sa société, Mondial Promotion ... / ..

Le succès est fulgurant, les poulains affluent au sein de son écurie : Marcel Desailly, François Omam-Biyik, Bernard Lama, William Gallas, Abedi Pelé, Rigobert Song, Péguy Luyindula, Didier Drogba. Même les Blancs sautent le pas. Laurent Robert, Grégory Coupet, Sylvain Armand ou Samir Nasri le rejoignent. Chiffre d’affaires de Mondial Promotion en mai 2004: plus de 3,5 millions d’euros.
... / ...

Seize heures par jour « sur le pont », pas de vacances, le téléphone portable sonnant en permanence. Il gère les parcours de ses joueurs, mais aussi leurs états d’âme, leurs angoisses, leurs caprices. L’argent coule à flots dans ce milieu, grise les esprits les plus sains et attire des nuées de bimbos en quête de bons partis. Du coup, il doit aussi gérer les chagrins d’amour, les ruptures et les assiettes qui volent dans le foyer conjugal de ses protégés. Une vie de fou, passée essentiellement dans les avions et les taxis. La contrepartie du succès et de l’argent.


C’est que agent de joueurs, ça paye bien. Mieux même que président de l’OM. Pape est apprécié des dirigeants. « C’est un homme d’honneur », confie le Messin Carlo Molinari. « Il est fin, intelligent, malin. On prenait plaisir à négocier avec lui, même si on savait que ce serait très, très dur », complète Gervais Martel, président du RC Lens. La faconde sénégalaise et la rigueur cartésienne séduisent. ... / ...

L’Europe ? « Elle tourne de plus en plus le dos à l’Afrique. Cela devient choquant. Sa seule préoccupation : empêcher l’immigration et défendre ses intérêts stratégiques. Du pur cynisme et un manque de reconnaissance flagrant. Le discours de Sarkozy à Dakar en est l’illustration parfaite. » Transition idéale pour aborder le cas Sarkozy. « Il a eu le mérite de poser les problèmes, d’éviter la langue de bois et de dépoussiérer la fonction de chef de l’État. Maintenant, s’il est très différent de Chirac et de ses aînés de par son style, sur le fond, c’est pareil. » Pour qui a-t-il voté en 2007 ? « J’ai toujours voté à gauche, donc j’ai voté pour Ségolène Royal. Mais je dois reconnaître que c’était sans conviction… »

Pape Diouf mesure le chemin parcouru. Mais il sait qu’il a eu beaucoup de chance, qu’il a fait les bonnes rencontres. « L’intégration en France est un problème mal posé. J’ai beau m’intégrer, épouser tous les tics locaux, il y aura toujours des gens pour qui je serai le Noir débarqué d’Afrique. Pareil pour mes enfants. Ils grandissent avec leurs copains blancs, et puis, à 18 ans, font un voyage et se rendent compte qu’on regarde deux fois leur passeport, et pas celui du copain. » Celui à qui Tapie lança un jour « toi, tu es le Black le plus intelligent que je connaisse ! » se veut lucide. Quarante ans après son arrivée sur le Port de Marseille, il est toujours l’exception qui confirme la règle. - Extraits du "fabuleux destin de Pape Diouf" par Jeune Afrique

A la lecture de cette bio, on imagine immédiatement que le futur impétrant correspond exactement aux profils que Nicolas Sarkozy aime attirer au gouvernement. Avantage complémentaire, Diouf pourrait faire oublier l'expérience Bernard Laporte ...

On ignore quelle sera la décision de Pape Diouf ni le poste ou la mission qui pourraient lui être confiés, par contre, on constate que l'Elysée continue à utiliser la technique de la possible "prise de guerre" ou tout simplement, on pérennise ce qu'expliquait Benoît Hamon : "La spécialité de Nicolas Sarkozy" c'est "le 'name-dropping' qui consiste à jeter un nom dans le débat et imaginer que celui-là puisse entrer au gouvernement"

Dans la mesure où la nomination de nouveaux secrétaires d'Etat, qui devait être annoncée en début de semaine, ne pourra intervenir qu'après les vacances du Président, il faudra attendre la rentrée de septembre pour classer cette information dans la catégorie info ou intox ...



28 juillet 2009

Baisse de la TVA dans la restauration : Le gouvernement en plein "Warterloo"

Le "magnifique" coup de pouce au pouvoir d'achat que nous ont claironné le gouvernement et l'UMP est-il en train de tourner au fiasco ?

On est en droit de se le demander lorsqu'on lit les dernières déclarations de Christine Lagarde, Hervé Novelli et ... la réalité du terrain :

"50% des cafés, hôtels et restaurants ont appliqué la mesure de réduction des prix et pour un tiers de ces prix la baisse était supérieure à 10%." Christine Lagarde, ministre de l'Economie veut croire au contrat d'avenir signé avec les restaurateurs et instaurant un taux de TVA a 5,5% au lieu de 19,6%. Elle répondait ce mardi aux parlementaires qui l'interpellaient sur l'enquête de la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes (DGCCRF), publiée la semaine dernière. Cette étude révélait qu'un restaurant sur deux avait baissé ses tarifs mais que moins d'un tiers des indépendants jouait le jeu quand 90% des chaînes appliquait déjà la baisse ... / ...

Pour le gouvernement, difficile de mettre la pression. Le contrat d'avenir, signé par les restaurateurs, est basé sur une promesse. Aucune mesure contraignante n'existe. Seuls les restaurateurs qui s'engagent à coller une affichette "la TVA baisse, les prix aussi" peuvent risquer une inspection de la DGCCRF. Et les chiffres annoncés aujourd'hui par Christine Lagarde n'ont rien d'exceptionnel. D'après le contrat d'avenir, les restaurateurs s'étaient engagés à baisser leur prix d'au moins 11,8% sur sept produits de leur carte. Avec une baisse de 10% pour un tiers d'entre eux, l'objectif est loin d'être atteint. - Source La Tribune

Une fois de plus, pour Hervé Novelli "le seul véritable juge est le consommateur" et, s'il affirme ne pas vouloir mettre "un contrôleur derrière chaque restaurateur", il vient se faire rappeler à l'ordre par le conseiller en ... communication auprès de la ministre de l'Economie.

Ce n’est pas l’avis de Jean-Marc Plantade, le conseiller en communication auprès de la ministre de l'Economie Christine Lagarde : "Même si l’on ne cherche pas à brusquer la profession, nous n’allons pas en rester là." Il affirme que "les établissements qui auront recours à la publicité mensongère seront sévèrement punis". Mais comme elle le rappelle, "Il faut laisser un petit peu de temps au temps". Un argument repris par Francis Attrazic, président de l’association des restaurateurs de France. Didier Chenet, le président du Synhorcat, le deuxième syndicat de la profession veut privilégier la "pédagogie" aux "menaces". Il en profite pour rappeler que les prix sont libres en France, et que le gouvernement n'a "aucun moyen d'obliger les restaurateurs".- Source Le Petit Journal

En clair, on est sur un GROS point de blocage, et on commence à franchement s'inquiter au gouvernement sur la portée d'une mesure qui coûtera environ 2,5 milliards à l'état et donc au contribuable/consommateur !

Que faire alors ?

Un libéral pur jus comme Hervé Novelli se trouve dans l'impossibilité de taper du poing sur la table, même s'il est en mis en face des effets pervers de son cadeau à la restauration. Il vient donc d'avoir une idée "géniale" qui devrait selon lui accélérer la baisse des additions des consommateurs.

Cette idée est la suivante : Mettre à contribution… les guides gastronomiques. Hervé Novelli souhaite ainsi que les Michelin, Gault Millau et autres Bottin gourmand fassent apparaître en bonne place dans leurs pavés les adresses qui jouent le jeu et baissent leurs tarifs. Il s'est engagé à "un petit coup de pouce" aux restaurateurs qui "jouent le jeu" en affirmant que "leurs établissements seront signalés aux guides gastronomiques"

Il a pris cet engagement à l'issue de l'installation du comité de suivi du contrat d’avenir de la restauration du 22 juillet 2009 en déclarant : Qu'il souhaitait "avantager les restaurateurs qui jouent le jeu", par exemple en demandant aux guides gastronomiques que ces établissements soient signalés. - Source Gouvernement.fr

Or, il semble que monsieur Novelli est comme à son habitude pris des engagements avant de consulter les intéressés. En effet, le "petit coup de pouce" annoncé est si l'on en croit le site easydroit, reçu avec bien peu d'enthousiasme chez les éditeurs de guides :

Les guides gastronomiques ont fraîchement accueilli la demande du gouvernement de signaler dans leurs prochaines éditions les restaurants ayant répercuté la baisse de la TVA sur leurs prix, soulignant que ce n'est pas leur rôle et que c'est irréalisable dans les délais de parution ... / ... "On a pris bonne note" des propos de M. Novelli, "on attend, on va étudier les choses", se contente-t-on d'indiquer chez Michelin dont le guide paraît en mars.

Le guide Gault Millau "parle des tendances culinaires et de ce qu'il y a dans les plats", ce n'est "pas des listings de tarifs", déclare Bertrand Clavières, directeur général de Gault Millau. Signaler les baisses "n'est pas notre rôle", ajoute-t-il. De toutes manières, le guide devant paraître en octobre, "on n'a ni le temps ni les moyens" d'interroger des milliers de restaurateurs et de vérifier leurs déclarations, souligne-t-il.

Pour Gilles Pudlowski, chroniqueur au Point et auteur de plusieurs guides, un guide gastronomique "n'est pas au service du gouvernement". "Ce qui compte pour le lecteur, ce n'est pas de savoir de combien les restaurants ont baissé les prix, (mais) c'est combien ça coûte", dit-il.

Marc de Champérard, auteur du guide Champérard, estime lui aussi que signaler les baisses "n'est pas le travail d'un guide gastronomique" d'autant qu'elles ne sont pas une obligation légale mais résultent d'un accord entre syndicats de restaurateurs et gouvernement. Son guide est par ailleurs en cours d'impression.

Le PDG du Bottin Gourmand, Thibault Leclerc, se dit "partant" sur le principe "mais seulement sur le site internet où il peut y avoir une mise à jour en temps réel". - Source Easydroit

On est bien loin du "flamboyant" Novelli déclarant aux États généraux de la restauration du mardi 28 avril 2009, lors de son intervention d’ouverture

... / ... J’en viens maintenant à la TVA. Nous connaissons tous ici l’histoire longue, mais finalement heureuse du taux de TVA dans la restauration… Ne nous y trompons, ce sont bien les défis que je viens de décrire, l’enjeu économique et de développement d’un secteur qui ont amené les gouvernements, tous bords confondus, à plaider la possibilité d’utiliser une TVA à taux réduit. Le sujet a été défendu au niveau européen pour la première fois par la France en juin 2002, il y a sept ans déjà !

... / ... Le gouvernement français devait obtenir sur ce sujet l’accord à l’unanimité des 27 États membres.

Après de nombreuses étapes, et surtout une période de présidence française propice à pousser ce dossier, la France obtient enfin, le 10 mars, l’accord unanime donnant la possibilité de baisser le taux de la TVA restauration. Je rends hommage au président de la République, qui a obtenu de haute lutte ce que ses prédécesseurs n’avaient pas été en mesure d’obtenir.

... / ... À l’heure où je vous parle, je suis en mesure de vous l’annoncer : c’est officiel, la présidence de la République vient de l’annoncer : la TVA sera réduite au taux de 5,5 %, dans le secteur de la restauration, à compter du 1er juillet 2009 !

Sa contrepartie, c’est le contrat d’avenir que nous signerons cet après-midi. Le contrat d’avenir, qui sera signé tout à l’heure, a été l’occasion pour les organisations professionnelles de faire un point global sur la situation de leurs secteurs. Ce nouveau contrat, nous l’avons préparé ensemble dans un délai extrêmement contraint, et je voudrais en tout premier lieu remercier toutes celles et ceux qui ont, avec moi, travaillé à l’élaboration de ces dispositions.

... / ... Car mesdames et messieurs, vous vous engagez sur la baisse des prix.

Par cet engagement, vous répondez aux attentes des consommateurs, vous démontrerez que vous n’êtes pas tels que la presse se plaît parfois à le décrire, mais que vous êtes des chefs d’entreprise responsables. Il est crucial que ce geste majeur de l’État, qui vous met en situation de juste concurrence dans votre secteur, soit majoritairement répercuté sur le consommateur. Des répercussions intégrales de la baisse de TVA sur des prix ciblés touchant tous les consommateurs français seront le point cardinal de votre engagement prix. Les prix vont ainsi baisser de 11,8 % sur une large liste de produits, allant de l’entrée aux plats, en passant par les diverses formules, et jusqu’à l’emblématique café noir. Et surtout, vous permettrez ainsi à tous les Français de se restaurer, pour un repas complet, avec une répercussion intégrale de la baisse de TVA, soit une baisse de prix de 11,8 %. - Source Hotellerie-restauration

On ne peut, que constater, aujourd'hui, le succès de ces engagements ...

Napoléon, dont beaucoup de déclaration tenaient du cynisme le plus absolu disait : "Les règlements sont faits pour les médiocres et les indécis ; rien de grand ne se fait sans l'imagination" et : "Le mensonge n'est bon à rien, puisqu'il ne trompe qu'une fois".

Vous ne trouvez pas que ça colle "pile-poil" avec l'action d' Hervé Novelli ? Reste à savoir la suite de cette action ressemblera à l'épisode de Waterloo !

Crédit photo
L'Alsace



27 juillet 2009

Travail du dimanche : Recours officiel de l'opposition de gauche auprès du Conseil Constitutionnel

Si vous êtes un fidèle de Slovar les Nouvelles, vous avez suivi depuis le début nos articles sur l'imposture du travail du dimanche voulue par le Président de la République.

Bien avant le vote serré au Sénat qui a entériné à quelques voix près le texte légèrement remodelé, Jean-Marc Ayrault, le Président du groupe socialiste à l'assemblée nationale, avait prévenu l'ensemble des députés : "On va avoir cinq, six ou sept catégories de salariés travaillant le dimanche" "On met en place une inégalité considérable devant le travail du dimanche. C'est inacceptable d'un point de vue républicain" - Source Blog de Jean-Marc Ayrault

Il avait également prévenu que le groupe socialiste annoncerait la saisine du conseil constitutionnel, en raison de l'inégalité que va provoquer le texte, entre les salariés des zones touristiques, qui seront obligés de travailler le dimanche, sans majoration de salaire alors que les salariés des zones commerciales autour de Paris Lille et Marseille devront être volontaires et seront payés double, comme il l'expliquait sur France3


Extrait du texte déposé par le les députés et sénateurs socialistes, communistes, radicaux de gauche et Verts : "Nous avons l'honneur de vous déférer, en application du second alinéa de l'article 61 de la Constitution, l'ensemble de la loi réaffirmant le principe du repos dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires, telle qu'adoptée par le Parlement"

Selon eux, la loi est "viciée d'un quadruple point de vue au moins : la violation des 10e et 11e alinéas du préambule de la Constitution de 1946 qui garantissent le droit au repos du travailleur et le droit de mener une vie familiale normale", "la méconnaissance du principe de clarté et de l'objectif de valeur constitutionnelle d'intelligibilité et d'accessibilité de la loi", "la violation du principe d'égalité" et "la libre administration des collectivités territoriales"- Source AFP/Google

Nous nous étonnons toutefois que le MODEM qui est opposé au texte (voir plus bas - "Quant à l'opposition") n'ait pas rejoint l'opposition de gauche sur la saisine du Conseil Constitutionnel .

Il faut dire que l'enjeu est de taille puisqu'il s'agit d'un engagement de campagne du candidat Sarkozy et que celui-ci est emblématique de sa politique libérale. Un rejet par le Conseil Constitutionnel serait pris par le Président et sa majorité comme un échec et surtout un camouflet !

Pour mémoire, nous vous donnons ci-dessous l'état des déclarations et positions des différents leaders politiques :

Nicolas Sarkozy, : Après nous avoir expliqué que l''impossibilité de s'acheter un sac ou une montre de luxe, le dimanche à côté de son "bureau" et le quasi déshonneur de la France à cause de la visite de Michelle Obama "empêchée" de faire du shopping, il nous a sorti de son chapeau dominical : Luis Inacio Lula da Silva. "Je ne pensais pas avoir le soutien du président 'Lula' sur cette question". "Je n'imagine pas une ville telle que Paris" avec les rideaux baissés le dimanche. (Point de presse conjoint Luis Inacio Lula da Silva, mardi)



Henri Guaino, conseiller spécial de l'Elysée: "C'est un progrès social pour que ceux qui veulent travailler puissent le faire. Il ne s'agit pas de mettre tout le monde au travail le dimanche. Il s'agit d'élargir les zones dans lesquelles on pourra le faire, et pour les nouvelles catégories qui vont être concernées, de le faire sur la base du volontariat et avec une rémunération plus élevée". "Ce qui frappe c'est que l'on regarde jamais le côté création de richesses et d'emplois", "on reste sur des positions immobiles". "Ce texte est de portée relativement limitée" et "il y aura toujours un repos hebdomadaire". (Déclaration sur BFM TV, dimanche)

Progrès social ????????

Xavier Darcos, ministre du Travail: "il faut mettre un terme à la jungle qui existe aujourd'hui" en terme de dérogations au repos dominical. Cette proposition de loi "concerne des endroits extrêmement particuliers, puisque cela concerne 500 communes à vocation touristique, 30 zones à l'intérieur de communes touristiques et les grandes agglomérations de plus d'un million d'habitants" ... / ... "Pour ceux qui travaillent déjà, il y a déjà des conventions de toute nature qui ne leur permettent peut être pas d'être payés double, mais d'avoir des récupérations, des systèmes diverses qui protègent le droit des salariés" ... /.. " (Déclaration sur RTL, mardi) - (Déclaration sur Europe 1, vendredi)

Quel que soit le ministère de Monsieur Darcos, on peut noter sa grande ... incompétence sur les sujets qu'il est amené à traiter !!!

Patrick Devedjian, ministre chargé du Plan de relance: "Dans un pays où il y a autant de chômage que nous en avons aujourd'hui malheureusement avec la crise, c'est quand même un comble d'interdire aux gens de travailler". "La vraie fatalité c'est le chômage, quand on n'a pas de choix c'est qu'on est au chômage". La loi est "urgente par rapport à la situation économique". "Il faut être volontaire pour travailler le dimanche mais ce qui est anormal c'est d'interdire aux gens de travailler". Il y aura "trois périmètres exceptionnels", avec "les agglomérations de plus d'un million d'habitants, à savoir Paris, Marseille et Lille" et les "zones touristiques" avec un décompte qui "donne lieu à discussion", mais qui est de "l'ordre de 500". (Déclaration sur France 2, lundi)

Merci à Patrick Devedjian, qui s'est ridiculisé avec le travail dominical en Belgique, de déclarer que le nombre de zones que le gouvernement et Xavier Darcos limite à 500 est "avec un décompte qui "donne lieu à discussion"

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP: " ... /... Frédéric Lefebvre a dénoncé les "caricatures" du PS, qui "essaie de faire croire que la proposition de loi serait une généralisation du travail le dimanche". Le texte va "sauver des emplois", "offrir la possibilité aux Français qui le veulent de travailler le dimanche" et "mettre la France au niveau de sa réputation de grand pays touristique". (Point-presse hebdomadaire, lundi)

Sans commentaire

Quant à l'opposition

François Bayrou, patron du Modem: Le texte "ne peut en aucun cas relancer la consommation ou dynamiser l'emploi et l'économie".

Robert Rochefort, député européen Modem, ancien directeur du Credoc: "Nous exprimons énergiquement notre opposition à cette énième mouture du texte qui ne peut en aucun cas relancer la consommation, dynamiser l'emploi et l'économie dans un contexte de crise majeure. Ca ne peut aboutir qu'à des transferts d'activité de certains commerces vers d'autres, et ça se fait toujours au détriment des commerces de centre-ville et de quartier et au bénéfice des grandes chaînes à la périphérie des villes qui utilisent moins de salariés au mètre carré. En outre, chaque ouverture le dimanche d'un commerce entraîne une demande de dérogation supplémentaire d'un ou plusieurs commerces voisins, selon le député européen, ce qui tend à une banalisation et une généralisation de l'ouverture le dimanche et non pas l'exception comme on veut nous le faire croire." (Déclaration à l'AFP, mardi) - Source Challenge

Dans ce cas, comme nous le faisions remarquer plus haut, pourquoi ne pas s'être associé au recours de députés et sénateurs socialistes, communistes, radicaux de gauche et Verts ?

Le MODEM et surtout François Bayrou continuent de cultiver leur incohérence ...

Avec ou sans MODEM, le recours, est extrèmement important. En effet, il faut que les français comprennent que le texte de loi n'est pas anodin, comme essayent de le faire croire le gouvernement et sa majorité. Ce sont nos amis du site "Le Dimanche j'y tiens !" qui nous l'expliquent :

La France étant le premier pays touristique au monde, on peut considérer que pratiquement l’ensemble du territoire peut faire l’objet d’une demande de classement en zone touristique. Dernier exemple en date, le classement en zone touristique du secteur de la Défense !

Alors, cette fois-ci, les Valls, Dray, Lang et Montebourg, vos g...... et n'oubliez pas que le mandat qui vous donne le droit de flinguer la direction du Parti, vous a été donné par les électeurs dont beaucoup refusent de travailler le dimanche dans n'importe quelles conditions !!!!!

l'Unité autour du texte déposé par les parlementaires de gauche doit être observée par tous et exige une pause dans les attaques contre son propre camp ! A défaut partez en vacances !!!

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Les graffiti du Candide