01 mars 2007

Crise de représentativité ?

Comme Nicolas SARKOZY précédemment, Ségolène ROYAL a rencontré les deux principaux syndicats d’employeurs : Le MEDEF et la CGPME.

Au delà des habituelles revendications catégorielles, on voit poindre chez les deux syndicats des préoccupations différentes


Le MEDEF pointe sur « la nécessité de cibler les aides publiques de l'Etat et des collectivités locales sur les entreprises qui innovent, exportent et créent de la valeur ajoutée sur le territoire français ».

Mme Parisot, précise-t-elle, « s'est déclarée favorable à une simplification des aides aux entreprises »


Dans le domaine social, Mme Parisot. A déclaré « Nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut qu'il y ait des adhésions plus massives aux organisations syndicales »


La CGPME quant à elle déclare : Mme Royal a paru "tout à fait ouverte" à un "Small Business Act à la française" réservant une part des marchés publics aux petites entreprises et le Président de la CGPME d’ajouter "Je crois qu'elle a compris notre proposition (...) d'un allègement de charges sur les 150 ou 200 premiers euros de tous les salaires"

Bref, tout va pour le mieux en on pourrait penser que le dialogue entre employeurs et salariés va profiter à tous.

Or que constate t-on en regardant de plus près la réalité des entreprises françaises
?

71% des patrons de TPE ne sont pas syndiqués et ils ne sont que 38% à considérer que les syndicats patronaux défendent bien les intérêts des entreprises


Si on se réfère au classement de satisfaction chez les syndiqués :


45% plébiscitent les syndicats de branche

42% le MEDEF

27% l’UPA

26% la CGPME

19% l’UNAPL


Il faut ajouter à ce résultat que ces fédérations patronales sont inconnues de plus d’un dirigeant sur quatre. Ils sont d’ailleurs 57% à ne pas reconnaître la représentativité des syndicats patronaux pas plus qu’ils ne croient à leur capacité à influencer les prochains débats électoraux, y compris parmi leurs adhérents.


Quelle est la situation des syndicats dans ces entreprises ?


2% des patrons de TPE affirment employer au moins un salarié syndiqué. Lorsqu’on les interroge sur l’obligation des salariés d’adhérer à un syndicat, ils sont
:

Défavorables à 71% (plutôt pas favorables 27% - Pas du tout favorables 44%)
Favorables à 29%


Tout le monde s’accorde à penser qu’il est nécessaire d’aller vers une société de dialogue et de consensus. Les chiffres ci-dessus nous indiquent qu’il n’en est rien.


Alors, ne serait-on pas encore en train de nous réinventer le « village des bisounours » en oubliant que si les syndicats de salariés peinent en audience ceux des employeurs ne valent pas mieux ?


Est-on en droit de penser qu’il existe comme au niveau politique une rupture entre les syndicats d’employeurs et les chefs d’entreprises de moins de 20 salariés (qui représentent 97% des 2 400 000 entreprises de France métropolitaine et emploient 37 % des 15,5 millions de personnes au travail) ?


Le désaveux apporté par ces chiffres prouve que le dialogue social indispensable à notre pays est toujours en panne.

N’est-il pas temps pour les gouvernements à venir de se poser réellement le problème de la représentativité syndicale et pas exclusivement du côté des syndicats de salarié ?


Sources
Baromètre Fiducial - IFOP Janvier 2007

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