09 décembre 2011

Le pouvoir d'achat : Une des clés majeures de l'élection de 2012 ?

L'UMP et le Président « pas encore candidat » sont assez discrets sur le thème du pouvoir d'achat. Et pourtant, une enquête d'IPSOS montre que les français sont inquiets ou en colère par rapport aux promesses non tenues du « Président du pouvoir d'achat » !

Argument choc de 2007, l'amélioration du pouvoir d'achat par la formule magique du « travailler plus pour gagner plus » a disparu, tant à l'UMP qu'à l'Elysée. Car, comme l'expliquait Sylvain Lapoix sur Marianne2 en janvier 2009 : Pour quelques heures supplémentaires défiscalisées, on ce sont surtout les attributaires du bouclier fiscal qui ont fait la meilleure affaire.

Et Lapoix de rapeller : « (...) le 8 janvier 2008, le « pouvoir d'achat » avait été dévalué, au profit d'une politique de civilisation consistant à supprimer la pub sur le service public : « le pouvoir d'achat, c'est une attente, mais il n'y a pas que celle là », répondait sèchement Nicolas Sarkozy à une journaliste qui osait interroger le président du Pouvoir d'achat (...) »

Depuis, pour l'UMP, la priorité serait d'enterrer la loi TEPA et de transférer aux branches et aux entreprises la négociation sur la durée du travail et ... le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Et éventuellement : « une prime versée sous la forme de chèque vacances » ou « une prime au mérite qui concernerait toutes les entreprises, nette de charges et plafonnée »

Quels sont les indications de l'enquête IPSOS du 8 décembre 2011

Première donnée importante, lorsqu'on demande aux français leur état d’esprit lorsqu’ils pensent à leur pouvoir d’achat : « 65% évoquent de l’inquiétude et 22% parlent de colère »

« (...) En 2008 (...) Plus des deux tiers (68%) l’estimaient en diminution. Trois ans plus tard, l’impression s’est non seulement renforcée mais accélérée : 4 Français sur 5 perçoivent une dégradation de leur pouvoir d’achat au cours de l’année écoulée. Ils sont 43% à juger qu’il s’est « un peu dégradé » et pour 37% à s’être « beaucoup dégradé ». 15% jugent que leur pouvoir d‘achat « est resté stable ». Seuls 4% qu’il s’est « beaucoup ou peu amélioré ». Des chiffres qui font écho à la crainte de paupérisation de nos concitoyens (85% « redoutent la pauvreté pour leurs enfants ) »

Comment les français évaluent leur pouvoir d'achat ?

56% le mesurent à ce qui reste après les dépenses fixes » (loyers, assurances, taxes, abonnements, gaz et électricité, etc.)
17% seulement en faisant la comparaison entre l’évolution des revenus et celle des prix des produits de consommation courante
15% à « l’évolution de la qualité de vie »
Et 12% seulement « aux revenus »

« (...) un tiers des Français disent faire leurs courses à l’euro près ! (...) »

Pour 31%, c’est « à l’euro près ».
Pour 20% « à cinq euros près », « à 10 euros près »
Pour 25%, « à 50 euros près »
17% ne comptent pas vraiment

Comment les français gèrent-ils ces difficultés ?

Lorsqu'on leur demande s'ils ont cherché à réduire leurs dépenses au cours des 12 derniers mois, ils répondent

Pour 29% : Systématiquement »
Pour 39% : souvent

Quant à l'avenir (12 prochains mois) ?

Pour 29%, « beaucoup se dégrader ».
Pour 41%, « un peu se dégrader »
Pour 22% « rester stable »
Seuls 7% seulement voient une amélioration

A noter que : 18% des Français considèrent que le pouvoir d'achat sera « le principal sujet » et 66% « un des principaux sujets » de la campagne pour l’élection présidentielle 2012.

On notera au passage que les français interrogés sont lucides et ne se font aucune illusion sur la capacité du gouvernement d'augmenter le pouvoir d'achat puisqu'ils ne sont que 12% à lui faire confiance dans le domaine.

En clair, qu'il est de moins en moins certain que le slogan du : « président courageux qui protège la France et les Français face aux crises » lancé par l'UMP suffise aux français.

D'autant que se profilent pour eux un avenir bien sombre issu des négociations entre pays de la zone Euro s'orientent vers : « (...) le renforcement de la discipline budgétaire de la zone euro (...) Outre les sanctions presque automatiques et les règles d'or imposant le retour à un quasi-équilibre budgétaire, il est prévu un droit d'intrusion européen accru dans la préparation des budgets nationaux (...) Avec de possibles mise sous tutelle européenne des pays bénéficiant d'une aide extérieure (...) »

Sources
IPSOS Etude Ipsos / LSA : le pouvoir d’achat vu par les Français à l’approche de 2012

Crédit photo
Caverne des jouets

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