10 juin 2011

Plantation de vignes : L'Europe veut-elle réhabiliter la piquette ?

Théoriquement, en 2019, la liberté de planter de la vigne en Europe sera totale. Afin, dit la Commission européenne, d'accroître la productivité des vins européens. Retour vers un passé où les producteurs gagnaient (mal) leur vie en produisant médiocre ?

En 2008, un texte passé inaperçu du grand public : « (...) après de longs débats, les Etats et les institutions européennes étaient tombés d'accord sur une libéralisation progressive du droit de plantation des vignobles (...) » Nous rappelle Eurativ Très exactement : « (...) l'Union européenne a programmé la fin du régime des droits de plantation à compter du 1er janvier 2016, les états membres conservant la possibilité de les maintenir jusqu'en 2018 (...) »

A cette époque, la France seule opposante, n'avait pu que s'incliner et prendre acte de cette décision.

Or, le sujet revient sur le devant de la scène, puisque en France, les députés toutes tendances confondues ont décidé : « (...) d'enregistrer au sein de la commission affaires économiques une proposition de résolution européenne pour revoir cette règle et maintenir ces contraintes »

Et cette fois-ci, contrairement à 2008 : « Les ministres de l'Agriculture de neuf pays européens (Allemagne, France, Italie, Chypre, Luxembourg, Hongrie, Autriche, Portugal et Roumanie) ont écrit à la Commission pour demander le maintien, au-delà de 2015, d'un encadrement des droits de plantation au niveau de l'ensemble de l'UE et pour l'ensemble des catégories de vins »

Au delà du fait, que le productivisme et la compétitivité avec le « nouveau monde » sont mis en avant par la Commission européenne, il est étonnant de constater que pendant des années, la Commission a fait ... le contraire, en ne cessant de favoriser l'arrachage des vignes, au nom de la qualité !

En 2004 le Monde écrivait : « La crainte d’une surproduction a toujours été l’obsession communautaire, surtout après l’adhésion de l’Espagne, qui possède le plus grand vignoble du monde. Le premier objectif des aides a donc été de limiter les productions par des aides à l’arrachage des vignes. Entre 1988 et 1997, 2,5 milliards d’euros de « primes à l’abandon définitif » ont été dépensés en Europe à cet effet (...) pendant vingt ans, l’UE a accompagné la transformation du vignoble européen. Les surfaces ont été réduites de 10 % (500.000 hectares dont 100.000 en France), même si l’arrachage a surtout concerné des vignes de faibles rendement, la production a été contenue et la restructuration du vignoble a été opérée (...) »

En 2006, La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel déclarait : « (...) En dépit de notre tradition et de la qualité de tant de vins communautaires, le secteur est en proie à de graves difficultés (...) L'Europe produit trop de vin qui ne trouve pas de débouchés (...) Nous consacrons beaucoup trop d'argent pour écouler nos excédents au lieu de renforcer notre qualité et notre compétitivité (...) » - Toute L'Europe

Tout ça pour en arriver à une : « libéralisation progressive du droit de plantation des vignobles »

« (...) comment justifier qu'au moment où l'Union européenne décide de libérer les droits de plantation, elle prépare cette libéralisation par une politique d'arrachages massifs ? (...) Les États producteurs se sont souvent opposés à ces arrachages massifs, qui étaient socialement trop brutaux et économiquement discutables puisque l'arrachage massif conduisait à décimer un potentiel de production. Mais personne ne pouvait s'attendre à ce que cette politique d'arrachage soit... le prélude à une politique d'expansion (...) » pouvait-on lire dans la Proposition de résolution européenne, présentée, au nom de la commission des affaires européennes, et émise par des sénateurs, le 10 février 2011

Quelles conséquences, si le texte était finalement appliqué ?

« (...) Les conséquences seraient un déséquilibre entre l'offre et la demande. Le détournement de notoriété ferait que l'on pourrait exploiter un vignoble à l'intérieur même d'une appellation. Des délocalisations avec dommages collatéraux, entraînant problèmes d'emploi et même, la disparition des petites exploitations (...) affirme le parlementaire Philippe Martin qui ajoute : « Cette décision de la fin du régime de droits de plantation est calquée sur le modèle du Nouveau monde : Australie, Argentine (...) Ils sont en crise aujourd'hui, notamment l'Australie (...) »

Effectivement, où est la logique dans cette affaire ? Alors qu'années après années, les pouvoirs publics n'ont cessé de se féliciter, du fait que les populations buvaient : « moins mais mieux » ! Est-il utile d'innonder le marché européens de ces « petits vins » bas gamme qui correspondraient à un pouvoir d'achat ... en baisse chez les consommateurs ?

Et enfin, souhaite t-on à terme retomber dans la situation des années 1900 où : « De 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc, aidée par l'introduction des ceps venus d'Algérie, venus remplacer ceux malades du phylloxéra, permettait de grimper de 16 à 21 millions d'hectolitres (...) La surproduction se soldait vite par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années (...) »

Mais visiblement, le productivisme assassin, au nom de la « compétitivité » a toujours le vent en poupe à la Commission européenne !


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ADO

09 juin 2011

Thierry Saussez : Promoteur de l'optimisme ... sarkozyste !

Probablement frustré par son éviction à la tête de la communication gouvernementale, Thierry Saussez vient de publier un livre de conseils destiné à rendre aux français leur optimisme et à voter pour ... Nicolas Sarkozy en 2012 !

Eloigné de la communication gouvernementale, pour avoir été fort dispendieux, Thierry Saussez essaye de rebondir. Il le fait au travers d'un livre bourré de conseils, citations et de statistiques : « Manifeste pour l'optimisme »

Statistiques qu'il voue aux gémonies, comme l'Internet, les média anxiogènes et les socialistes qui : « (..) continuent à publier des propositions sans jamais dire comment elles sont financées (...) » N'oubliant pas au passage d'expliquer que : « (...) Nicolas Sarkozy est dans la vraie vie, n'a pas de double discours et déborde d'énergie qui le fait sillonner le monde pour réguler la finance internationale et faire reculer la spéculation (...) »

Si tout le monde a oublié ses campagnes sur le pouvoir d'achat : « Pouvoir d'achat, vous êtes impatients ? Nous aussi » ou celle sur les TMS qui montrait un coude en train de parler, ou bien celle du grand emprunt . Ainsi que l'échec de son idée de propagande, qui consistait à mettre en place, une « émission de communication gouvernementale ». D'autres se souviennent par contre, qu'en pleine crise économique, celui-ci réclamait une hausse de 300% du budget de communication du gouvernement !

Je suis certain que ça ne vous étonnera pas, mais, lorsque j'ai lu « indignez-vous » de Stéphane Hessel, j'ai pensé au parcours de ce « jeune homme » de 93 ans et sa puissance de conviction. Par contre lorsque j'ai lu le dernier opuscule de Thierry Saussez, j'ai immédiatement pensé aux millions d'€ dépensés pour faire fonctionner france.fr, la fameuse vitrine de la France sur le Net

Néanmoins, Thierry Saussez l'affirme dans l'avant propos de son livre : « J'avais commencé mon ouvrage lorsqu'est sorti un best-seller inattendu, un petit livre d'à peine trente pages intitulé : Indignez-vous ! (...) J'ai trouvé dans ce livre bien des poncifs (...) la machine à déprimer, l'angle systématiquement négatif (...) le yaka, faut qu'on pour tout faire financer par l'état providence (...) »

Et Saussez de fustiger : « (...) la nostalgie d'un passé qui ne reviendra jamais (...) »

Non, ce qu'aime Saussez, c'est le modernisme ... du journal de 13H00 de TF1 ! Qualifié par lui de « moins anxiogène » que les autres, au fait qu'on y : « (...) trouve toujours du frais, de l'original, du positif (...) on va sauver des platanes du canal du Midi (...) une maison de retraite met des animaux de compagnies à disposition de ses pensionnaires (...) On sait tout de l'épicerie-café-boulangerie d'une petite commune de 250 habitants de la Manche qui connaît un succès fou avec ses brioches (...) on part régulièrement à la rencontre des français sur le terrain pour partager la vie quotidienne de postiers, marins-pêcheurs, agriculteurs (...) »

Ainsi, selon Saussez, nous cultiverions à tord, la défiance envers : la religion, l'histoire, la politique et surtout (il insiste tout particulièrement sur ce point) : L'argent. Mais aussi l'économie de marché, la compétition et la mondialisation.

Ce qui, vous en conviendrez, est assez farce, lorsqu'on sait que les « clients» de Thierry Saussez auront été : Jacques Chirac, Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy, ainsi que des chefs d'état européens et africains, qui ont utilisé des fonds publics, pour se payer ses talents. Et, anecdote : qu'au niveau français il est membre et élu de l'UMP.

Au delà de ce livre qui se veut selon Saussez, une réponse à : « (...) ce monde virtuel dans lequel nous exagérons nos souffrances, nous recourons à la victimisation et nous cherchons des boucs émissaires » (S'adresse t-il à Claude Guéant -immigration - ou Laurent Wauquiez - RSA - ? ) Il a également créé un site web sur lequel il nous propose de devenir : ambassadeur de l'optimisme précisant : « Ne vous indignez pas. C’est sans espoir et sans solution » et nous invite à jouer à : Quel optimiste êtes vous ? Permettant de gagner : une paire de Lunettes « Alain Afflelou » en édition limitée.



Pas certain que ça déride des français, préoccupés par : l'emploi, le pouvoir d'achat, la santé et la qualité des soins, l'école et la qualité de l'enseignement, les inégalités sociales, le logement, ...

Mais, probablement que la première préoccupation de Thierry Saussez est de retrouver un CDD ou une prestation lucrative ... pour la campagne de 2012. L'optimisme est peut être à ce prix ... en ce qui le concerne !

Manifeste pour L'OPTIMISME
Plon Edition

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Public Sénat

08 juin 2011

Titulaires du RSA : Mettez vous à la peinture ou à la sculpture !

« tu verras jamais une toile de maître chez un pauvre » disait Bigard, le comique préféré du Président, dans un de ses sketchs. Après tout, doit-on penser à l'UMP : si les pauvres produisaient des oeuvres d'art, ils ne seraient pas soumis à l'ISF !

Au gouvernement et à l'UMP, on est spécialiste de l'embrouille. En effet, pendant que les douanes viennent de communiquer, les chiffres désastreux du commerce extérieur : « En avril le déficit enregistré a été de 7,14 milliards d'euros. Il s'agit du plus mauvais résultats enregistré par la balance commerciale française » On continue à fustiger les titulaires du RSA.

Autre embrouille que dénonce l'opportuniste ou naïf (au choix) Martin Hirsch : le possible financement de l'allègement de l'ISF en utilisant une parti des fonds du RSA !

« (...) Il ne faut pas se laisser faire par des entourloupes. Les bénéficiaires du RSA, en fait, ils rapportent ! (...) l’argent que l’on a consacré au RSA ne va pas au RSA » Et d’expliquer que : « les recettes de la taxe créé pour financer le RSA (1,5 milliards l’an dernier) ne vont que pour partie au financement du dispositif. Il y a des excédents, 999 millions d’euros en 2010. Où vont-ils ? (...) »

Mais loin de tout ça, les députés de l'UMP ont une vision précise, de ce qui est beau et essentiel, et de ce qui est laid et inutile.

En effet, soutenus par le Président, qui a déclaré que « C'est une stupidité », ils ont balayé d'un revers de manche, l'amendement d'un des leurs, Marc Le Fur, qui avait eu l'idée « saugrenue » de vouloir : intégrer les oeuvres d'art dans l'assiette de l'ISF.

Car, s'il est possible de contrôler les titulaires du RSA à domicile, à l'aide de brigades antifraude, , il n'est pas possible de faire de même, pour les propriétaires d'oeuvre d'art, comme l'a expliqué Nicolas Sarkozy : « (...) cela donnerait la possibilité à l'administration fiscale de rentrer dans les domiciles des gens pour contrôler les déclarations, et ferait disparaître toute une part du marché des oeuvres d'art en France »

Et oui, les riches ont du goût et les pauvres pas du tout ! A tel point que : « tu verras jamais une toile de maître chez un pauvre et d'ailleurs, t'en verra jamais un au bras d'un top model » comme disait Bigard.



Alors pauvres de France qu'attendez-vous pour vous mettre à l'art et profiter des : « effets toniques que l'exclusion des oeuvres d'art de l'assiette de l'impôt sur la fortune a eu sur le marché français » comme l'explique Jean-jacques Aillagon

Mais, comment pourriez vous, alors que vous dépensez votre RSA dans de vulgaires parcs d'attraction, élever votre culture et votre goût du beau, alors que vous ne fréquentez jamais le Château de Versailles !

Le Figaro, dont le propriétaire est l'avionneur le plus assisté de France, vous a d'ailleurs, décrit : « (...) Dans le milieu de l'insertion professionnelle, on connaît bien ces demandeurs d'emploi qui ne demandent plus grand-chose, sinon de rester chez eux devant la télévision (...) Leur univers se résume à un gros sofa face à un immense écran plat qui ronronne en permanence pour meubler la solitude (...) Depuis, le RMI a été remplacé par le RSA, mais « les canapés » sont toujours là, aussi nombreux qu'avant. Peut-être plus nombreux même, disent ceux qui, à l'instar de Laurent Wauquiez, voudraient bien les envoyer travailler gratuitement quelques heures par semaine. Histoire d'offrir une «contrepartie» à la collectivité. Pour les obliger aussi, tout simplement, à se lever de leur canapé (...) »

Dans ce cas, que pouvez-vous comprendre au : « climat psychologique épouvantable parmi les collectionneurs qui ne vendraient plus en France, cacheraient leurs biens ou les sortiraient du pays (...) » clamé par Frédéric Mitterrand

Alors, que n'attendez vous pour vous mettre à la peinture ou à la sculpture ? Et même prendre ... une carte à l'UMP, dans la mesure où celle-ci a décidé, de respecter votre faible pouvoir d'achat, en baissant son prix à 10 € !

Et oui, amis pauvres et assistés, avec l'UMP : Tout devient possible !


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Jean Boccacino

07 juin 2011

Programme UMP : Le COPE/collé des organisations patronales ?

Jean-François Copé vient de confirmer une partie des propositions économiques et sociales de l'UMP pour les élections de 2012. Enfin du moins la version « politique » des demandes des organisations d'employeurs !

Jean-François Copé vient dans une interview au Journal des Entreprises, de donner la vision de son mouvement, sur les réformes économiques et sociales que celui-ci proposera pour les élections de 2012. Or, au mot près, celle-ci correspond aux demandes exprimées par le Medef et la CGPME. Commençons ce petit jeu des ressemblances et ce que ces « réformes » impliqueraient pour les salariés.

Journal des Entreprises : Dans quelques jours, l'UMP tient une convention sur la justice sociale, qui fera écho au débat sur l'assistanat lancé par Laurent Wauquiez. Quels sont les enjeux de ce rendez-vous?

Jean-François Copé : « Avec le Revenu de solidarité active (RSA), nous avons posé les bases d'une société qui ne confond pas solidarité et assistanat (...) »

UIMM (Medef) le 23/05/2011 : (...) l'UIMM a mis ses propositions sur la table. Au-delà de mesures d'économies de gestion, le groupe de travail présidé par l'universitaire Jacques Bichot suggère (...) de faciliter le maintien ou la remise au travail des assurés sociaux plutôt que de privilégier le subventionnement de leur inactivité »

Journal des Entreprises : Où en est-on au sein de l'UMP sur les 35heures?

Jean-François Copé : « En juillet il y aura une convention sur ce sujet, mais aussi sur la refondation sociale. La question du temps de travail doit être abordée par branche et par entreprise (...) »

Medef le 5/01/2011 : « Le concept d'une durée légale qui serait la même pour tout le monde et tout le temps est obsolète. Il convient de faire confiance aux partenaires sociaux et de leur permettre de déterminer ensemble la durée optimum par branche ou par entreprise »

Journal des Entreprises : Le coût du travail est souvent vu comme un frein par les chefs d'entreprise. Que pouvez-vous leur proposer ?

Jean-François Copé : « (...) un nouveau contrat social étendant le champ de la négociation au temps de travail, par branche, doit être imaginé pour redonner de la souplesse aux entreprises (...) »

UIMM (Medef) : « (...) l'UIMM propose que des accords collectifs permettent « d'ajuster », à la hausse comme à la baisse, temps de travail et salaire (...) »

Implication pour les salariés ?

Très importante, comme le montrait Intox2007, citant un article des Echos : « (...) Si le Medef estime que le chantier n'est pas assez mûr pour une négociation avec les syndicats, il a fixé hier deux pistes à « travailler sérieusement » : passer à une durée du travail conventionnelle plutôt que légale. Il reviendrait ainsi à la négociation, au sein de la branche ou de l'entreprise, de fixer un « optimum » de temps de travail pour les salariés. Deuxième piste, changer la durée de référence : au lieu de se caler sur une durée hebdomadaire du travail, qui déclenche les heures supplémentaires mieux rémunérées, la durée de référence pourrait être « mensuelle, trimestrielle ou annuelle ». Le Medef regarde avec envie les entreprises allemandes, où des accords se nouent autour du triptyque durée du travail-salaire-emploi, y compris pour aboutir parfois à des baisses de salaire (...) »

Jean-François Copé : « (...) C'est pourquoi doit être aussi envisagé un transfert des cotisations sociales sur la TVA pour alléger les charges pesant sur les entreprises et les salariés et éviter ainsi les délocalisations (...) »

Medef le 5/01/2011 : « (...) La question du coût du travail ne saurait être sérieusement abordée sans une réflexion approfondie sur la protection sociale, sa gestion et son mode de financement (...) »

Journal des Entreprises : Quels sont les enjeux fiscaux du prochain quinquennat selon l'UMP ?

Jean-François Copé : « Outre la TVA anti délocalisation pour améliorer le financement de la Sécurité sociale, je suis assez favorable à une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG (...) »

UIMM (Medef) : « Le groupe de travail suggère par ailleurs de fusionner l'impôt sur le revenu (IR) et la CSG, et de l'affecter au financement de la protection sociale (...) »

Journal des Entreprises : Que faut-il faire pour aider les entreprises à grandir ?

Jean-François Copé : « Cela doit s'inscrire dans une stratégie économique. La priorité est de faire du prochain quinquennat celui des PME conquérantes (...) Il faut donc déverrouiller tous les obstacles qui empêchent les petites entreprises de grossir en revoyant les seuils sociaux et les contraintes administratives (...) »

Vieille demande de la CGPME, qu'elle réclame notamment, depuis 2007 : « Jean-François ROUBAUD regrette cependant que (...) Grandir devrait être la tendance naturelle et ne pas être une difficulté comme ça l’est aujourd’hui. Cela conforte une des demandes portées par la CGPME, celle d’atténuer les contraintes administratives et financières liées aux seuils sociaux. Ce sont des freins à l’embauche et à la croissance »

Implication pour les salariés

Peu sensible sur les entreprises de moins de 20 salariés (ce qui représente environ 97% des entreprises françaises) elle pourrait toutefois, remettre en cause l'obligation de l'élection de délégués du personnel. Par contre, en ce qui concerne les entreprises de 50 salariés, le réveil des salariés pourrait être douloureux : Quid du comité d'entreprise, des délégués syndicaux, des modalités de licenciement, de l'obligation d'un plan senior, de la prévention de la pénibilité au travail , des accords collectif sur l’égalité professionnelle , ... auxquels sont actuellement tenues ces entreprises, au cas où, elles ne seraient plus applicables qu'à partir de 250 salariés ?

En fin de compte, il ne reste plus à l'UMP que proposer la liquidation des prud'hommes qui, selon Laurence Parisot « insécurisent les employeurs » déjà mise en route par Eric Woerth , comme nous l'expliquait Gérard Filoche, pour redécouvrir : les conditions du salariat du début du XXeme siècle pour parfaire ce COPE/collé !



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L'Express

06 juin 2011

Crise économique : Heureux comme des commissaires européens ?

Depuis le début de la crise financière et économique la Commission européenne exige la plus grande rigueur de gestion aux pays membres. Rigueur qu'elle semble hésiter ... à s'appliquer !

Ce n'est pas la première fois que la Commission européenne se fait épingler pour ses frais de fonctionnement. En effet : en Février 2010, AFP et LCI/TF1 indiquaient qu'en 2009 : José Manuel Barroso avait dépensé 730 230 euros en frais de déplacements.

Dans la mesure où avec le temps, tout s'oublie, on aurait pu en rester là. Mais c'était sans compter sur le Bureau of Investigative Journalism qui publiait le 1 juin 2011 un rapport/enquête sur les dépenses de la Commission Européenne : « Dépenses des commissaires européens en jets privés, hôtels de luxe et cocktails »

Que peut on lire dans le rapport/enquête ?

Extrait du communiqué de Presse: « (...) Notre enquête indique que des commissaires se déplaçaient en jet privé et offraient des bijoux Tiffany à leurs invités, à l’heure même où les Européens subissaient compressions budgétaires et plans de sauvetage du FMI. L’enquête menée par le Bureau of Investigative Journalism révèle :

Plus de 7 500 000 € dépensés en jets privés pour les déplacements de commissaires entre 2006 et 2010

28 000 € en note d’hôtel pour le président Barroso et la délégation de huit personnes qui l’accompagnait à New York : quatre nuits au Peninsula Hotel où le tarif moyen des suites est de l’ordre de 780 € par nuitée

Les orateurs invités à parler à la Commission se sont vu offrir bijoux, boutons de manchettes et stylos plume Tiffany, soit un total de 20 000 € dépensés en cadeaux pour les visiteurs entre 2008 et 2010 (...)

Plus de 300 000 € ont été dépensés en événements décrits par l’UE comme des « cocktails » en 2009. La facture s’élevait à 75 000 € pour un événement subventionné par l’Agence exécutive pour la recherche à Amsterdam, décrit comme « une soirée de merveilles comme aucune autre… technologie de pointe, œuvres d’art provocatrices, le tout accompagné de cocktails dernier cri, de prestations artistiques surprenantes et des meilleurs DJ (...) »

Ce à quoi, le Guardian qui a étudié le rapport ajoute :

« (...) Plus de 42 millions de virements ont été effectués entre 2007 et 2009 au profit de personnes physiques dont les noms sont gardés anonymes par la Commission » Et même si le Guardian indique que ces virement ont été en 2009 de : un peu plus de 1 million d’euros il précise que pour 2008 ils étaient de ... 27 millions !

En outre : « (...) 381 millions d’euros ont financé des « activités confidentielles », que la Commission refuse de révéler pour des raisons de sécurité. Rien que pour 2009, ce montant a représenté 221 millions d’euros »

Sans oublier, indique Myeurope le « comité d'entreprise » de l'Union : « (...) En 2009, la Commission a également pris en charge le coût de séjours en résidences cinq étoiles pour divers fonctionnaires et leurs familles, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Ghana (...) »

Quelle est la réponse de la Commission ?

« (...) L'exécutif européen se bornait (...) a assurer que ces chiffres ont été sortis de leur contexte et délibérément mal interprétés »

Ah bon, mais alors d'où proviennent ces chiffres : « sortis de leur contexte et délibérément mal interprétés » dévoilés par le Bureau of Investigative Journalism ?

Il l'indiquent eux mêmes dans leur communiqué : « L’enquête du Bureau of Investigative Journalism sur les dépenses de la Commission tire ses chiffres du Système de transparence financière (SFT) de l’Union européenne. Tous les chiffres ont été vérifiés par les services appropriés de la Commission »

Bon, mais du passé faisons table rase puisque le commissaire en charge du budget, Janusz Lewandowski : « (...) a souligné les efforts faits par la Commission, qui a opté par exemple pour un gel de ses dépenses administratives pour 2012 »

Ce qui devrait ravir les grecs, espagnols, irlandais et portugais à qui José Manuel Barroso pourra expliquer les vertus de l'austérité salvatrice !