20 mai 2011

Les salaires deviendront-ils la future variable d'ajustement de la conjoncture ?

Les salariés pourraient-ils voir leurs rémunération varier à la hausse comme à la baisse en fonction de l'activité ? En tous cas c'est la dernière idée en vogue à l'UIMM, le patronat de la métallurgie !

Un de mes anciens employeurs, expliquait tous les matins à ses troupes, la chance qu'ils avaient de profiter de ses locaux (au demeurant, mal chauffés en hiver) et de toucher en toute insouciance, un salaire (les plus bas de la profession) alors que lui, ne connaissait que les tourments, des affaires fluctuantes ! Ce qui l'amenait, à la fin de chaque mois, lorsqu'il distribuait les bulletins de salaires, à nous déclarer : « On ne devrait payer les employés que lorsque l'entreprise a de l'activité » !

Bien entendu, en fin d'année positive, en ce qui concerne une distribution, même symbolique des bénéfices, nous devions nous limiter à un ... discours sur le bonheur, que nous aurions à ... recommencer un nouvel exercice ... coûteux pour la trésorerie de l'entreprise !

Et bien, le rêve de ce monsieur, pourrait bien devenir une réalité, si on en croît l'information, révélée ce matin, par Marc Landré, un des meilleurs spécialistes des sujets sociaux, au Figaro !

En effet, on apprend que l'UIMM propose : « (...) d'ajuster temporairement la durée du travail et les rémunérations des salariés, à la hausse comme à la baisse, en fonction de la conjoncture »

Pour ceux qui ignoreraient encore qui est l'UIMM, il faut leur expliquer qu'il s'agit, d'une : « organisation professionnelle dont la vocation est de représenter et de promouvoir les intérêts des entreprises de la métallurgie de toutes tailles et couvrant de nombreux secteurs d’activités (...) l’industrie automobile, le nucléaire, la construction navale, aéronautique, spatiale et ferroviaire, la fabrication d’équipements ménagers, la construction mécanique, la métallurgie et la transformation des métaux, ou encore les industries des composants et des équipements électriques et électroniques, auxquels peuvent être associées les entreprises de services à l’industrie (...) » - Source UIMM

Outre être un des plus gros employeurs de France, l'UIMM s'est illustré par des : « (...) retraits suspects de 16,5 millions d’euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 (...) semble t-il destinés à « fluidifier le dialogue social » et d'avantages financiers indus, comme : contrats d'assurance-vie payés par l'organisation patronale, complément de retraite (en liquide), au profit de quelques uns de ses membres

Néanmoins, après que L'UIMM, soupçonnée d'avoir versé des primes non déclarées à des salariés entre 2004 et 2007, ait été mise en examen pour : travail dissimulé, en 2010, Frédéric Saint-Geours, son nouveau président, affirmait que tout était rentré dans l'ordre. Dont acte !

C'est le même Frédéric Saint-Geours qui selon Marc Landré, aurait présenté, jeudi, lors de la convention de l'UIMM, un document préparatoire au « Manifeste pour l'industrie » qu'elle compte : « (...) présenter à l'automne dans le cadre de la présidentielle »

Outre les pistes pour : « (...) limiter le coût et l'impact de l'assurance-chômage » et la « redéfinition du licenciement économique », il faut être attentif, à une des propositions, qui pourrait, si elle était reprise dans le programme électoral du parti qui gagnera les élections de 2012, réserver une bien mauvaise surprise aux salariés !

Quelle est-elle ?

L'UIMM a confié à Pierre Cahuc (coauteur avec Gilbert Cette et André Zylberberg d'un rapport « Salaire minimum et bas revenus » et qui recommandait au gouvernement de : remettre en cause les règles d'indexation du salaire minimum et plus récemment, avec Francis Kramarz d'un rapport recommandant la création d'un contrat de travail unique ) la responsabilité de la rédiger Il propose de :

« (...) donner plus de marges de négociation aux partenaires sociaux dans l'entreprise, en permettant via un accord collectif d'«ajuster temporairement la durée du travail et les rémunérations des salariés, à la hausse comme à la baisse, en fonction de la conjoncture». Bref, pouvoir augmenter salaires et temps de travail quand l'entreprise fait face à une hausse temporaire de ses commandes… et les baisser en période de vaches maigres. «De tels ajustements ont contribué à amortir l'impact sur l'emploi de la récession de 2008 en Allemagne, plaide Pierre Cahuc (...) »

Une remarque au passage : Il n'est pas question dans ce raisonnement de voir les salaires augmenter mais plutôt de faire travailler plus d'heures rémunérées en période de pointe. Donc : Exit les heures supplémentaires ! Ce qui équivaut à toucher la même chose en ... le répartissant sur l'année entière !

Autres conséquences pour les salariés d'une telle proposition ?

Première conséquence : Dans la mesure où la négociation ne serait plus nationale mais entreprise par entreprise, il y aurait une grande disparité d'accords dont la qualité risque d'être très inégale !

Deuxième conséquence, la pire ! : Obliger les salariés à gérer leur budget au gré des fluctuations économiques alors que ceux-ci n'ont absolument pas la même faculté que les entreprises à négocier avec leur banque pour payer leurs charges et dettes !

Une « grande idée » que nous pourrions bien retrouver, dans les programmes électoraux de l'UMP et des quelques centristes dissidents, pour 2012. A vous d'être attentifs !

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Rodho

19 mai 2011

Prime aux salariés : Maxi promesse mini certitude !

Notre Président a affirmé qu'il ne cèderait pas sur la prime aux salariés. De son côté le Medef, qui refuse toujours son principe, est prêt à utiliser toutes les ficelles juridiques, pour lui tordre le cou ou la minimiser

Lors de son déplacement à Nancy sur le thème de l'emploi des seniors, Nicolas Sarkozy a réaffirmé le fait qu'il ne cèderait pas, au refus des organisations d'employeurs de verser une prime aux salariés : « (...) Exonérée de charges sociales jusqu'à hauteur de 1 200 euros (..) prime, rapellons le, qui serait : « obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés qui distribuent des dividendes en hausse à leurs actionnaires (...) »

En ce qui concerne le Medef, on continue d'estimer que : « (...) cette mesure bafoue complètement le dialogue social dans les entreprises (...) » Sur quoi s'appuie cet argument ?

Il faut lire pour cela, la déclaration de Laurence Parisot, au point presse du Medef du 17 mai dernier, où on apprend « l'amour immodéré » de son mouvement pour le paritarisme ... Du moins, lorsque ça l'arrange !

« (...) Le dossier prime liée à dividendes, est un dossier qui devrait être traité dans le cadre du paritarisme (...) Or, en 2007, une loi a été votée par l’actuelle majorité qui dit : il convient aujourd’hui d’approfondir le dialogue social et la démocratie sociale (...) Vraiment, il ne faut pas que la loi Larcher soit une loi qui reste de l’ordre du symbole, il faut en garder l’ esprit, qui est le signe d’une profonde transformation du dialogue social dans notre pays »

Mais, lorsqu'on explique à Laurence Parisot que les résultats de la croissance au premier trimestre, sont bons, elle reconnaît que : « (...) tout le monde a fait beaucoup d’efforts depuis plus de deux ans pour remettre notre pays sur les rails de la croissance et de la prospérité économique. Il faut féliciter chaque Français pour ce travail (...) »

Alors, une prime pour ces français, qui ont travaillé si dur, se justifierait donc ?

Et bien non, puisque le lendemain, 18 mai : « (...) Laurence Parisot a (...) répété son opposition à la prime pour les salariés des entreprises dont les dividendes progressent telle qu'elle est présentée par le gouvernement. « Le dossier doit être traité à l'intérieur de la négociation que nous menons actuellement (...) »

Et comme il faut ajouter que : L'idée émise début mai par Laurence Parisot et soumise à Xavier Bertrand de demander : « (...) aux dirigeants des 40 plus grands groupes français cotés de faire un geste exceptionnel (...) » vient d'échouer puisque : « (...) la présidente du Medef, qui avait un temps pensé pouvoir fédérer les grands groupes autour d'un engagement commun sur une prime, pour éviter qu'elle ne soit imposée aux PME, n'y est pas parvenue »

Ceci rend caduc les exigences de Xavier Bertrand, dont celle : « Que les employeurs ne prétextent pas de la non-rétroactivité de la prime pour ne pas avoir à la verser » - Les Echos

C'est à dire ?

Et bien tout simplement que le Chef de l'Etat savait, en lançant l'obligation de la prime que celle-ci pourrait être soumise, à un problème juridique de rétroactivité. En clair un problème constitutionnel ! En effet, il l'avait reconnu dans une interview, publiée par L'Express : « On me dit qu'il peut y avoir un problème juridique de rétroactivité (...) »

Et quel est le problème ?

Tout simplement : « Parce-que les assemblées générales d’actionnaires définissant la répartition des dividendes et les modalités de leur versement ont lieu actuellement dans les grandes entreprises. Or le montant de cette prime devra, on le sait, être calculé sur le montant des profits encaissés, donc à partir des comptes-rendus validés par ces réunions d’actionnaires à une époque où la loi n’existait pas » nous explique le site Conseil juridique

Ce qui signifierait, en l'état, que : Au mieux, le montant des primes versées serait de l'ordre symbolique, au pire qu'elle ne verrait jamais le jour ! Et, dans la mesure où la possible annulation de la prime serait une catastrophe pour l'image du futur candidat Nicolas Sarkozy, il y a tout lieu de penser que dans tous les cas de figure, les dindons de la farce seront ... les salariés !

18 mai 2011

G8 : Haro sur le net et impasse sur les paradis fiscaux ?

Le G8, présidé par la France se réunira le 24 avant de se rendre à Deauville, les 26 et 27 mai. S'il est prévu d'évoquer : « toutes les questions liées au développement d'internet », nul ne sait par contre, si le sujet des paradis fiscaux, toujours bien vivants, fera partie des débats.

Souvenez-vous : Du G8 de 2008 au G20 de Pittsburg, un des principaux sujets se trouvait être les paradis fiscaux. La France qui se voulait en pointe déclarait alors : « (...) des sanctions sont prévues dès le mois de mars 2010 contre les pays qui ne se seront pas mis en règle (...) le président de la République annoncera très vite des mesures de durcissement de la réglementation fiscale sur les paradis fiscaux (...) »

Annoncés comme disparus, pour cause de conventions fiscales, par les chefs d'états et de gouvernement, il semblerait qu'ils ne figurent plus au programme de la présidence française des G8 et G20.

Et pourtant, à quelques jours du G8 organisé et présidé par la France, un intéressant document publié le 4 mai 2011, par le Centre d'Analyse Stratégique, affirme que les : « Centres financiers offshore et le système bancaire fantôme » affichent une santé insolente !

Que dit ce document ?

« La crise financière a mis en lumière le rôle décisif joué par le système bancaire fantôme - expression qui recouvre la plupart des acteurs financiers non régulés - dans la propagation du risque systémique.(...) Certaines de ces institutions ont profité des contournements possibles de la régulation en se domiciliant dans les centres financiers offshore (...) Les centres financiers offshore (CFO) ou paradis prudentiels font ainsi figure de lignes de faille de la supervision macroprudentielle nécessaire à la stabilité du système financier (...) Cette note vise à cerner ce concept de CFO, flou du point de vue juridique, en explorant les données révélant leur rôle de production d’ingénierie financière pour le reste du monde. Elle donne un aperçu du degré d’imbrication des centres offshore dans les places financières classiques, élément important durant la crise (...) »

Système bancaire fantôme ?

Selon le Centre d'Analyse Stratégique, il est constitué des : « (...) organismes de crédit non bancaires, ainsi que les organismes de placement collectif monétaires et les banques d’investissement qui les financent (...) le système fantôme est extrêmement connecté aux banques (...) Peu ou pas régulé et à l’origine d’une grande opacité concernant la localisation des risques et l’exposition des agents bancaires traditionnels, il a été un facteur important de contagion du risque systémique, particulièrement durant la crise économique récente (...) » Page 9 du document

Et où sont-ils installés ?

Extrait du document page 6 : « (...) Le noyau dur est constitué des juridictions à l’imposition inexistante et où l’importance des transactions financières est étonnante au regard de leur économie. Il regroupe les îles Caïmans, le Luxembourg, les Bahamas, Jersey, Bahreïn, Guernesey, les Antilles néerlandaises, la République de Maurice, l’île de Man, les îles Marshall et la Barbade. L’exportation de services financiers par les îles Caïmans est particulièrement significative. Le Luxembourg est également présent en tant que noeud central en Europe des transactions entre fonds : en 2010, c’est le troisième gestionnaire mondial de fonds en total d’actifs financiers, après le Royaume-Uni et les États-Unis, et le deuxième marché des fonds communs de placement, en étant notamment le principal destinataire de fonds provenant du Liechtenstein et des îles Caïmans, qu’il redistribue ensuite aux principaux centres financiers (...) »

(...) Ces centres alimentent des niches spécifiques : les Bermudes attirent un tiers du marché mondial de la réassurance grâce à un traitement fiscal favorable ; les îles Caïmans sont le premier marché des hedge funds ; les îles Vierges britanniques accueillent plus de 800 000 entreprises internationales. La Suisse, créatrice du secret bancaire, détient 27 % (environ 2 000 milliards de dollars) du patrimoine des particuliers placé offshore, selon le dernier rapport du Boston Consulting Group sur la richesse mondiale (...) » - Boston Consulting Group - Global Wealth 2010, Regaining Lost Ground : Resurgent Markets and New Opportunities, juin

Ce qui signifie que le problème est très loin d'être résolu. Mais plus grave, rien n'empêche ce « système bancaire fantôme», comme l'écrit L'Expansion de : « déstabiliser le système financier mondial ». Avec comme corolaire une une addition encore plus lourde à faire payer ... aux populations !

Mais dans l'immédiat, il était préférable, comme l'expliquait la Quadrature du Net, d'imposer le concept de « l'internet civilisé » qui sera présenté au cours du Forum e-G8 et dont l'inspiration, selon la Quadrature, trouverait ses origines : « (...) dans le modèle chinois du contrôle d'Internet (...) »

Et oui, que voulez-vous, entre mettre au pas des prédateurs financiers ou des effrontés, dont les écrits, peuvent déplaire, le choix est vite fait !

Intégralité du document du Centre d'Analyse Stratégique


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Présidence Française G8 G20

17 mai 2011

Travailler plus longtemps : La grande mystification du quinquennat !

La visite du Président en Meurthe-et-Moselle sur le thème du développement de l'emploi et du travail des seniors ne pourra cacher les faits : Aucune mesure prise par le gouvernement n'aura permis de maintenir, durablement, les seniors dans l'emploi !

Notre Président, toujours pas déclaré candidat à sa succession en 2012, continue de défendre son bilan en visitant la France d'en bas. Le thème d'aujourd'hui, comme l'indique le site de l'Elysée est : L'emploi et le travail des seniors.

Il est assez peu probable qu'il retrouve les accents lyriques du 6 mai 2008, lors d'une table ronde sur l'emploi des seniors : « Je veux dénoncer le gâchis que représente pour la France la mise à l'écart des travailleurs dès 50 ou 55 ans. Il faut arrêter de penser qu'à 50 ans, on devrait s'excuser de vouloir travailler. A 50 ans, on est un travailleur, avec une force de travail et de l'expérience. »

Il est plus raisonnable de penser qu'il glorifiera sa prime de : « 2.000 euros d'aide à l'embauche en contrat de professionnalisation d'un chômeur de 45 ans et plus », annoncée en mars dernier et dont les détails ont été fixés par le le décret (n°2011-524) du ... 16 mai 2011 !

Mais, à part quelques entreprises chasseuses de primes pour qui, ce sera un nouvel effet d'aubaine, il y a fort à penser que cette initiative, ressemblera à un cautère sur une jambe de bois !

En premier lieu, parce que les entreprises continuent à se débarrasser des plus âgés en se servant de la rupture conventionnelle dont notre président et sa majorité nous ont vanté en son temps les vertus.

Or, comme l'écrit Marc Landré sur son blog : « (...) Sur les 542 586 rupture conventionnelles homologuées par le Ministère du travail depuis 2008 (...) D'après les dernières statistiques disponibles, un chômeur sur cinq qui s'inscrit à Pôle emploi suite à une RC a plus de 50 ans, soit le double de leurs autres motifs d'entrée. Les entreprises de plus de 250 salariés raffolent de surcroit des RC car près d'une séparation à l'amiable sur cinq touche les plus de 58 ans, soit 13 points de plus que dans les moins de 50 personnes. L'Unedic a d'ailleurs commandé une étude sur le sujet dont on devrait connaitre les conclusions avant la fin juin (...) »

En deuxième lieu, parce que les entreprises pratiquent de façon dissimulée ou non une discrimination à l'embauche assez systématique. Un exemple, parmi tant d'autres, nous est donné par le site Pour se Former

« Consultante free-lance en organisation dans le domaine de la billetterie de spectacles, Marianne, 45 ans, a ainsi répondu à une annonce pour un CDD de un an de responsable adjointe dans un grand établissement public culturel (...) qui correspondait (...) largement à son expérience, elle qui travaille dans ce secteur depuis dix-sept ans (...) Marianne envoie son CV bâti sur ses compétences avec sa photo, sans mentionner son âge (...) Quelques jours après, Marianne reçoit un mail poli du recruteur, s’excusant de [lui] demander [son] âge, car la responsable du service a une trentaine d’années (...) En réponse, Marianne indique son âge, en prenant soin de préciser dans son courriel que cela ne lui posait aucun problème d’avoir une supérieure hiérarchique plus jeune, que seuls comptent le respect et l’esprit d’équipe et qu’elle était prête à en discuter au besoin par téléphone. Mais à ce jour, aucun retour… (...) »

Or, il faut rapeller que :

Le Code du travail (art L.1132-1) stipule qu’aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise […] en raison de […] son âge. Mais, pour obtenir un avis tranché sur le sujet, il faudra probablement attendre la nomination du tout nouveau Défenseur des Droits, s'il en trouve le temps !

Discrimination que certains animateurs ou conseillers de Pôle Emploi reconnaissent : « (...) Avec le plan seniors, les entreprises se sont surtout engagées dans une dynamique de maintien dans l’emploi des seniors. Mais les demandeurs d’emploi de cette catégorie sont restés peu concerné » déclare une animatrice du Pôle emploi de Courbevoie (92) qui a créé un « club seniors »

Un exemple ?

« Brigitte, 54 ans (...) a testé un job dating proposé par une agence d’intérim : Comme d’habitude, on m’a dit que mon CV ne correspondait pas aux attentes (...) on me dit vous êtes formidable (...) Face au découragement de Brigitte (...) les deux animatrices du Club, n’hésitent pas à lui conseiller de prendre une semaine de vacances. Lâchez pendant une semaine. Vous êtes fatiguée. Plus de CV, de mails, de lettres… Vous reviendrez à nouveau motivée (...) »

Nous pourrions malheureusement multiplier les exemples de ces salariés à qui on explique qu'ils sont : « trop expérimentés » ou à qui on recommande : « (...) de bien se renseigner sur le marché du travail et d'explorer le marché caché, en faisant jouer le réseau relationnel (...) » tout en leur répétant : Qu'ils doivent croire en eux !

La réalité, c'est qu'en prétextant un hypothétique, futur changement de mentalité chez les employeurs, qui pourrait intervenir vers ... 2060. Le gouvernement a validé toutes les propositions des organisations d'employeurs, qui expliquaient que pour relancer l'emploi des seniors, il fallait : « (...) annoncer que l’on allait relever l’âge légal de la retraite, comme l’ont fait tous les pays européens (...) » Ainsi que : « (...) supprimer la dispense de recherche d’emploi des plus de 57 ans et demi (...) » Que le même gouvernement s'est satisfait des nombreux codes de bonnes conduites ou intentions destinés à éviter toute obligation ou sanction : Seniors Compétence de la CGPME ou Emploi des seniors le guide pratique du Medef. Avec les résultat qu'on connaît aujourd'hui !

Mais, dans la mesure où, il y a peu de chances que le Président, son gouvernement et sa majorité se mettent brutalement à imposer, quoi que soit, aux entreprises, à quelques mois de la présidentielle, il est assez probable qu'on demande, dans les mois à venir, aux seniors privés d'emploi de : Croire en eux ! Avant que, fin de leurs indemnités oblige, ils découvrent (s'ils y ont droit) les minima sociaux et la possible obligation, de travailler ... gratuitement 5 heures par semaines !


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Tropic@lBoy

16 mai 2011

Service civique : Futur fournisseur de salariés bon marché ?

A l'UMP, si on a peu d'idées pour faire reculer le chômage, on en a plein sur : les obligations de travail des titulaires du RSA et des prisonniers ou la mise en concurrence des salariés et chômeurs avec des populations sous rémunérées !

Ainsi, après Laurent Wauquiez, proposant d'imposer une contrepartie d'activité au versement du RSA. Oubliant au passage comme l'expliquait Marc Landré sur son blog, qu'actuellement ces missions sont déjà effectuées par des personnes : « (...) la plupart du temps en contrat aidé - déjà très éloignées du marché de l'emploi (bénéficiaires de minima sociaux, chômeurs de longue durée ou en fin de droits, handicapés...) et dont le petit boulot qu'elles exercent est censé les aider à leur remettre le pied à l'étrier (...) »

Ou Richard Mallié, député UMP des Bouches-du-Rhône (monsieur travail du dimanche ) qui propose, d'exiger que les détenus soient obligés de travailler, au fait que : « Un détenu est nourri, logé, blanchi aux frais de la princesse par le contribuable. Si on exige de lui qu’il fasse une activité utile, et payée en plus si c’est un travail, cela vous choque ? » - Libération

C'est au tour de Jean-François Copé, d'utiliser une autre idée de son meilleur ennemi, Martin Hirsch : Le service civique, pour proposer : (...) l'instauration d'un service civique obligatoire de quatre mois pour tous les jeunes entre 18 et 25 ans (...) Originalité de la proposition : . « Après un tronc commun de quinze jours, au cours duquel chaque jeune définirait son projet personnel, le service proprement dit suivrait. Il s'agirait de missions de service public pour lesquels les jeunes seraient rémunérés 350 € par mois (...) ».

Mais qu'en est-il actuellement du service civique ?

Prenons un exemple, publié le site de la République des Pyrénées : « (...) Pour expliquer aux Billérois la gestion des espaces verts selon les principes du développement durable et la nouvelle organisation de la collecte des déchets, la municipalité a décidé de faire appel à deux personnes majeures en contrat service civique, pour une durée de 6 mois (...) L'indemnisation prévue est de 442,11€/mois auxquels s'ajoutent 105€ de chèques restaurant/mois pour une durée de travail hebdomadaire de 28h (...) »

Ou cet autre exemple d'interview publiée dans Ouest France, de la mission locale de Redon : « (...) L'avantage pour les structures, c'est le coût. Elles déboursent peu. Nous n'aurions pas eu les moyens d'engager quelqu'un en CDD. En service civique, si, affirme d'ailleurs Bruno Chéron, directeur de la Fédération d'animations rurales en Pays de Vilaine (Fédé), qui a recruté deux jeunes hommes depuis janvier dernier (...) »

En fin de compte, le service civique est un excellente affaire pour les : « associations, fondations, fédérations, ONG ou personnes morales de droit public : Etat, collectivités locales, établissements publics » - Association Mode d'Emploi qui bien que bénéficiant de moyens financiers (collectes, subventions, budget de l'état ou des collectivités) restent ... des employeurs, comme les autres !

Maintenant, imaginez une seconde ce qui pourrait se passer, si du volontariat (à peine 10.000 jeunes par an), on passait, pour les 18 à 25 ans à une obligation ?

Nous assisterions tout simplement à une mise en concurrence impitoyable entre les salariés (et demandeurs d'emplois) et ce nouveau « vivier » de main d'oeuvre bon marché. Le tout arbitré par les « bénévoles » du RSA !

Scandaleux ? Certainement ! Et, surtout inconscient, dans un contexte ou plus de 4 millions de français sont touchés par le chômage total ou partiel !

Mais dans la mesure ou pour l'UMP, des jeunes de 18 à 25 ans occupés pendant 4 mois dans des : associations, fondations, fédérations, ONG ou personnes morales de droit public, ce seraient des jeunes qui sortiraient (provisoirement) des chiffres du chômage ... Le pire est à craindre !