03 janvier 2013

La mondialisation : ce sont ceux qui n'y sont pas confrontés qui en disent le plus grand bien !

Cela fait longtemps qu'on répète aux français qu'il faut qu'ils n'aient pas peur de la mondialisation, qu'elle est avant tout une chance. Vous remarquerez d'ailleurs que ce sont surtout ceux qui ont le moins à la craindre qui l'affirment.



Les chantres de la mondialisation me font penser à ces retraités de longue date qui fustigent : les 35H00, les chômeurs qui ne font pas d'effort pour trouver "n'importe quel petit boulot" et, les salariés qui devraient travailler plus longtemps. Mais, qui étaient tellement heureux au travail qu'ils ont immédiatement profité de la retraite à 60 ans, sans remord, dès sa mise en place.

Quant aux chantres de la mondialisation, imaginez une seconde que demain matin, nos politiciens, économistes ou journalistes économiques soient mis en concurrence avec leurs homologues des pays dits émergents.

Il ne fait nul doute qu'un Jean-François Copé, pour qui :  " (...) si on n'a ici que des gens qui se contentent de 5.000 euros par mois, on n'aura que des minables" serait le premier à hurler à la mort si un député indien, payé 345 $, le remplaçait au pied levé !

De même, François Lenglet, grand donneur de leçons économiques télévisuelles serait l'un de premiers à se révolter, s'il était mis en concurrence avec des confrères Vietnamiens, Bangladais ou Mozambicains probablement aussi "brillants" que lui, si elle lui était imposé par la mondialisation.

Et que dire de ces économistes "distingués" qui passent d'un plateau télé à l'autre pour expliquer que nous devons "nous adapter" et jeter aux orties toute notion de protection sociale, de durée du travail et cumuler, si nécessaire, 2 ou 3 "emplois" pour arriver à survivre. 

En existe t-il un qui ait été soumis à une baisse de son salaire parce que, des économistes, il en existe de talentueux et ... de moins onéreux, dans le monde entier ?

En clair ces prescripteurs sont : croyants mais pas pratiquants !

Quant aux pratiquants, c'est à dire les salariés et les  chômeurs, la mondialisation ça ressemble étrangement aux anciens combats de free fight dans lesquels s'affrontaient des combattants de poids et taille différents. Le public connaissait le vainqueur à l'avance, mais espérait secrètement que le plus chétif pourrait un jour avoir le dessus.

Petite différence, toutefois, avec le free fight, c'est que dans la mondialisation, l'atout nécessaire pour massacrer les autres ne repose pas sur la force mais sur l'absence de protection sociale et des salaires indigents. 

La mondialisation, ça consiste, par exemple, à mettre en concurrence un ouvrier chinois travaillant  7 jours sur 7, jusqu'à 12 heures par jour, soit 80 à 90 heures par semaine, pour un salaire d'environ 115 euros par mois, dormant dans un dortoir collectif, avec tous les autres salariés de la planète.

La mondialisation, c'est le règne de la flexibilité, synonyme de précarité, qui permet de liquider à moindre coût des gens qui ont donné 10, 20 ou 30 ans de leur vie à leur entreprise. C'est aussi, disposer d'un vivier mondial de salariés devenus moins exigeants puisqu'en concurrence permanente. Pour ce faire, il est nécessaire d'installer des usines flambantes neuves dans les pays à bas coût tout en laissant se dégrader les usines où c'est considéré comme trop cher.

La mondialisation c'est l'émergence du low cost tant vanté par nos politiques, économistes et journalistes économiques qui ne voyagent jamais sur Ryanair, n'achètent jamais de véhicules DACIA, et ne font jamais leurs courses chez les super discounters, mais en disent le plus grand bien. Low cost qui un est vrai "succès" puisque la grande majorité des salaires ne permettent plus d'acheter autre chose.

La mondialisation, enfin, ça consiste à liquider les services publics, considérés comme non rentables, pour les livrer au privé qui pourra ainsi se créer des rentes colossales. Car, ne l'oublions pas, pour les promoteurs de la mondialisation, les états-nations sont des structures trop anciennes et inadaptées, devant être remplacées par un gouvernement mondial, qui lui ne se mêlera pas d'économie ou de social.

Si vous pensez que j'exagère, je vous propose la lecture d'un texte disponible sur l'Express.be que ne renieraient pas nombre de politiques, économistes ou journalistes économiques. Il a été écrit par un dénommé Mohnish Pabrai dont le métier est semble t-il : "gestionnaire de portefeuille"

" (...) créer en Europe méridionale de petites zones économiques où le salaire minimum se limite à 5 euros de l'heure, où les employeurs peuvent licencier leurs employés quand ils le veulent, et où les syndicats ne sont pas autorisés pendant les 20 premières années. Ces zones deviendront sans délai le siège de bon nombre de multinationales (...) Les entreprises seront alors libérées de la mainmise que l'Etat exerce sur elles depuis des décennies, et retrouveront la liberté de créer des emplois, d'innover et de s'étendre, tout comme cela s'est passé en Corée du Sud et en Chine (...) ce n'est pas le manque de demande économique ou de stimulants, ni les "économies", mais bien les lois, les régulations et les directives imposées par les autorités, qui expliquent la persistance de la crise (...) "

Il a simplement oublié : supprimer le droit de vote et les reportages trop critiques. Ce qui aurait remis en cause l'élection de nombreux politiques et l'utilité d'experts économiques ou de journalistes spécialisés. C'est dommage parce que dans ce cas, la mondialisation leur aurait semblé ... particulièrement injuste !

Allez bonne année et courage à tous !

31 décembre 2012

Les voeux du Medef aux salariés : Précarité, flexibilité et ... profitabilité !

Ce n'est pas un mystère : le Medef aura sabordé la négociation nationale interprofessionnelle qui devait sécuriser les droits des salariés. La CGT nous explique les folles exigences de l'organisation patronale


Ne cherchez pas de message de voeux pour 2013, sur le site du Medef. Il les a exprimé tout au long de 2012 en réclamant encore plus de flexibilité de la part des salariés !

Même avec beaucoup de naïveté, nul ne pouvait croire que le Medef et sa cheftaine Laurence Parisot auraient fait le moindre effort pour aboutir à un consensus "historique" avec les syndicats de salariés. Comme Slovar les Nouvelles vous l'a expliqué ces derniers mois, l'organisation patronale n'avait qu'un objectif : La flexibilité à outrance de tous les salariés afin de regonfler les marges, pour le plus grand profit ... des seuls actionnaires.

La CGT a publié le 27 décembre un constat et un appel aux salariés pour qu'ils se mobilisent avant qu'il ne soit trop tard et que leurs salaires ne deviennent une simple variable d'ajustement et que le chômage ne devienne la seule politique pratiquée par les DRH.

Nous vous en donnons de larges extraits  : " Le Medef s’obstine à exiger plus de flexibilité. Votre intervention est indispensable ! "

" (...) Après avoir touché 20 milliards d’aides publiques, le Medef en veut plus : licencier plus vite, plus facilement, moins cher et sans contrôle (...) C’est une révolution dans le Code du Travail qui se prépare. La CGT vous informe et vous alerte. Prenez connaissance de ce qui vous menace :

Le contrat de projet : nouveau contrat précaire

Il existe déjà une multitude de contrats de travail qui permettent une extrême souplesse pour les employeurs et qui provoque une extrême précarité pour les salariés. (Temps partiel, CDD, contrats de chantier, saisonnier, intérimaire, aidé, intermittent, d’alternance,… bientôt contrat de génération et contrat d’avenir.)

Le Medef innove encore avec le contrat de projet : Votre employeur pourrait vous employer demain en CDI de projet qui n’a de CDI que le nom puisque vous pourriez être licencié dès la fin de la tâche confiée. Cela pouvant se produire à tout moment et sans l’application des droits liés à un licenciement économique. Vous n’auriez aucune indication précise sur la fin de votre contrat. Comment construire votre avenir, obtenir un logement ou un crédit bancaire face à une telle incertitude ?

La mobilité… forcée (...) Demain, le Medef veut se débarrasser des clauses individuelles du contrat de travail : dès lors qu’un accord collectif serait passé dans l’entreprise pour soi disant « préserver l’emploi », tout salarié serait contraint d’accepter une baisse de son salaire, une modulation du temps de travail, un changement d’affectation de son lieu de travail, une détérioration des conditions de travail… (...)

Droit du travail : la Jungle contre l’État de droit !

Aujourd’hui, vous avez 5 ans pour réclamer les salaires payés ou contester tout manquement de votre employeur. Le patronat veut ramener ce délai de prescription à 18 mois (...)

Plus de chômeurs moins d’indemnités

Aujourd’hui, moins d’un salarié sur deux est indemnisé par l’allocation chômage, les femmes, les jeunes ayant peu travaillé sont les plus pénalisés. C’est l’état, avec l’argent public, qui vient de plus en plus en aide aux chômeurs par l’attribution de diverses allocations : les entreprises licencient, la collectivité paie ! Le patronat veut bien revoir le mécanisme d’indemnisation des chômeurs… mais à coût constant. Autrement dit, ceux qui sont indemnisés devront accepter une diminution de leurs droits pour que d’autres en bénéficient (...)

Pour la CGT : C’est NON  ! Face à l’urgence sociale, à la précarité galopante, à l’explosion du chômage ; il faut des garanties nouvelles pour les salariés, des emplois stables et bien rémunérés, des droits nouveaux d’interventions sur la stratégie des entreprises, un parcours professionnel attractif et sécurisé, une protection sociale de haut niveau
"

Inquiétant non ? C'est pourquoi, il sera en 2013, encore plus nécessaire d'être vigilants et ne rien accepter sans contre parties précises !

Alors, bonne année 2013 à tous et, courage pour les nombreux combats sociaux qu'il faudra mener contre des organisations patronales, qui vous promettent la précarité et la flexibilité au nom de l'emploi, de la croissance et de la profitabilité ... pour les actionnaires ! 


Slovar les Nouvelles


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