16 décembre 2011

« Travailler plus pour produire plus » : La nouvelle martingale de l'UMP pour 2012 ?

Selon l'UMP, il suffirait de supprimer la durée légale du travail, produire plus et valoriser le logo « Made in France » pour, comme par magie, réindustrialiser la France et sortir de la crise !

Lorsque le livre : « Le scandale des délocalisations » d'Eric Laurent, que nous avons interviewé, il y a quelques mois est paru, il ne s'est pas trouvé grand monde à l'UMP pour constater que la désindustrialisation qui en découlait, était un sujet prioritaire.

Et pourtant, Eric Laurent déclarait : « (...) Une part croissante de l’opinion se sent totalement impuissante face à la passivité des responsables politiques. Or tout système vacille lorsqu’il apparaît comme trop injuste à ses citoyens. Les entreprises du CAC 40 viennent de réaliser des bénéfices de 80 milliards de dollars. Or, sur l’autre versant elles ont fait passer leurs effectifs en France de 50% à 28%. Il faut savoir que toute entreprise qui délocalise ne détruit pas seulement des emplois mais aussi de la richesse nationale (...) »

En octobre 2011, Xavier Bertrand constatait que la France métropolitaine comptait 4,193 millions de chômeurs, en octobre 2011 et 4,459 millions en incluant les DOM. Ce qui ne l'inquiétait pas outre mesure, puisqu'il déclarait en décembre : « (...) Je pense sincèrement que les efforts que nous avons entrepris sont en train de porter leur fruits, pour éviter justement qu'il y ait une augmentation importante du chômage (...) »

Oui, mais c'était sans compter sur les très nombreuses annonces de réductions d'effectifs qui devaient théoriquement être programmés après la présidentielle. Devant l'urgence, l'Elysée nous a ressortit le Président qui aime les usines, oubliant sans doute par négligence, de nous reparler des Etats résultats des généraux de l'industrie (15 octobre 2009 à fin février 2010), qui avaient : « pour objectif d'accompagner, au delà de la crise actuelle, l'industrie française vers les marchés durablement porteurs de croissance et d'emploi »

Devant cet échec, l'UMP, angoissé par la présidentielle et les législatives à venir, dans un argumentaire naïf et bourré de mauvaise foi, destiné aux militants, indique ses recettes pour : « Réindustrialiser la France et sortir de la crise »

Selon l'UMP, il suffirait d'augmenter le temps de travail de ceux qui en ont un, afin de produire en plus grande quantité, des produits « Made in France aussi reconnus que le Made in Germany », et remettre au goût du jour la taxe carbone et de la TVA sociale : « pour corriger la concurrence déloyale de la part de pays n’ayant pas les mêmes normes sociales, environnementales et économiques »

Qu'apporteraient ces solutions qui sont un résumé des demandes du Medef et de l'AFEP ?

Eh bien tout simplement, de faire fonctionner les entreprises avec un personnel restreint, qui travaillerait plus sans gagner plus, puisque la flexibilité horaire ne déclencherait plus d'heures supplémentaires ! On notera au passage que l'UMP n'indique pas de quel ordre serait la compensation des cadres (dont beaucoup ne touchent pas plus de 2000 € mensuels) en contre partie de la suppression de leurs RTT.

Or, face à l'injonction du « produire plus », n'importe quel chef d'entreprise ou salarié vous répondraient que si produire en grande quantité relève de l'organisation du travail, cela n'a aucune valeur, si vous ne ne trouvez pas de clients disposant d'un pouvoir d'achat suffisant, pour les acquérir.

Mais l'objectif du Président repris par l'UMP n'est pas d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés français, ce qui leur permettrait de consommer plus de produits fabriqués en France. L'objectif est de produire plus de produits, sur le sol français, pour les exporter vers des pays à forte croissance ou fort pouvoir d'achat. Comme le fait l'Allemagne.

Et peu importe si les salariés français devraient réduire leur propre consommation du fait de la stagnation de leurs salaires et du renchérissement du prix des produits taxés, du moment que les actionnaires profiteraient d'un tel système.

Quant aux chômeurs, dans son argumentaire, l'UMP n'indique pas s'il envisage de créer, comme en Allemagne des emplois consistant à : « (...) trier des papiers à la paroisse d’à côté, ou de répondre au téléphone dans une maison de retraite. Six heures par jour, trente heures par semaine, payées 1 euro de l’heure (...) » ou des mini jobs payés 400 euro par mois, au fait que grâce à ces mesures l'économie allemande est : « (...) redevenue florissante ! (...) »

Il y a peu, le député UMP Jean-Michel Fourgous proposait que les pro­fes­seurs d'économie effec­tuent un stage en entre­prise avant d'enseigner. On serait tenté de proposer la même chose aux élus et communicants de l'UMP !

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Emile Ogez

15 décembre 2011

Coaching et conseil : A Bercy on ne lésine pas sur la formation des ministres !

A Bercy, on ne plaisante pas avec la formation professionnelle des ministres. Le budget conseil et coaching de François Baroin, Valérie Pécresse, Eric Besson, Pierre Lellouche et Frédéric Lefebvre coûtera entre 200 000 et 800 000 euros.

Ce n'est pas la première fois que les ministères font appel à des sociétés de communication pour mettre en valeur leur action. Néanmoins, cette pratique s'est accélérée depuis quelques années comme l'expliquait la Cour des Comptes dans son rapport d'octobre 2011, qui au passage faisait état de nombreuses : « prestations dont le contenu et la facturation sont difficiles à contrôler »

Les dernières prestations commandées par le ministère des finances et du budget semblent bien en être un exemple. Le Canard Enchaîné du 14 décembre nous apprend que : « (...) Depuis le 30 novembre, le ministre de l’ Economie et celle du Budget ont signé un « accord cadre » pour des « prestations de conseil et de coaching » Le contrat entre Bercy et les agences de communication est « estimé à un montant compris entre 200 000 et 800 000 euros HT »

Après quelques recherches, nous avons retrouvé le document d'appel d'offres du secrétariat général/service de la communication du ministère de l'économie des finances et de l'industrie.

Néanmoins, celui-ci n'indiquant pas les prestations réclamées par le ministère, nous avons trouvé le descriptif sur le site Categorynet sous le nom de : Services de conseil en relations publiques

(...) Les principales prestations de communication qui seront demandées aux titulaires de l'accord-cadre sont les suivantes:

Des prestations de conseil,

— élaboration d'une stratégie générale, réflexion sur les orientations, recommandations sur les stratégies de communication, mise en place éventuelle d'une communication de crise,

— assistance aux équipes de communication des ministres et des secrétaires d'état....

Des prestations de formation, de "coaching".
— formation et préparation à des prises de parole,
— média training, mise en oeuvre de plan média,

— définition d'éléments de discours et d'argumentaires, recherche des thématiques porteuses, — visionnages et analyses des émissions auxquelles participent les ministres et les secrétaires d'état (...) »

Outre le montant particulièrement élevé des prestations rapporté à cinq ministres, au moment où ceux-ci sont obsédés par la chasse aux économies, on pourra s'étonner que ceux-ci puissent trouver le temps de se livrer à des media-training !

Certains, mal intentionnés, feront remarquer qu'à l'exception d'Eric Besson, qui souhaiterait quitter la vie politique, ce coaching, payé par le budget de l'état, tombe pile poil, au moment ou les autres ministres sont candidats aux législatives 2012

François Baroin dans la troisième circonscription de l'Aube
Valérie Pécresse à Versailles,
Pierre Lellouche dans la première circonscription de Paris
Frédéric Lefebvre sur la circonscription englobant les Etats-Unis et le Canada

Mais qui oserait penser que nos ministres, essentiellement préoccupés par la mise en place de restrictions budgétaires, imposées aux français, à cause de la crise économique et financière, pourraient avoir la moindre intention de cet ordre ?

14 décembre 2011

Législatives 2012 : Comment l'UMP règle son compte au Parti Radical ?

Avoir quitté l'UMP nuit gravement à la longévité politique ou aux ambitions électorales. C'est le sens du message adressé par le mouvement de Jean-François Copé aux élus du Parti Radical !

Souvenez-vous, il y a sept mois, jour pour jour, le Parti Radical dirigé par Jean-Louis Borloo votait son indépendance vis à vis de l'UMP. 94% des votants demandaient à Borloo d'être candidat à la présidentielle de 2012. Oubliant, euphorie aidant, que leur parti dépendait essentiellement des subventions versées par l'UMP et des investitures électorales communes.

Subventions dont nous vous donnions en mars 2011, le détail

Cotisations des adhérents : 149 130€
Contributions des élus : 11 521€
Contributions reçues d’autres formations politiques : 1 000 000 € (UMP)

le 21 juillet 2011, le trésorier de l'UMP indiquait qu'il : « (...) pourrait refuser de verser au Parti radical de Jean-Louis Borloo la dotation annuelle d'un million d'euro (...) Nous considérons que le départ du Parti radical de l'UMP équivaut à une rupture unilatérale du contrat (...) »

Borloo jetait l'éponge. Et l'UMP acceptait de verser 500 000 euros au Parti radical valoisien (PRV), soit le prorata, jusqu'en mai, moment du départ du parti, de Jean-Louis Borloo de l'UMP.

Grosse désillusion, notamment pour Dominique Paillé et Yves Jégo qui après avoir dit tout le mal qu'ils pensaient des méthodes et propositions de l'UMP et de Jean-François Copé, se devaient de trouver une solution afin d'obtenir une investiture officielle pour les législatives de 2012.

Dominique Paillé, compte tenu de ses charges assassines contre Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, ne pouvait en aucun cas rentrer au bercail, et affrontera un candidat officiel de l'UMP, dans la 4ème circonscription (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas) des Français de l'étranger.

Yves Jego, de son côté, faisait part d'un bel opportunisme, déclarait : « (...) seul Nicolas Sarkozy a les épaules assez solides et l'expérience pour tenir la barre du navire dans la crise et éviter le naufrage (...) C'est pourquoi je plaide pour que le Parti radical s'engage sans tarder pour soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy (...) »

Néanmoins, Jego qui craignait pourtant quelques représailles de l'UMP pour 2012, compte tenu du fait que les patrons UMP de la Seine et Marne sont Jean-François Copé et Christian Jacob (président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale) présentait sa propre liste aux sénatoriales contre le sénateur UMP sortant. Jego battu, l’UMP 77 décidait de nommer une équipe de 2 chargés de mission responsables sur sa circonscription.

Yves Jego qui faisait partie du déplacement effectué à Sallanches, sur le thème du « produire et acheter français » pour lequel le président l'avait autrefois missionné affichait sa sérénité : « Je ne doute pas un seul instant qu’au bout du compte je serai investi par l’UMP (...) Je suis soutenu par le président de la République »

Mais nous explique Europe1 : « (...) A peine descendu de l’avion du retour, son portable sonne. C’est une journaliste de son département, la Seine-et-Marne, qui lui apprend que l’UMP vient d’investir, dans sa circonscription une jeune militante qui fera campagne contre lui aux législatives, ce qui risque donc de lui faire perdre son mandat de député (...) »

Voila ce qu'il en coûte d'avoir voulu jouer au plus malin ! Les autres députés du Parti Radical et du Nouveau Centre sont à présent prévenus : La « démocratie exemplaire » ... au service d'un seul candidat, est en marche ...

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Le JDD

13 décembre 2011

Tibéri, Dati et Fillon : De « nomination irréprochable » en « démocratie exemplaire » ?

Le Conseil d'Etat pourrait bien annuler la « nomination irréprochable » de Dominique Tibéri, destinée à libérer la deuxième circonscription de Paris que François Fillon et Rachida Dati ambitionnent. Retour sur un bel exemple de démocratie exemplaire ?


La politique, au fond, c'est très simple : Vous prenez un Premier Ministre, pas tout à fait certain d'être réélu dans sa circonscription de la Sarthe, cherchant un tremplin pour ses ambitions. Et une maire du 7 eme arrondissement, dont le désir le plus profond est de quitter l'anonymat du parlement de Strasbourg, pour venir briller de mille feux à l'Assemblée Nationale. Ajoutez à cela la même envie, à terme, d'être le candidat de la droite aux prochaines municipales.

Pour ce faire, vous prenez une circonscription de Paris, où même un courant d'air, portant une écharpe UMP, serait élu. Cette circonscription, c'est la deuxième. Elle se compose du 5e arrondissement, une partie du 6e et du 7e.

Problème temporaire : Le député sortant, Jean Tibéri, pour des raisons dynastiques, aurait aimé la transmettre à son fils Dominique. Qu'à cela ne tienne, l'Elysée décide de nommer Tibéri fils, contrôleur général économique et financier, par décret du 20 janvier, au grand dam de la commission mandatée pour évaluer ses compétences, qui avait rendu un avis négatif

Fin, de premier acte, et annonce d'un agréable parachutage du Premier Ministre.

Deuxième acte : Rachida Dati n'envisage pas une seconde laisser filer une circonscription où il n'est même pas utile de faire campagne pour être élu, lorsqu'on se réclame de l'UMP.

D'ailleurs, elle écrit, dans une lettre publiée sur le site Web du Monde que François Fillon a choisit : « la facilité » dans une circonscription qu'il qualifie de « sans électeurs ». Elle en profite pour accuser le même Fillon, de vouloir pénaliser : « (...) la réussite de l'intégration (...) » En clair de faire de la discrimination négative à l'égard de ceux qui n'ont : « (...) ni les mêmes origines sociales ni les mêmes origines culturelles (...) »

Retour instantané de Nadine Morano (proche de Fillon) qui, après avoir expliqué clairement le traitement de faveur, accordé à Rachida Dati, lui propose se présenter : « dans la 5e circonscription de Saône-et-Loire (...) où elle est née, où elle a grandi, où nous avons besoin de quelqu'un d'engagé et de combattant (...) » Ce qui vous en conviendrez, est d'une rare délicatesse !

Laurent Wauquiez (autre proche de Fillon), met en demeure Jean-François Copé de réfléchir à une mesure d'exclusion de Rachida Dati de l'UMP au cas où elle persisterait dans sa volonté de contrarier ... la vocation parisienne de François Fillon.

Car, ne nous y trompons pas, cette passe d'armes n'est pas simplement celle de deux ambitieux. En effet, elle est surtout, un des avatars de l'affrontement entre l'ancien secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, proche de François Fillon et du Nouveau Jean-François Copé, proche de Rachida Dati.

Néanmoins, ce Dallas sur Seine pourrait bien tourner à la pochade, dans la mesure où le Conseil d'Etat annulerait la nomination de Dominque Tibéri. En effet, écrit Le Monde : « (...) Si le Conseil d'Etat, dont la décision est attendue dans les prochaines semaines, suit l'avis de son rapporteur, le gouvernement ne pourra pas cette fois passer outre et Dominique Tiberi verra sa nomination annulée. Le fils de Jean et Xavière Tiberi n'exclut pas pour autant de se présenter dans l'arrondissement conservé par son père depuis 1983 (...) »

Nul doute que les téléphones des membres du Conseil d'Etat, risquent d'être encombrés dans les jours qui viennent. Et que, jusqu'au sommet de l'état, on va se mobiliser pour gérer au mieux cette opulence de candidats. L'avenir de la « démocratie exemplaire » de la deuxième circonscription de Paris en dépend !


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UMP Paris

12 décembre 2011

Produire en France : Le retour du Président « qui aime les usines » ?

De peur de voir le vote ouvrier lui échapper en 2012, Nicolas Sarkozy va parler, demain, de valorisation de la production française. En profitera t-il pour expliquer à ces ouvriers que l'UMP envisage de les faire travailler plus ... pour gagner moins ?

Condamner la désindustrialisation, les délocalisations et le chômage afférent équivalait, il y a encore peu, à se faire traiter de ringard par le gouvernement et l'UMP. Mais l'imminence de la présidentielle et des législatives de 2012, ont subitement rappelé au Président qui aime les usines, qu'il était temps de se préoccuper du monde ouvrier et ... de son vote !

L'enjeu est de taille puisque si les ouvriers avaient placé l’actuel chef de l’État en tête du premier tour, avec 26% en 2007, le sondage IPSOS d'avril 2011 qui donnait 36 % d'intentions à la candidate du Front National, pour 2012, semble se confirmer !

Le Président sera donc le 13 décembre en déplacement à Sallanches (Haute-Savoie) : « (...) sur le thème « Produire en France » annonce l'agenda de l'Elysée. « (...) Il visitera un site du groupe Rossignol (skis), qui a relocalisé en 2010 une partie de sa production en France, et vanter le label « Origine France Garantie » s'enflamme Yves Jego, à l'origine de ce label , sur son blog.

Etonnament, Eric Besson ministre de l'industrie en quête de son avenir footballistique entre deux messages sur Twitter, ne sera pas du voyage !

Son absence serait-elle liée à ses dernières déclarations peu enthousiasmantes : « (...) Quant à acheter français, il faut utiliser l'expression avec tact et modération (...) La France est quatrième exportateur mondial, deuxième exportateur européen, nous ne pouvons pas prétendre vendre des locomotives, des trains, des centrales nucléaires, des avions, des produits de luxe... en donnant l'impression d'être frileux et protectionnistes »

Qu'en est-il de cette relocalisation miracle que le Président va honorer de sa présence ?

Pas de patriotisme économique dans le choix des dirigeants de Rossignol dont le PDG déclarait en 2010 : « On n’est pas là pour sauver des usines. S’il fallait en fermer, nous en fermerions. Même s’il est vrai que cela nous fait toujours plaisir de faire revenir des emplois en France (...) »

Comment justifiait-il la relocalisation de certaines activités en France ?

« Nous nous sommes aperçus que produire à Taïwan nous coûtait à peu près la même chose que de produire en France. Sauf que c’est beaucoup plus contraignant pour nous. On a des délais plus longs, on perd en flexibilité » Et comme les polyéthylènes très spécifiques utilisés par Rossignol ne sont fabriquées qu’en Europe ...

Simple confirmation de ce qu'écrivait El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine en 2006 sur les raisons qui motivent une relocalisation : « (...) D'abord, du côté de l'offre, les possibilités de remplacer le travail peu qualifié par les machines ou les robots (...) Dans les secteurs à "matières solides", comme la mécanique, l'automobile ou l'électronique, il n'y a pas d'obstacle technique à la robotisation (...) »

Alors, combien d'emplois créés chez Rossignol ?

Libération indiquait en septembre 2010 que si le volume de production rapatrié était conséquent, le nombre de création d'emploi frisait l'indigence : « (...) Vingt équivalents temps plein, pour la plupart des CDD ou des CDI à temps partiel qui ne compensent pas les suppressions d’emplois ces dernières années chez Rossignol (...) »

Notre Président retrouvera sans nul doute les accents de 2007 : « (...) Les usines, c'est beau, c'est utile, il y a du bruit (...) Ça vit, personne ne se sent seul (...) » ou « (...) Je ne veux pas d’une France sans usine. Si les usines partaient, le reste partirait aussi. Les services aux entreprises partiraient. Le marketing, la finance, la recherche appliquée partiraient (...) » , et ceux de 2010 où il proposait ni plus ni moins : d'augmenter de 25% la production industrielle !

S'il évoquera probablement la mise en place d'une TVA sociale dite « anti délocalisation », qui ne fera que diminuer encore un peu plus, le pouvoir d'achat des français. Par contre, il est peu probable qu'il s'étende sur le projet de l'UMP concernant la renégociation du : « (...) temps de travail au niveau des branches, pour augmenter les durées (...) »

Quelle incidence aurait la mise en place de cette mesure ?

Marc Landré sur son blog explique : « (...) Dans le système actuel, celui que l'UMP veut remettre en cause, ces 37 heures se décomposent en 35 heures "normales" et 2 heures supplémentaires. Deux "heures sup" majorées de 25% en termes de salaire, défiscalisées et exonérées de charges sociales. Dans le système que l'UMP veut mettre en œuvre, exit donc la majoration de salaire sur les deux nouvelles heures normales, les exonérations de charges et d'impôt sur le revenu. Bref, une baisse de pouvoir d'achat pour tout ou partie des 4,5 millions de salariés qui effectuent chaque mois des heures supplémentaires (...) »

Voir moins, comme expliquait Jean-François Copé proposant des solutions aux délocalisations, dans une tribune sur Slate : « (...) augmenter la durée du temps de travail sans augmenter autant les salaires (...) »

Réponse demain en Haute Savoie où le Président devrait nous : « dire sa vision et le chemin qu’il propose »


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Metro France