21 octobre 2013

Merci Philippe Cohen : Les belles années Slovar et marianne2 !

Ce matin, j'apprenais la disparition de Philippe Cohen, l'homme qui m'avait permis de m'exprimer librement sur Marianne2 le site web de l'hebdomadaire. Au delà de la grande tristesse, je veux rendre hommage à un type formidable qui m'a permis de faire partie de l'aventure qu'il avait initié.


Il me revient en mémoire une discussion avec un journaliste à l'époque où je faisais mes textes citoyens dans le balbutiant Agoravox. Celui-ci excédé par le terme de « journalistes citoyens »  m'avait infligé un : « vous êtes tout au plus des chroniqueurs, mais certainement des journalistes » Il faut dire qu'à cette époque la presse écrite voyait d'un mauvais oeil l'émergence des blogs et sites de prise de parole citoyenne.

D'une part parce que nous n'utilisions pas les codes de la profession et aussi parce contrairement à un journal ou un magazine papier qui ont un prix, la consultation des blogs et sites citoyen est gratuite.

Ce qui n'empêchait pas, par la suite, la presse écrite d'ouvrir des sites permettant de lire en ligne tout ou partie de leurs journaux et ... de récupérer des blogueurs pour augmenter leur audience. En ce qui me concerne, j'étais opposé à ce mélange des genres qui permettait à certains média de vendre toujours de publicité en utilisant des pigistes non rémunéré qui de plus devenaient concurrents bien involontaires des jeunes journalistes. C'est pourquoi, je n'avais jamais accepté de publier (a l'exception des sites militants) des papiers réguliers sur le site d'un media en ligne.

Et puis un jour, après un échange de mails et une rencontre avec Philippe Cohen que je ne connaissait pas auparavant, j'ai accepté de participer à l'expérience Marianne2.

Pourquoi ? Simplement parce que l'homme avec qui je discutais était tout le contraire de ceux qu'on voit régulièrement pérorer ou recopier à la ligne près les dépêches AFP ou Reuter. Et de plus, contrairement à tant d'autres, il n'avait pas cette attitude condescendante qu'emploient encore beaucoup de média avec des blogueurs.

Tout d'abord, ce furent quelques articles sélectionnés par la rédaction, puis Philippe Cohen décida de proposer à certains d'entre nous de disposer d'un blog sur la plate forme de Marianne. Le plus étonnant ce fut de réunir des sensibilité différentes et surtout de nous laisser carte blanche sur nos contenus !

Ainsi le 10 juin 2010, je publiais mon premier papier officiel  : « Nos ministres rouleront-ils dans une automobile française ... fabriqué en Corée ? »  qui fut suivi de 106 autres sur des thèmes sociaux, politiques et sociétaux. A chaque occasion que je croisais Philippe, bien que nous divergions sur certains sujets, jamais il ne m'a demandé de modifier ma ligne éditoriale ou mes textes. Ah si, il était très à cheval sur une seule chose : les guillemets ! Il ne manquait jamais de nous rappeler de ne mettre que des guillemets français dans nos textes.

Cette aventure avec Philippe et son Marianne2 (j'ai quasiment cessé de publier sur M2 lorsque j'ai appris qu'il ne dirigeait plus le web) a d'autant plus d'importance pour moi qu'elle s'est produite à une époque où, senior chômeur, à qui on ne répondait à aucune candidature, la publication régulière de papiers sur Marianne2 m'a permis de garder le contact avec une équipe (journalistes et blogueurs) et m'a permis de croire que je pouvais encore rebondir. Chose faite entre temps grâce à mes papiers et surtout au Marianne2 de Philippe !

Alors, même si nous n'avons jamais terminé avec Philippe notre discussion sur une éventuelle rémunération des blogueurs « pigistes » je lui dois beaucoup, et je ne suis pas près de l'oublier !

Salut l'artiste, tu vois, j'ai mis les bons guillemets dans le texte !

Lire aussi
l'hommage de mon camarade Juan  

Crédit et copyright photo
Alexandre Mouthon


3 commentaires:

Anonyme a dit…

On n'arrive pas à accéder à l'article de votre camarade juan.

Anonyme a dit…

On n'arrive pas à accéder à l'article de votre camarade juan.

Slovar a dit…

Correction effectuée. Merci de me l'avoir signalé