10 mars 2011

Gérard Longuet : Ministre sans biographie officielle ?

Les administrateurs des sites du gouvernement sont-ils si débordés qu'il n'aient pas trouvé le temps de mettre à jour la fiche biographique de Gérard Longuet, le nouveau ministre de la Défense. Ou bien ce dernier réfléchit-il encore à son contenu ?

Le dimanche 27 février 2011, Nicolas Sarkozy annonçait se séparer de Michèle Alliot Marie sa ministre des affaires étrangères. Nommant en lieu et place Alain Juppé qui cédait son poste à Gérard Longuet. Claude Guéant de son côté remplaçant Brice Hortefeux à l'intérieur.

Comme à chaque remaniement, la suppression de la fiche du ministre sur le site du gouvernement est quasi immédiate et celle de son remplaçant met quelques jours à être complétée. Ce qui n'est pas le cas d'Alain Juppé dont la fiche biographique existait déjà, puisqu'il était membre du gouvernement. Elle y figure également sur le site de son ministère

Par contre, pour l'actualisation des fiches de Claude Guéant et Gérard Longuet, ce n'est pas encore totalement fait. En effet, en se rendant sur la page individuelle des deux ministres, à la rubrique « biographie» on peut lire : « En cours de mise à jour »

Simple problème d'intendance diront certains ! Certainement puisqu'en utilisant le lien de la rubrique « Coordonnées » de la page de Claude Guéant on arrive sur le site du ministère de l'intérieur ou en cliquant sur « le ministre/claude guéant » on trouve une biographie datée du 28/02/2011 où on trouve des informations depuis le :

01/05/1969 où il fut : Elève de l'E.N.A. (Promotion Thomas More) jusqu'au 16/05/2007 date de son dernier poste : Secrétaire général de la Présidence de la République

En ce qui concerne Gérard Longuet, il suffit donc de faire la même opération pour découvrir que sur le site du ministère de la Défense à la rubrique « Le ministre» on trouve l'information suivante : « Sur proposition du Premier ministre, le Président de la République a nommé Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants. La passation de pouvoir avec son prédécesseur, Alain Juppé, se déroule à l’hôtel de Brienne, le mardi 1er mars. Premier geste symbolique de sa prise de fonction, le ministre va raviver la flamme du souvenir sous l’Arc de Triomphe en fin de journée » ou la liste des membres de son cabinet. mais en contrepartie, un magnifique photo officielle du ministre à télécharger !

A moins que les administrateurs du site soient facétieux et aient caché la biographie dans le site, on est bien obligé de constater qu'on ne trouve aucune indication biographique sur le ministre.

Il faut dire que pour trouver une biographie officielle de Gérard Longuet sur le net, c'est assez difficile. Hormis Wikipedia dont les contenus peuvent être sujets à caution, il faut se rabattre sur le blog de Gérard Longuet qui présente ... Un texte indiquant sa joie de rejoindre le gouvernement et où il rappelle sa « fidélité à notre région Lorraine que j’ai servi 12 ans comme Président »

Alors sur sa fiche du Sénat ?

Et bien non, puisque celle-ci indique simplement la profession d'administrateur civil et que le lien Web proposé est celui de son blog (voir plus haut )

Il faudra donc, en attendant que le ministre confie une biographie aux administrateurs des sites du gouvernement se contenter de celle, bien courte de France24

« Écarté du gouvernement lors du remaniement ministériel de novembre dernier malgré les promesses de Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet a finalement décroché le portefeuille qu’il lorgnait depuis plusieurs mois. Nommé dimanche à la Défense, le sénateur de la Meuse et président du groupe UMP au Sénat a ainsi succédé à Alain Juppé.

Cette nomination marque son retour au gouvernement, après une saga judiciaire de plus de quinze ans qui lui avait coûté son poste de ministre de l’Industrie dans le gouvernement Balladur en 1994 et enrayé son ascension au sein de la droite française. Poursuivi dans une affaire liée au financement de sa villa à Saint-Tropez, puis mis en examen pour le financement présumé occulte du Parti républicain, il a bénéficié de plusieurs relaxes et non-lieux, et a été définitivement blanchi en février 2010 de toutes les accusations qui pesaient contre lui.

Il débute tôt sa carrière politique en participant en 1964 à la création du mouvement d’extrême-droite Occident avec Alain Madelin. Un temps proche du Front national, il se tourne finalement vers le Parti républicain à la fin des années 70

Ses petites phrases assassines et propos mal contrôlés lui ont valu une réputation d’électron libre dans la sphère sarkozienne. Des saillies verbales qui lui ont aussi valu des critiques acerbes, notamment lorsqu’il s’est opposé à la nomination de Malek Boutih à la tête de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), au motif "qu'il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes »

Mais, comme tous les français, monsieur le ministre, nous sommes impatients de pouvoir lire votre version officielle ...


Nota : Miracle de la technologie du 11 mars 2011, la biographie de Gérard Longuet est disponible, sur le site du Ministère de la Défense. On y apprend, entre autre, que le Ministre est : " (...) un passionné d’histoire, de voile et de mécanique, il a construit lui-même son premier voilier (...) Ce qui devrait bien aider la Marine Nationale au cas ou le Charles de Gaulle rencontrerait de nouveaux problèmes techniques !

3 commentaires:

Gros malin a dit…

Normal que ça mette longtemps... c'est longuet !

BA a dit…

La République est plutôt bonne fille avec les ex-ministres qui ont quitté le gouvernement. Ceux qui ne sont pas députés héritent souvent de postes prestigieux.

Michèle Alliot-Marie va pouvoir retrouver son siège de député sans être réélue. Ce que lui permet la loi, ainsi qu'à tout ministre quittant un gouvernement. Auparavant, ils devaient se soumettre au suffrage des Français lors d'élections législatives partielles. Ils ne se privent presque jamais de profiter de cette automaticité.

Ce fut le cas auparavant de Christian Blanc, éjecté du gouvernement pour cause d'achats dispendieux de cigares.

Mais aussi de Xavier Bertrand, qui avait quitté le ministère du Travail, ou d'André Santini, à la Fonction publique. Cela leur permet de retrouver, en cumulant souvent avec un mandat local, une rémunération de 8 700 euros par mois, à laquelle s'ajoutent de nombreux avantages.

Seule l'ancienne ministre du Logement, Christine Boutin, avait renoncé en 2009 à retrouver son siège de députée des Yvelines après son éviction du gouvernement, pour mieux accepter une mission sur la « dimension sociale de la mondialisation », rémunérée plus de 9 000 euros par mois, somme à laquelle une polémique l'a poussée à renoncer.

L'attribution de missions est d'ailleurs devenue une forme de compensation assez courante.

Michel Rocard et Alain Juppé en ont bénéficié en leur temps.

C'est aussi le cas du maire de Sarlat et ancien ministre de l'Outre-Mer, Jean-Jacques de Peretti. Il s'occupe depuis janvier d'une mission sur la mise en œuvre de la réforme des collectivités locales. Il a été pour cela détaché du poste de conseiller d'État auquel il a été nommé en 2006. « Je ne perçois aucune rémunération supplémentaire pour cela. J'ai simplement un bureau qui m'est attribué », assure-t-il. Le rapport sera rendu en juin.

D'autres choisissent aussi de devenir avocat. C'est par exemple le cas de l'ex-ministre des transports, Dominique Bussereau, qui donne également un cours à Sciences Po Paris. « J'attends la réponse du barreau de Paris. Je veux aider nos entreprises de transports à l'exportation dans des pays où j'ai eu l'occasion de les accompagner. Mais je respecterai la déontologie en n'intervenant pas sur le terrain national, afin d'éviter tout conflit d'intérêt. »

Mais, pour de nombreux ministres, l'avenir passe aussi souvent par des nominations de prestige. Elles leur permettent de retrouver des rémunérations autour de 10 000 euros par mois (plus ou moins selon les postes) et un certain nombre d'avantages.

Xavier Darcos a ainsi été nommé ambassadeur et administrateur à la tête de l'Institut français. Il n'a pas souhaité répondre à nos questions.

Silence également du côté de Philippe Douste-Blazy, secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des financements innovants depuis 2008.

Tout comme Rama Yade, promue à 34 ans ambassadrice de France auprès de l'Unesco - ce dont se sont offusqués plusieurs ministres, dont Luc Ferry, qui a officié à l'Éducation nationale. Elle n'est pourtant pas la seule.

Fadela Amara a été nommée inspectrice générale des Affaires sociales ; Roger Karoutchi, ambassadeur auprès de l'OCDE.

D'autres avaient aussi bénéficié avant des largesses de l'État. Par exemple Jean-Jacques Aillagon, en tant que président de l'Établissement public du château de Versailles, ou Martin Hirsch, président de l'Agence du service civique.

http://www.sudouest.fr/2011/03/11/les-anciens-ministres-bien-recases-339113-652.php

et les gens de base ? a dit…

Ma femme était en CDI dans une PME. Elle faisait toujours 3 ou 4 heures sup gratos dans la semaine. On lui a foutu un emploi du temps impossible, mi-temps coupé en morceaux absurdes - refus de changement d'emploi du temps, c'est fin du contrat.... adios et pas de strapontin.