14 janvier 2011

UMP : Le concours "une idée à la c.. par jour" continue !

Pour être une vedette à l'UMP, il suffit de proposer "une idée à la c.. par jour". Histoire de participer, Pierre Méhaignerie vient de proposer : Une limitation des montants et de la durée des allocations chômage !

En politique, il n'y a rien de pire que l'anonymat. C'est un peu ce dont souffrent, beaucoup de centristes de la majorité, comme Pierre Méhaignerie. Bien qu'il ait été ministre et soit actuellement Président de la commission des affaires sociales de l'assemblée nationale, il fait partie de ces hommes politiques peu médiatiques, qu'on a l'impression de toujours avoir connu, sans être capable de citer le moindre fait d'armes !

Probablement dopé par les déclarations successives de Jean-François Copé, Hervé Novelli ou Christian Jacob sur les 35H00 ou la fin de "l'emploi à vie" des fonctionnaires, il vient, avec une surprise et une gourmandise évidentes de placer SA proposition destinée à rejoindre le TOP 5 des "meilleures idées" pour gagner en 2012 !

Et quelle est-elle ?

Et bien tout simplement de limiter le montant et la durée des allocations chômage au fait que : " (...) La France est le seul pays à offrir 23 mois sans dégressivité pour des cas jusqu'à 5.800 euros par mois, cela n'existe dans aucun pays. C'est trop et cela ne facilite pas la reprise du travail (...) "

En effet, dans une interview au Figaro, il : " (...) se prononce clairement pour une limitation et des montants et de la durée des allocations chômage, notamment pour les cadres, estimant que des indemnités chômage trop élevées et trop longues n'incitent pas à reprendre un emploi. Une prise de position (....) à quelques jours de l'ouverture (le 24 janvier) de la renégociation de la convention d'assurance chômage par les syndicats et le patronat. Il préconise même de redéployer les économies réalisées sur l'emploi des jeunes (...) "

Il est tellement content de cette idée, qu'il hésite entre l'angoisse de la célébrité et le bonheur d'un "bon coup" qui va attirer les feux de la rampe médiatique sur lui. Ainsi, on peut lire sur son blog : " Il parait qu'elle fait un peu de bruit... cette interview avec Marc Landré du Figaro.fr... "

Et pour finir lance : " (...) "Je ne crois pas que la lutte contre les inégalités, c'est l'augmentation des prestations. La lutte contre les inégalités, c'est d'abord l'emploi, c'est-à-dire la compétitivité des entreprises (...) " - AFP/Google

Pas mal, mais un peu court monsieur Méhaignerie, car pour devenir la "nouvelle star" de l'UMP new look, il aurait suffit de proposer : la diminution voire, la suppression des salaires, au titre de la compétitivité des entreprises.

Allez, ce n'est que partie remise. Mais ne trainez pas trop, la concurrence est féroce !


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Ouest France

13 janvier 2011

Le MEDEF dernier héritier de "l'immobilisme brejnevien" ?

Au moment où les ultra libéraux de l'UMP et le MEDEF passent leur temps à remettre en cause le temps et le coût du travail, un des membres important du MEDEF rend son tablier et crucifie la politique économique et sociale de l'organisation patronale !

De qui cette phrase : " Face à la crise, le monde patronal doit assumer ses responsabilités, prendre sa part d'effort et ne pas chercher à alléger au maximum son fardeau en le transférant sur la majorité laborieuse" de Bernard Thibault, de Jean-Luc Mélenchon ?

Non, d'Eric Verhaeghe, membre important du MEDEF, qui vient de rendre tous les mandats qu'il exerçait au nom du MEDEF dans des organismes paritaires !

Il ajoute au passage qu'il : " (...) est en désaccord complet avec la politique menée par Laurence Parisot depuis 2008. Politique qu'il n'hésite pas à qualifier d'"immobilisme brejnevien" (...) " - Le Point

Etonnante et courageuse réaction, lorsqu'on connait les positions du MEDEF et ses ritournelles sur le coût du travail, l'emploi des jeunes et seniors et surtout la "nécessaire flexibilité" de tous les salariés face à la mondialisation !

Une démission qui va laisser des traces au MEDEF

Eric Verhaeghe, directeur des affaires sociales de la puissante Fédération française des sociétés d’assurance (l'une des principales fédérations contributrices du Medef), a annoncé qu'il démissionnait de tous les mandats qu'il exerce au nom du Medef : " présidence de l'Association pour l'emploi des cadres depuis juillet 2009, conseils d'administration de l'Agirc, de l'Acoss, de la Cnav, de l'Unedic et de Pôle emploi "

Pourtant, celui-ci avait pris la direction de l'APEC " (...) dans un contexte de rééquilibrage des présidences détenues par le Medef dans les organismes paritaires, postes jusqu’alors largement occupés par l’UIMM (...) " nous dit l'Argus de l'Assurance

Si sa démission de l'APEC est due, selon lui à l'immobilisme et à une bonne part de ... mauvaise foi de la part de l'organisation patronale : " (...) depuis plus d'un an, (il) propose de réformer les structures de l'Apec » afin de les mettre en adéquation avec le droit européen et qu'il « ne se retrouve pas » dans le projet d'accord qui a été soumis par le patronat aux syndicats le 21 décembre sur le sujet (...) " - Les Echos

Il ajoute, au sujet de l'abandon de tous ses autres mandats, que : " (...) le seul geste utile qu'il puisse faire aujourd'hui est de démissionner de tous ses mandats puisqu'il ne partage plus les positions du Medef dans ces instances (...) "

Au delà du panache, que l'on peut saluer, l'homme n'a pas décidé d'en rester là puisqu'il : " (...) publie aux éditions Jacob-Duvernet un livre intitulé « Jusqu’ici tout va bien » et sous-titré : Enarque, membre du Medef, président de l’Apec, je jette l’éponge !. Dans cet ouvrage, il critique les positions de l’organisation de Laurence Parisot et plus largement certaines dérives de la société. " Sous couvert de mener de grandes réformes économiques libérales, une aristocratie a dévoyé notre régime démocratique " - L'Argus de l'Assurance

L'Expansion et Challenge nous donnent un aperçu du contenu de ce livre qui ressemble furieusement à un brûlot contre la politique de l'organisation patronale !

L'Expansion : " (...) Point de départ de sa réflexion : la crise de 2008 et l'attitude des grands patrons, à ce moment surtout préoccupés, selon lui, par la préservation de leurs avantages ( ...) Alors que les entreprises allaient mal, que des charrettes de licenciements étaient annoncées, une seule chose occupait les esprits : la situation juridique des dirigeants ( ...) sous couvert de mener de grandes réformes économiques libérales, une aristocratie a dévoyé notre régime démocratique et l'a capté à son profit »

Le discours sur le coût du travail en France (trop élevé selon le patronat) en particulier, l'inquiète : « En pesant sur les conditions de vie des salariés, on pousse ceux-ci à s'endetter pour vivre. Or, la crise a démontré les dangers de l'endettement ». Il défend aujourd'hui l'idée que les « élites doivent assumer leur part d'effort » pour redresser la situation financière du pays : « Le niveau atteint par la dette ne permet plus de financer des baisses d'impôts ciblées sur les plus hauts revenus (...) "

Challenge : " (...) Il est dangereux de répéter à l'envi que le coût du travail est trop élevé", ce qui aboutit à la "modération salariale" et à l'endettement "massif" des salariés et favorise socialement "l'extrémisme" (...) Face à la crise, le monde patronal doit assumer ses responsabilités, prendre sa part d'effort et ne pas chercher à alléger au maximum son fardeau en le transférant sur la majorité laborieuse (...) Sur un plan moral, lance-t-il, "rien ne justifie que le remboursement de la dette soit assumé par les plus bas revenus" qui en "profitent le moins" Il appelle les élites à "ne pas se comporter comme une noblesse d'ancien régime" et les exhorte à "un sursaut républicain (...) "

Mais que pense la FFSA de la décision d'Eric Verhaeghe et de la parution de son livre ? Pour l'instant, aucun echo. Mais comme l'indique l'AFP : " (...) il va continuer à exercer sa fonction de directeur des affaires sociales de la Fédération française des sociétés d'assurance, qu'il occupe depuis 2007 (...) "

Il ne reste donc plus qu'à attendre la réaction de Laurence Parisot et celle des ... partis politiques et des candidats à la présidentielle de 2012 qui vont, très certainement, s'arracher ce livre ...


Eric Verhaeghe : "Jusqu'ici tout va bien" Édition Jacob Duvernet 19,90 euros

12 janvier 2011

"Guide des nouveaux paradis fiscaux" : Un livre à faire lire au Président du G20 ?

Nicolas Sarkozy lors de sa prochaine présidence du G20 brandira, une fois de plus sa "moralisation" du capitalisme et de la finance mondiale. La lecture d'un récent ouvrage sur le "marché mondial de l'optimisation fiscale" devrait l'intéresser !

" (...) Nicolas Sarkozy doit donner le coup d'envoi de la double présidence française du G8 et du G20 lors d'une conférence de presse prévue le 24 janvier. L'occasion pour le numéro un français d'exposer ses priorités : réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des cours des matières premières et nouvelle gouvernance mondiale (...) " nous dit France24

Afin de préparer le G20, il s'est rendu aux Etats Unis, discuter avec son homologue américain. Cependant, on en ne peut pas dire les déclarations finales de deux hommes débordaient d'enthousiasme !

" (...) Nos équipes vont travailler ensemble, dur, pour faire des propositions qui aillent dans le même sens sur les grands sujets que sont la monnaie, les prix des matières premières et tous les sujets qui sont sur la table du G20 pour réduire les déséquilibres mondiaux" a déclaré Nicolas Sarkozy (...) Le président américain de son côté a déclaré (...) Nous avons discuté de la façon de coordonner nos agendas de façon à être les plus productifs possible et à proposer le genre de réformes et de suivi qui auront pour résultat la prospérité pour les gens partout dans le monde (...) " - Le Point

En tous cas, pas un mot sur les paradis fiscaux que l'un et l'autre n'avaient de cesse de dénoncer lors du G20 de Pittsburg où les chefs d'états et de gouvernements annonçaient dans la liesse : "L'ère du secret banquaire est révolue"

Alors, si le futur président des G8 et G20 qui, d'après France24, place au coeur des questions prioritaires : "La moralisation de la finance mondiale" le tout : " avec ambition et réalisme" souhaite éradiquer, définitivement, les "trous noirs" de la finance que sont les paradis fiscaux, nous ne saurions trop lui recommander la lecture d'un livre écrit par Warren De Rajewicz, le : "Guide des nouveaux paradis fiscaux - 2010" paru en mars 2010

Fiche de lecture, publiée par Eyrolles

" Non, les paradis fiscaux ne sont pas morts. Ils évoluent, s'adaptent et permettent une utilisation légale dans le cadre d'une optimisation fiscale réfléchie. De nouveaux font même leur apparition (...) Comme le disent les océanographes, il n'y a pas de vie en eaux claires. Pour se développer, la vie a besoin de se réfugier dans les profondeurs, à l'abri des regards. Il existera donc toujours des zones de liberté permettant d'optimiser sa fiscalité et d'éviter les lourdeurs administratives extrêmes de certains États (...) "

" De nouveaux font même leur apparition " : Ce qui voudrait dire qu'il aurait de nouveaux pays qui n'auraient pas signé d'accords " bilatéraux d’échange d’informations fiscales" ?

Le Journal du Net qui a lu le livre de Warren De Rajewicz nous donne une liste dans laquelle se cotoient adresses connues et nouveautés.

Extraits : " (...) Si l'Europe a encore de beaux restes, des pays d'Asie et d'Afrique se distinguent de plus en plus. Découvrez les paradis fiscaux qui on la cote et qui sont de plus en plus recherchés.

Campione - Suisse : " (...) on n'y paie aucun impôt. Il y a une seule obligation : disposer d'une véritable adresse (...) la vie est agréable, puisque le statut de Campione, géographiquement hors de l'UE, fait qu'il n'existe pas de TVA "

Ras al-Khaimah - Dubaï : " (...) N'importe qu'elle entreprise qui souhaite s'implanter le peut sans avoir à mener une activité locale. Rapatriement des capitaux et versement de dividendes y sont totalement libres (...) Ras al-Khaimah propose même des packages tout compris aux entreprises avec bureau virtuel ou réel. L'imposition y est nulle, la publicité des comptes et la mention de l'identité des bénéficiaires accessoire (...) "

Le Ghana : " (...) La législation actuelle qui date de 2007 vise à favoriser l'implantation de banques et d'assureurs offshore par le biais d'une exonération d'imposition et par des procédures de création d'entreprise simplifiées (...) "

Bulgarie et Chypre - UE : " (...) imposition sur les bénéfices la plus faible d'Europe : 10% (...) Chypre va plus loin avec ses holdings, dont les dividendes provenant de l'étranger sont totalement exonérés. Pour les particuliers, Chypre offre également tout un tas d'exonérations sur leurs revenus (dividendes, intérêts, bénéfices étrangers, plus-values...) et une TVA a seulement 15%. En Bulgarie, il existe une imposition forfaitaire de 10% des revenus (...) "

C'est certain que la lecture de l'ouvrage de Warren De Rajewicz est moins valorisante que : " le Rouge et le Noir " de Stendhal, " Pierre et Jean " de Guy de Maupassant, ou le " Lièvre de Patagonie " de Claude Lanzmann." que notre Président aurait adorés mais probablement plus utile pour parler de : " La moralisation de la finance mondiale, avec ambition et réalisme " !

Sources : JDN "Les nouveau paradis fiscaux"

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Editions Favre

11 janvier 2011

Précarité des femmes : Quand Pôle Emploi s'inspire de la téléréalité !

S'il suffisait aux femmes touchées par la précarité ou le chômage d'une " journée relooking" de haut de gamme pour en sortir, ça se saurait ! C'est pourtant ce que Pôle Emploi entend faire avec une fondation dont l'épouse du premier ministre est la marraine.

Alors qu'on se gargarise au gouvernement sur l'égalité des chances et la parité, le Secours Catholique fait un constat : les femmes sont les " premières victimes de la pauvreté " ! Ils l'indiquaient dans un rapport publié par le Journal La Croix : " (...) Les femmes représentent 54,4 % des personnes accueillies en 2008 alors qu’elles n’étaient que 51 % en 1989. Surtout, leur vulnérabilité augmente : près de six femmes sur dix vivent seules, 7,6 % travaillent à temps partiel contre 2,5 % des hommes rencontrés et, à l’âge de 35 ans, 83 % d’entre elles ont des enfants à charge contre seulement 53 % des hommes (...) "

A ces difficultés s'ajoutent les mesures de baisse de plusieurs aides sociales annoncées par François Baroin et ... un nombre officiel de chômeurs de 4,019 millions

Comment dans ces conditions retrouver, durablement, sa place dans le monde du travail ?

Faute d'apporter des réponses en créant des emplois, il existe un discours droito-libéral qui consiste à expliquer à ces femmes que ce n'est pas le travail qui manque mais ... leur apparence qui est un frein à leur emploi !

C'est semble t-il la voie qu'a choisit Pôle Emploi qui s'est associé à la fondation EREEl, en recyclant le concept de l'émission de M6 : "Nouveau look pour une nouvelle vie " Emission dans laquelle, des femmes ont décidé de changer leur image et leur look. Et présentée par l'inénarrable Cristina Cordula ( ma chériiiie) qui dirige une agence de conseil en image

En effet, c'est par un communiqué du 10 janvier, baptisé : "1ère journée Action Relooking" que Pôle Emploi présente l'opération

" (...) A l'initiative de sa Présidente, Christine Salaün, le Fonds de dotation EREEL s'est associé à Pôle emploi pour organiser des journées « Relooking » dédiées aux femmes à faible revenu, bénéficiaires du RSA ou des minima sociaux ainsi qu'aux personnes en handicap rencontrant des difficultés à retrouver un travail après une longue période d'inactivité.

Tous les mois à partir du mardi 11 janvier 2011 et pendant une année complète, un petit groupe de femmes se retrouvera dans le cadre feutré des shows rooms du « Bureau d'image by Cynthia Cohen Peres » 71 avenue de Wagram Paris 17ème (...) De 10 heures à 17 heures avec une pause déjeuner organisée et financée par le Fonds de dotation EREEL, elles participeront à divers ateliers coaching destinés à leur donner les bons « réflexes » à reproduire facilement chez elles :

Les ateliers coaching beauté 1/ Atelier soin de la peau : bien préparer sa peau avant le maquillage - conseils.
2/ Atelier maquillage (mise en beauté pour un entretien) - conseils et cours de maquillage.

3/ Atelier mains et ongles (importance des mains pendant un entretien) - conseils, soins des mains et des ongles.
4/ Atelier coiffure (coupe et brushing)
Mise en beauté, relooking coiffure - Conseils pour bien se coiffer.
5/ Atelier Image de soi :
Test de couleurs (quelle couleur choisir pour mettre en valeur son teint, ses cheveux ?).

Essayage de vêtements et conseils suivant sa morphologie et adaptés au poste recherché.
Conseils pratiques sur l'importance de l'allure, de la gestuelle, de la démarche, de la diction et des intonations de voix en entretien professionnel. (...) lors de la première journée d'inauguration, Bernard Debré Président d'honneur d'EREEL, Penelope Fillon Marraine de coeur d' EREEL et Marie-Anne Chazel Marraine d'EREEL tous très touchés par cette initiative, seront présents (...) Un reportage photo sera réalisé et chaque participante sera photographiée avant et après la séance de Relooking. Elle repartira avec des cadeaux (produits de maquillage, échantillons soins de beauté, vêtements) et sera suivie individuellement tout au long de l'année par Pôle emploi et EREEL(...) "

Le communiqué n'indique, toutefois pas, si des vidéos de la transformation de "souillons" en princesses, seront disponibles sur Youtube ou Daily Motion. Ni si celles-ci deviendront ambassadrices de la cosmétique française auprès des autres femmes précaires ...

Sans commentaire !


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L'internaute

10 janvier 2011

Emploi : La rupture conventionnelle prend le relais des plans sociaux !

Bonne nouvelle : Le nombre de plans sociaux en France est en baisse. Mauvaise nouvelle : Ils sont remplacés par des ruptures conventionnelles qui ont l'avantage d'être ... plus discrètes et moins coûteuses pour les entreprises !

Les plans sociaux ou plans de sauvegarde de l'emploi n'auraient selon la presse économique française, plus la cote : " (...) Au cours des trois derniers mois connus, de septembre à novembre 2010, 230 plans sociaux ont été notifiés dans l'Hexagone, soit 53 % de moins qu'un an auparavant (...) En octobre, seuls 65 plans de sauvegarde ont été recensés, soit le chiffre le plus bas depuis près de dix ans pour un mois d'octobre (...) - L'Expansion

Au fait, c'est quoi un "plan social" ou "plan de sauvegarde de l'emploi"

" (...) Dans les entreprises employant au moins 50 salariés, lorsque le nombre de licenciements est au moins égal à 10 dans une même période de 30 jours, l’employeur doit établir et mettre en oeuvre un plan de sauvegarde de l’emploi (...) Le PSE intègre un plan de reclassement visant à faciliter le reclassement des salariés dont le licenciement ne pourrait être évité, notamment celui des salariés âgés ou présentant des caractéristiques sociales ou de qualification rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile. Il détermine les modalités de suivi de la mise en œuvre effective des mesures contenues dans ce plan de reclassement ; ce suivi fait l’objet d’une consultation régulière et détaillée du CE ou, à défaut, des délégués du personnel (...) " Intégralité du texte sur le site du ministère du travail, de l'emploi et de la santé

D'où vient ce recul des plans sociaux ?

Reprise de l'économie, mesures gouvernementales ? Que nenni, il provient tout simplement du fait que, les entreprises : " (...) ont désormais recours à des moyens moins radicaux que les plans sociaux, qui coûtent par ailleurs cher et créent de fortes tensions sociales (...) Les ruptures conventionnelles de contrat sont (...) en plein essor : plus de 500 000 demandes ont été enregistrées depuis la création de la procédure en 2008 et 430 000 ont été validées par le ministère du Travail " - L'Expansion

Le patronat à l'origine de cette procédure exulte à la lecture de ces chiffres : " (...) Cette mesure répondait à un vrai besoin, analyse le nouveau président de l'ANDRH. Au MEDEF, "inventeur" de cette procédure, on utilise, de façon gourmande, le terme de "succès "

Un succès qui a un prix ! : "L'indemnisation des salariés inscrits à Pôle emploi après une rupture conventionnelle aura coûté 1,3 milliard d'euros sur la seule année 2010 "

Succès de quoi et pour qui ?

L'Expansion indique qu'on note : (...) une sur-représentation des plus de 58 ans dans les utilisateurs du dispositif qui permettrait ainsi aux entreprises de faire financer des pré-retraites par l'assurance chômage (...) "

Car le "succès" de cette procédure qui "correspondait à un vrai besoin" est dévastateur pour une tranche d'âge qui peine à conserver ou trouver un emploi : " (...) au premier trimestre 2010, 17 % des inscriptions de 55-60 ans à Pôle emploi faisaient suite à des ruptures conventionnelles, contre 11,8 % tous âges confondus (...) "

A vrai dire, ce n'est une surprise pour personne puisque même le très libéral OCDE l'avait annoncé. En effet, dans le cadre de " l'Etude économique de la France, publiée le 28 avril 2009 " elle mettait en garde, contre le risque, que : (...) les employeurs puissent abuser du nouveau dispositif de rupture conventionnelle pour se séparer des seniors à bon compte et aux frais de l’assurance chômage (...) " - Idcarrière

Le meilleur exemple de cette dérive étant Lejaby, comme l'expliquait Maurad Rabhi de la CGT : (...) il y a deux ans, Lejaby, qui a fermé depuis, a proposé à près de 30 salariés de plus de 57 ans de partir avec une petite enveloppe dans le cadre d'une rupture conventionnelle, faisant l'économie d'un plan social. Pourquoi plus de 57 ans ? Parce que l'assurance-chômage garantit trois ans d'indemnisation en cas d'inscription à partir de 58 ans (...) " - Les Echos

Le pire reste à venir, car personne ne sait où on va !

En effet, ces chiffres sont en pleine contradiction avec les propos et théories que le gouvernement a utilisé pour faire passer sa "réforme" des retraites. Car, si le "succès" de la rupture conventionnelle se confirmait, durablement, pour les plus de 55 ans, la question la plus angoissante, pour les salariés, serait de savoir : " à combien s'élèvera, à moyen terme, le taux d'emploi des 60-64 ans " qui est aujourd'hui ... de 20,5% ?


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