12 février 2010

Emploi des seniors : Laurent Wauquiez est-il cynique ou simplement incompétent ?

Laurent Wauquiez fait partie de ces technocrates politiciens qui "font toujours confiance" aux entreprises pour régler le problème de l'emploi des plus de 50 ans !

S'il a su se montrer ferme sur le sort et l'avenir des quelques 600 000 chômeurs en fin de droit cet année, en refilant leur sort aux partenaires sociaux qui, ne savent qu'en faire, il continue à expliquer qu'il est impossible de contraindre les entreprises à EMBAUCHER des chômeurs de plus de 50 ans !

Témoin, cette visite à la 2e édition Forum emploi seniors à Paris, co-organisé par le Medef Ile-de-France.

Confronté à des cas et situations que l'AFP nous raconte, il s'est montré évasif et sans grande conviction, alors que le gouvernement auquel il appartient, s'apprête à allonger la durée de cotisation pour la retraite.

"Parfois, j'ai un profil qui correspond parfaitement à l'annonce, vraiment cloné, mais avec 20 à 25 ans d'expérience, vous passez pas", constate cette cadre supérieure, à la tenue soignée, qui multiplie les démarches depuis "bientôt deux ans", envisage de "se repositionner dans le bio", court les banques et se demande comment, sans conjoint, elle aura une retraite. "Comment peut-on travailler plus longtemps sachant qu'à partir de 45 ans, on est considéré senior ? Il va falloir trouver 20 ans d'activité qui soit autre chose que du RSA ou du travail à la petite semaine"

... / ... Alimat C., 57 ans, un autre informaticien originaire de l'Essonne, n'a plus d'indemnisation chômage depuis un mois. Les 900 euros mensuels de son épouse et 450 euros d'allocation spécifique de l'Etat sont insuffisants pour couvrir le loyer et les besoins de cinq enfants. "Je puise dans mes économies mais si le chômage, ça dure trop longtemps, il va falloir que je me reconvertisse dans l'illégal... Enfin, je dis pas ça sérieusement, c'est la nervosité"

... / ... Christian a 54 ans, presque 20 ans de plus que le ministre. Il a perdu son travail mi-novembre pour cause de "réorganisation"

"Voilà, ça c'est mes bulletins de paye, mon certificat de travail, excusez moi", supplie un sexagénaire. Sur le CV qu'il tend au ministre, à côté du nom de famille et du prénom, figure la mention fatale: 57 ans. J'ai même plus de droits, car ma femme est fonctionnaire.

" J'ai mes 160 trimestres et je peux pas partir en retraite. La seule solution qui me reste, c'est de me jeter dans le métro car j'ai trois enfants qui ont encore besoin de moi, ne serait-ce qu'une année" "Je suis prêt à prendre n'importe quel salaire, même balayeur, même au tiers de mon salaire", implore-t-il, enjoignant le gouvernement de rétablir l'allocation équivalent retraite qui lui permettrait de tenir jusqu'à 60 ans.

En ce qui concerne le rédacteur de cet article qui affiche 55 ans au compteur (et vétéran des NTIC) : Malgré des démarches quotidiennes vers les cabinets de recrutement, les entreprises, le réseau personnel, moins de 1% de réponse (même négatives) à ses candidatures et aucun entretien professionnel en 12 mois !

Et quelle sont les réponses de Laurent Wauquiez à cette détresse ?

La "bataille" pour que les salariés de 50 ans ou plus conservent leur travail est "en chemin mais pas aboutie", a observé jeudi le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, chargé de veiller à ce que les entreprises aient bien un accord ou un plan pour l'emploi des seniors. "Je ne vais pas envoyer les inspecteurs du travail dans trois mois", a-t-il néanmoins déclaré, souhaitant que les entreprises se convainquent elles-mêmes de l'intérêt à garder leurs seniors.

Or, selon Le Point : "Les accords signés en 2010 couvrent les ¾ des salariés, les PME ayant obtenu un délai de trois mois supplémentaires. Mais ces accords ne sont pas contraignants, et c'est bien sur cette question que les syndicats devraient s'attarder lors des négociations"

De plus, la mesure est d'autant plus limités où : Les entreprises de moins de 50 salariés sont exemptées et celles de moins de 300 salariés ont obtenu un délai de tolérance de trois mois.

... / ... Prié de donner son avis sur le recul de l'âge légal de départ à la retraite, M. Wauquiez s'est gardé de répondre : "On aura un débat sur les retraites, moi ma bataille qu'on arrête cette discrimination sur les plus de 50 ans".

Comme la presse insistait, il a livré "quelques points de repères", "factuels" selon lui. A savoir que "quand une entreprise embauche quelqu'un, elle fait un investissement sur la durée et donc c'est difficile d'embaucher quelqu'un deux ans avant l'âge de la retraite". - Source AFP/Google

Ces propos de Laurent Wauquiez sont tellement vagues et sans ambition que le pire est à craindre. Et pourtant Laurent Wauquiez émettait une prévision (au doigt mouillé ?) le 12 février dans une interview au Journal les Echos :

"... / ... L'Apec ne prévoit pas d'amélioration du marché de l'emploi des cadres cette année. Cela vous inquiète-t-il ? Je reste confiant. Les entreprises sont encore sous le choc, cela pèse inévitablement sur leur vision à douze mois de leurs recrutements, mais, si la situation s'améliore, elles vont changer d'optique. Je pense d'ailleurs que le redémarrage des embauches devrait se faire d'abord par les cadres.

Or, l'APEC vient d'annoncer que le marché de l'emploi des cadres va toucher le fond cette année

" Selon les prévisions rendues publiques hier par l'Apec, les entreprises n'ont prévu de recruter qu'entre 130.000 et 138.000 cadres cette année, soit de 4 % à 10 % de moins qu'en 2009. Ces prévisions s'appuient sur l'interrogation, du 2 novembre au 20 décembre 2009, d'un échantillon de 11.000 entreprises du secteur privé représentant 2 millions de salariés, dont 340.000 cadres. Elles sont d'autant plus mauvaises que l'étiage était déjà descendu très bas l'an dernier : 143.700 embauches de cadres seulement ont été réalisées en 2009 et leur taux de chômage a atteint 4,1 % contre 2,9 % en 2008. La chute des recrutements a été historique : - 28 % par rapport à 2008 (en ligne avec les 25 % de baisse des offres d'emploi collectées par l'Apec). C'est le double de celle enregistrée lors des deux précédentes crises de l'emploi des cadres, entre 1990 et 1993 et en 2002-2003. Quant au nombre de postes de cadres créés, il s'est effondré : 500 contre plus de 45.000 en 2008 et près de 66.000 en 2007 .. / ... " Source Les Echos

En 2008, le taux d'emploi des seniors atteignait : 38 % !

Cynisme ou incompétence ? Vous avez le choix ...

Crédit photo
Le Post





11 février 2010

Europe : Quand Daniel Cohn-Bendit se prend pour de Gaulle !

"Ta gueule" a lancé DCB à Martin Schultz, le chef de file des députés des socialistes au Parlement européen lors du vote de confiance à la nouvelle Commission européenne !

Il a profité de la tribune pour dénoncer : la "coalition des hypocrites" qui ne croient pas à la légitimité de Barroso mais lui accordent toutefois leur confiance.

Connaissant l'homme et ses déclarations, souvent à l'emporte pièce, il n'y pas vraiment lieu d'être surpris ! Sauf que cette fois, il a tapé juste, tout en prenant des accents de son plus grand adversaire : Le Général De Gaulle !

Et justement, que disait-il De Gaulle au sujet de l'Europe ?

Le 14 décembre 1965. Entretien télévisé : "Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l'Europe ! », « l'Europe ! », « l'Europe ! » mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien"

Le 23 juillet 1964. Conférence de presse : "Une Europe européenne signifie qu'elle existe par elle-même et pour elle-même, autrement dit qu'au milieu du monde elle ait sa propre politique. Or, justement, c'est cela que rejettent, consciemment, ou inconsciemment, certains qui prétendent cependant vouloir qu'elle se réalise. Au fond, le fait que l'Europe, n'ayant pas de politique, resterait soumise à celle qui lui viendrait de l'autre bord de l'Atlantique leur paraît, aujourd'hui encore, normal et satisfaisant"

Avril 1970. Mémoire d'Espoir — Tome I : " D'autre part, les mêmes créateurs de mythes veulent faire voir dans l'Assemblée réunissant à Strasbourg des députés et des sénateurs délégués par les Chambres des pays membres, un « Parlement européen » lequel n'a, sans doute, aucun pouvoir effectif mais donne à l'« exécutif » de Bruxelles une apparence de responsabilité démocratique" - Charles de Gaulle.org

Il est étonnant de découvrir énormément de similitudes avec le discours disponible ci-dessous en video ... vocabulaire à part !



Il faut dire que l'Europe, son fonctionnement et ses acteurs sont en dessous de tout ces derniers temps

" Le 10 février, dans un discours devant tous les parlementaires européens, Jose Manuel Barroso a parlé de : “coordination économique renforcée” entre les 27, et il a assuré que des mesures à court terme seraient prises pour remettre l’Europe au travail. Un voeu pieu si l’on en croit les analystes qui ne voient pas de retour à la normale dans l’Union européenne avant 2011 " - Source Euronews

" Très discret depuis sa nomination, le président de l'UE Herman Van Rompuy passe jeudi un premier test important en organisant un sommet dominé par la crise grecque, qui va le voir sortir de l'ombre au moment où l'Europe est critiquée pour son manque de visibilité. L'homme est attendu car une certaine confusion demeure autour de la mise en place des nouvelles institutions européennes avec une question toujours sans réponse: qui parle au nom de l'Union européenne ? ... / ... " Source AFP/Google

Autre personnalité controversée : Catherine Ashton

" Auditionnée par le Parlement européen en décembre, puis le 11 janvier, elle a confirmé qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire de ce cadeau empoisonné que venaient de lui offrir les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement ... / ... Ainsi, le séisme de Haïti aurait dû être l’occasion pour elle de se placer sur le devant de la scène et de signifier que l’Union était enfin sortie de sa paralysie institutionnelle. Or, le vendredi 15 janvier, alors que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton se rend à Haïti pour manifester son soutien à l’île ravagée, comme bien d’autres avant et après elle, Lady Ashton est rentrée au pays. Pour des entretiens au Foreign Office et surtout pour retrouver sa famille ... /... Car il n’est pas question qu’ils viennent vivre à Bruxelles ... / .. Ashton doit se tailler une place alors que la Commission rêve de faire main basse sur le futur service diplomatique européen et que les États «qui s’imaginent avoir une capacité d’action autonome font tout pour lui savonner la planche ... / ... " - Source Coulisses de Bruxelles

Déja en grande difficulté avec 27 membres dont certains à la dérive comme : La Grèce, l'Espagne et le Portugal pour ne parler que de la zone Euro ou au bord de l'implosion comme la Lettonie, dont Le Figaro écrit :

"La récession en Lettonie sera pire que la crise de 1929. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), la chute du PIB entre 2008 et 2010 devrait atteindre 30 %, soit autant qu'entre 1929 et 1933 aux États-Unis. Sur les deux dernières années, c'est deux fois plus que la crise asiatique de 1997 et cela dépasse aussi la crise argentine de 2001... / ..."

la commission, le 14 octobre dernier proposé d'engager les pourparlers nécessaires à un nouvel élargissement à l'ancienne république yougoslave de Macédoine (Arym) en jugeant que : "le pays a réalisé des "progrès convaincants" - Source l'Express alors qu'un différent l'oppose toujours à la Grèce bien décidée à bloquer son entrée !

Est-il pensable que la nouvelle commission soit plus efficace que la précédente ?

" ... / .. La nouvelle équipe comprend 27 membres, issus de chacun des Etats membres de l'Union européenne. ... / ... Néanmoins : " Quatorze d'entre eux, dont le président, faisaient déjà partie du précédent collège ... / ... " - Source Net iris qui était fortement contestés par les gouvernements des pays adhérents !

Quel constat à ce jour ?

" ... / ... La Commission européenne, gardienne des traités, n'a disposé ni des moyens politiques ni de la volonté de faire régner l'ordre économique et budgétaire. Le cas de la Grèce est emblématique. Depuis son entrée dans l'euro, Athènes est soupçonné, plus ou moins publiquement, de mener une gestion plus qu'approximative de ses finances publiques. Mais aucune obligation ne lui a été faite d'afficher la transparence de ses comptes. L'euro a joué vaillamment son rôle de cache-misère. Jusqu'au jour où, à l'occasion d'un changement de majorité politique, le gouvernement a dû afficher un déficit public passant de 6 % à 12,7 %, déclenchant l'affolement légitime des marchés. Durant les années 2000, l'Espagne et l'Irlande, grisées par la faiblesse des taux d'intérêt dans la zone euro, ont laissé gonfler, quasiment sans contrôle, des bulles immobilières et financières. Les timides avertissements de Bruxelles n'ont pas été suivis d'effets. - Source Les Echos

Loin des discours, la "plus grande réussite" de cette machine folle à ce jour, est le taux d'abstention aux élections européennes qui en France à atteint un nouveau record avec près de 57%.

Et pourtant : Après ce vote qui lui fut favorable, DCB déclarait : " Il y a une possibilité d'alliance au Parlement européen dans des groupes autonomes pour justement mener une certaine politique et créer une majorité contre Barroso" qui comme vous le verrez dans la vidéo s'amuse beaucoup des propos du leader d'Europe Ecologie ! - Source Challenge

Dans un autre domaine, celui de la réponse à la crise sociale, DCB semblait également croire à la force du politique en Europe comme la solution incontournable comme lors d'un chat avec des internautes au Nouvel Obs le 18 mars 2009. Extraits

Question : Ne pensez-vous pas que la première chose à faire est de recrédibiliser les hommes politiques car ils manquent singulièrement de crédit actuellement, ce qui n'est pas étonnant quand on voit leur train de vie et leur comportement arrogant. Pourquoi autant d'élus pour des résultats aussi médiocres ?
Réponse : La démocratie coûte cher et chaque pays a la représentation qu'il mérite. Là encore le poujadisme contre les politiques me semble relativement abusif

Question : comment faire exploser les barrieres nationales ? comment briser le carcan de la nation pour que (enfin) l'europe existe ?
Réponse : ça avance mais l'avenir n'est pas dans la bureaucratie

A croire que quelques accents "gaulliens" ne suffisent pas et que rien n'a changé depuis le 14 décembre 1965 et qu'on peut : " ... / ... sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l'Europe !, l'Europe ! mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien" ...




10 février 2010

Les "incroyables talents" de la famille du Président Nicolas

La presse du monde entier célèbre Sarkozy ! Pas Nicolas, mais Pal son père dont "l'incroyable talent" de peintre éclipse la renommée du refondateur du capitalisme !

Dans un article un peu hagiographique du 20 janvier dernier, l'Express nous racontait l'épopée de la famille du Président notamment celle de l'arrivée du fondateur de la dynastie : Pal : " ... /... Lorsqu'il arrive en France, à l'hiver 1948, il n'a pas un sou en poche, transi sous ses vieilles nippes élimées. Un an plus tard, c'est un dandy bien mis, hâbleur et flamboyant, qui joue de son accent chantant pour séduire Andrée Mallah ... /... " les français connaissent la suite ...

L'homme est intéressant à plusieurs titres, notamment lorsqu'il décide de donner des interviews, comme celle donnée au JDD et reprise par Marianne2

" ... /... J’aurais été vraiment fier si l’un de mes fils avait été président des Etats-Unis ». Castrateur en diable, Pal remet le petit Nicolas à sa place : président de la France, c’est de la gnognotte ! Maître du monde, voilà qui serait bluffant ! Le papa du président est-il simplement facétieux, ou totalement mégalo ? Difficile à dire, d’autant qu’en conclusion de l’entretien, Pal verse contre toute attente dans le registre du papy geignard : " Mon fils ne m’a pas invité à Brégançon. Au mois d’août je reste à Paris". Là aussi, on comprend pourquoi… En tout cas, on saisit mieux, grâce à Pal Sarkozy l'éternel besoin de reconnaissance de son fils, et les désordres psychiques que le peintre de Neuily a pu générer... "

L'autre domaine ou sévit Pal de Nagy-Bocsa y Sarkozy, c'est la peinture : "Je ne me lasse pas en regardant mes toiles, il y a toujours quelque chose à découvrir tant elles sont riches" ... / ... "J’ai beaucoup d’espoir de succès. Je veux me faire un nom" et d'ajouter : "Carla est adorable. Je ne suis pas assez intime avec elle pour la peindre "

Et bien, pour le plus grand bonheur des "Carlâtres" du monde entier, l'artiste a décidé de transformer cette envie en réalité, comme nous l'apprend le site L'actualité hongroise en français

" Dès aujourd'hui et pendant 2 semaines, les oeuvres de Werner Hornung et de Pal Sarkozy de Nagy Bocsa, peintre et "père de", seront exposées à la Galerie Abigail à Budapest.

... / ... Les tableaux sont des réalisations communes aux deux artistes. ... / ... . Pal Sarkozy, âgé de 81 ans, n'est devenu artiste qu'il y a 3 ans. Werner Hornung a quant à lui une expérience plus importante et reconnue dans le monde artistique. Les deux se sont associés pour créer cette série de tableaux. Selon leurs dires, leur méthode de travail fut la suivante: Pal esquisse quelques dessins que Hornung digitalise et travaille, puis finalise. ... / ... Pal Sarkozy ne s'en cache pas "la position de mon fils m'aide énormément" a-t-il déclaré au Figaro. Dès lors, on peut s'interroger sur la part et le rôle de chacun dans la production et le marketing. Pal Sarkozy, en s'associant à un artiste reconnu, Hornung, peut revendiquer plus facilement le statut d'artiste. Et cela permet à Hornung de bénéficier d'un non-négligeable coup de pub.

En voyant la ressemblance des oeuvres communes Sarkozy-Hornung et des oeuvres du seul Hornung, on se rend compte qu'une très importante part du travail revient à Hornung. Malgré cela, la star incontestée de la soirée fut monsieur Pal Sarkozy, sollicité de toute part tout le long du vernissage, qu'il n'a pas hésité, fidèle à sa réputation, à égayer de blagues grivoises ... /... La star, qui avait du mal à s'exprimer en hongrois a précisé que l'exposition serait à Paris à partir du 24 avril, et a fait savoir que "le Président de la République" serait très sûrement présent pour le vernissage. Un Sarkozy-Hornung vaut de 5000 à 8000 euros. - Source L'actualité hongroise en français

Et oui, vous avez bien lu : " Ce printemps, l'espace Pierre-Cardin accueillera l'exposition privée du peintre Pal Sarkozy, 82 ans. Ce dernier avait déjà exposé en 2008 à Madrid ou le clou de l'accrochage était un portrait de son fils Nicolas portant la Légion d'honneur en boucle d'oreille. Cette fois, selon Le Figaro et le site spécialisé Artclair.com, la pièce maîtresse sera "Carla ". On y voit la chanteuse, une guitare en main, assise sur un piano vernis duquel on aperçoit Nicolas Sarkozy au travail dans son bureau de l'Elysée. " Il y a également une rose rouge sur le piano, symbole de l'ouverture de Nicolas à la gauche mais aussi emblème de l'amour" assure l'artiste.- Source Decotidien



Admiration ou "chambrage", la presse internationale consacre ses gros titres à l'exposition de Pal Sarkozy. Entre autre :

The Telegraph (GB) : " Nicolas Sarkozy's father paints Carla Bruni : Pal Sarkozy, a minor Hungarian aristrocrat who arrived penniless in Paris in 1948, has previously exhibited in Hungary and Spain.Critics have mocked the kitsch canvases of Pal Sarkozy, 82, a former advertising designer. But thanks to his famous son and daughter-in-law his huge paintings will grace the select Espace Pierre Cardin in a one-man show ... / ... "

Times (GB) : "President Nicolas Sarkozy’s father has name-dropping down to a fine art : First they accused President Nicolas Sarkozy’s son of using the family name to get ahead. Now all eyes are on Pal, his 81-year-old father. A surrealist artist whose gaudy works have drawn ridicule from some critics, Pal has landed a one-man show at a Parisian gallery in April ... / ... "

Huffington Post (USA) : " The exhibit has opened in Budapest. The portrait entitled 'Portrait NS - Nicolas Sarkozy' and Portrait CBS -Carla Bruni Sarkozy (R)' are seen on February 7, 2010 in the 'Abigail' gallery of Budapest during the opening of their exhibition. The joint retrospective works exhibition entiltled 'Out of Mind' will be presented in Paris in April ... / ... "

La Nacion (Argentine) : "El padre de Sarkozy exhibe retratos de Carla Bruni y de su hijo : Pal Sarkozy, de 81 años y padre del presidente francés, inauguró una muestra en la que exhibe un cuadro del presidente francés y otro de su nuera Carla Bruni ... / ... "

Mynet haber (Turquie) : Baba Sarkozy Carla'yı çizdi

Dân trí (Viet Nam) : " Phụ thân của Tổng thống Pháp Nicolas Sarkozy sẽ triển lãm các bức tranh theo chủ nghĩa siêu thực về con trai và con dâu Carla Bruni-Sarkozy trong một phòng tranh ở Paris vào tháng 4 tới ... / ... "

Fotobank (Russie) : " Портрет действующего президента Франции Николя Саркози (Nicolas Sarkozy), портрет его супруги Карлы Бруни (Carla Bruni) и другие работы художника Пала Саркози (Pal Sarkozy) ... / ... "

Quand on pense que vouloir réformer ou refonder le capitalisme ou sauver la planète envers et contre tous ne vous donne pas la même célébrité, on se dit que le monde est ingrat et surtout injuste !




09 février 2010

Le siège de Météo France vendue à la Russie pourrait devenir ... une cathédrale orthodoxe !

"Dette publique : vendre les bijoux de famille, c’est s’appauvrir davantage !" écrivait Hervé Nathan, rédacteur en chef à Marianne le 28 Juin 2007. " ... / ... Dès lors que les vannes sont ouvertes, on peut toujours chercher des seaux pour écoper ... /... Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin ont déjà expérimenté cette fuite en avant. En cinq ans, ils ont vendu pour 40 milliards d’actions diverses. Un record. Dans le même temps, la dette a continué à augmenter plus vite que la richesse nationale ... / ... "

Et bien, c'est un des bijoux de la famille France que l'état vient de céder. Et sa destination future est assez étonnante ! C'est le journal La Croix qui l'écrit : "Une cathédrale orthodoxe, avec ses coupoles en forme de bulbe, à deux pas de la Tour Eiffel ? Cela pourrait bien se concrétiser dans les années à venir : l’État français a décidé lundi 8 février de vendre à la Russie le siège parisien de Météo France."

Bel exercice de "laïcité financière" diront certains ! Mais il semble qu'à Bercy, on est soulagé d'annoncer que c'est la Russie qui a proposé la plus forte somme, puisque comme l'indique le très conservateur et catholique Chrétienté.info : "L'Arabie Saoudite désirait y construire des locaux diplomatiques et une mosquée ... / ... C’est une victoire pour la civilisation européenne, la Russie ayant pour projet d’y implanter un centre culturel et une cathédrale orthodoxe "

Aurait-on évité, de justesse, au gouvernement, un nouveau débat sur l'identité nationale et la présence de minarets ?

Si le montant de la transaction avoisine, Selon BFM, les 60 millions d'euros, il ne faut pas s'emballer, car dans le domaine des opérations immobilières, l'état nous a habitué à quelques peu brillantes déconvenues !

En effet, si beaucoup l'ont oublié, quelques uns se souviennent des aventures de l’Imprimerie Nationale, vendue par l’Etat en 2003 dans le droit fil des recommandations de la cour des comptes, et rachetée par l’Etat considérablement plus cher en 2007. " ... /... Les bâtiments avaient été vendus 85 millions d'euros en 2003 à un fonds d'investissement américain et ont été rachetés récemment 376,7 millions d'euros au profit du ministère des Affaires étrangères..." - Source Le Point

En attendant, bel objet que ce bâtiment, comme nous l'explique Le Point

" Le bâtiment, d'une superficie de près de 8.500 m2, est situé dans le 7e arrondissement de la capitale. Il a été construit pour les services de la Météorologie nationale en 1948. Comme le rappelait la petite annonce diffusée par les autorités françaises, cet ensemble immobilier "bénéficie d'une situation exceptionnelle sur les quais de la Seine, face au pont de l'Alma, à proximité de grandes institutions françaises et étrangères, du Champ-de-Mars et de la tour Eiffel."

Cliquez sur la photo pour l'agrandir
Un terrain de 4.245 m2 est adjacent aux bâtiments. D'après le porte-parole de l'intendance du Kremlin Viktor Khrekov le 29 janvier dernier, les lieux seront reconvertis en "centre spirituel et culturel" tandis que le siège de Météo-France doit déménager à Saint-Mandé (Val-de-Marne) au cours de l'année 2011, dans un bâtiment neuf qui abritera aussi l'Institut géographique national (IGN) ... / ... "

Selon l’édition russe de l’hebdomadaire Newsweek du 30 janvier, deux autres États étaient également intéressés par ce terrain, dont l’Arabie saoudite, qui envisageait d’y construire une mosquée et des logements. Mais l’État a choisi « la proposition assortie du prix le plus élevé », selon le communiqué du ministère du budget

" C’est un très beau terrain, situé dans un quartier très prestigieux, s’est félicité pour La Croix Andreï Kleymonov, porte-parole de l’ambassade de Russie en France. Il pourrait servir à bâtir un lieu de culte, mais je n’ai pas vu ce projet, je ne suis pas sûr qu’il existe ! » Mais pour ce diplomate, les deux paroisses russes parisiennes relevant du patriarcat de Moscou sont « trop petites », et une telle « maison de la foi » serait bien utile aux fidèles orthodoxes franciliens. L’article de Newsweek, lui, évoque explicitement un projet de cathédrale ... / ... " Source La Croix

L'état a t-il "bien vendu" ?

Si l'on en croît le site Meilleurs agents, le prix moyen au m2 pour l'emplacement est de 9422 €. La somme de 60 millions est donc, juste correcte, pour un bien de cet ordre

Cette vente va t-elle réellement améliorer les finances de l'état ?

... / ... Au cours des cinq dernières années, cette politique a rapporté à l'Etat près de 3 milliards d'euros, dont 15% ont été affectés au remboursement de la dette, indique-t-on à Bercy. L'Etat est actuellement propriétaire d'environ 12 millions de mètres carrés, d'une valeur estimée à 53 milliards d'euros. Le rythme des cessions immobilières s'est ralenti depuis 2008 dans le contexte de la crise ... /... Le succès de cet appel d'offre, qui a "suscité l'intérêt de nombreux investisseurs français et internationaux", est de bon augure, juge-t-on à Bercy. - AFP/Google

Au delà du faible montant de la vente du siège de Météo France au regard de la dette actuelle : 1 672,3 milliards d'euros selon les critères de la comptabilité publique française (passif financier brut) et 1 314,1 milliards d'euros (67,4 % du PIB) selon les critères de Maastricht, si l'état était soumis au mêmes critères qu'une entreprise ou un particulier, il y a belle lurette que celui-ci serait sous tutelle ou liquidé !

Cependant, comme le fait remarquer Wikipedia : " ... / ... étant donné les moyens de coercition de l’État et sa capacité à lever de nouveaux impôts, les agences de notation estiment que le risque de défaut sur la dette publique est minime ... / ... "

Minime, mais jusqu'à quel point ?

Les actifs des administrations sont composés pour 60 % d’actifs non financiers (infrastructures, notamment gérées par les administrations locales, bâtiments, terrains) et représentent une forte garantie pour l'état français.

Or, les agences de notations (en partie responsables de la crise financière mondiale et qui devaient être réformées ) sont avides de solides garanties, en ces temps de volatilité des actifs financiers ! Et comme on n'a rien trouvé de mieux que la bonne vielle pierre pour rassurer un prêteur ...

Le pari du gouvernement est-il suicidaire ?

" ... / ... Après 820 millions d'euros en 2007, l'Etat n'a récolté "que" 395 millions d'euros en 2008, et 475 millions en 2009. En 2010, il s'est fixé un objectif ambitieux, soit 900 millions d'euros, pariant sur une reprise du marché.. / ... " Une sorte de poker avec votre argent, en fin de compte !

"Le succès de cet appel d'offre, qui a "suscité l'intérêt de nombreux investisseurs français et internationaux", est de bon augure, juge-t-on à Bercy" si vendre les meubles pour pouvoir continuer à vivre est de bon augure ....

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Pages Jaunes

08 février 2010

Le feuilleton des régionales - Acte 3 : "60% des Français pour la victoire de la gauche aux régionales"

Alors que le Président de la République est allé en Corse pour essayer de garder, à tous prix, la région dans le giron de l'UMP, comme nous l'explique l'Humanité : "C’est important pour l’UMP de garder la Corse" La confidence est celle de Nicolas Sarkozy, en non-campagne électorale, devant des militants de son parti, mardi, à Ajaccio ... / ..." Le ciel s'obscurcit un peu plus chaque jour pour le mouvement "populaire" Et effet, les derniers sondages sont de plus en plus précis sur ce qui attend la majorité présidentielle.

Ainsi, selon le baromètre Viavoice que publie Libération ce lundi

" Les Français sont 54% (contre 39%) à souhaiter qu'un candidat de gauche soit élu en 2012, mais ils sont 56% (contre 36%) à penser qu'il serait perdant si le scrutin avait lieu aujourd'hui. S'agissant des régionales, 60% des personnes interrogées contre 30% estiment que la gauche va gagner dans leur région en mars. Dix pour cent ne se prononcent pas. Elles sont 60% contre 33% à souhaiter sa victoire. Sept pour cent ne se prononcent pas ... / ... A 50% (contre 37%), elles estiment que "l'affaire" Georges Frêche pénalise fortement le Parti socialiste" -

Sondage effectué par téléphone les 4 et 5 février auprès d'un échantillon national représentatif de 1.009 personnes âgées de 18 ans et plus. Source Yahoo/Reuters

Justement, le cas FRECHE permettrait-il à la majorité d'espérer gagner la région dans le cas ou le PS et ses alliés présenteraient une liste concurrente contre lui ?

" Au premier tour, dans l'hypothèse où le PS et Europe Ecologie ne feraient pas alliance, Georges Frêche obtiendrait 24% des voix, contre 23% à Raymond Couderc (UMP), 12% à Jean-Louis Roumégas (Europe Ecologie) et 11% à Hélène Mandroux (PS). Si le PS et Europe Ecologie fusionnaient leurs listes dès le premier tour, Frêche (26%) devancerait toujours ses concurrents directs, Couderc (24%) et Roumégas-Mandroux (19%). Au second tour, Georges Frêche obtiendrait 36% des voix dans l'hypothèse d'une triangulaire avec Raymond Couderc (34%) et une coalition de gauche alternative (30%). Et en cas de maintien du FN (quadrangulaire), Frêche sortirait là encore vainqueur (32 à 33%) face à Couderc (31%), la coalition de gauche (26 à 27%) et la candidate frontiste (10%) ... / ... " Source Le Figaro

Du côté des Verts, comme l'indique Le Figaro : " ... / ... c'est la cote d'alerte. Ils espéraient tenir la dragée haute au PS le 14 mars, les voilà revenus à leur rôle de force d'appoint de la gauche. Crédités de 10% des voix le 14 mars prochain dans le baromètre OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI, les listes des amis de Cécile Duflot et de Daniel Cohn-Bendit reculent de quatre points par rapport à la dernière enquête, réalisée il y a deux mois. Quatre points intégralement récupérés par le PS, qui passe ainsi de 23 à 27% des intentions de vote ... / ... "

Il est à noter que l'UMP se fait plutôt discret sur l'Alsace, seule région où Europe Ecologie a une chance de gagner.

Car, selon un sondage Paris Match-L’Alsace-Public Sénat-Ifop révélé mercredi dernier. L'UMP pourrait ainsi perdre l'une des deux régions métropolitaines qu'elle dirige au profit de la liste Europe Ecologie menée par Jacques Fernique, qui arriverait en tête (44 %) au second tour en cas de triangulaire avec la liste conduite par le sénateur UMP Philippe Richert (43 %) et celle de Patrick Binder (FN, 13 %) ... / ... " Source Libération Strasbourg

Au fait, l'UMP qui essaye de faire campagne sur la fiscalité dans les régions serait bien avisée de nous expliquer pourquoi la région la plus endetté de France se trouve être l'Alsace ? Source Capital N°221 Fevier 2010


Notre "ami" Frédo Lefebvre a certainement une explication toute prête ....

Pourquoi et comment défendre nos retraites ?

Nous avons ces dernières semaine abordé largement le sujet de l'avenir des retraites en France. On essaye de faire croire aux salariés qu'il existe un consensus sur l'allongement de la durée de cotisation. Ce pseudo "consensus" est en réalité un futur alignement sur la retraite à 67 ans que viennent d'adopter plusieurs pays d'Europe.

En clair, de déclarations en déclarations, on voit bien que le slogan des salariés : "Leur "crise" n’est pas la nôtre !" est en train de devenir celui des marchés financiers : "faisons payer au plus grand nombre les effets de la crise" !

Hormis la polémique lancée par Martine Aubry sur l'âge de départ à la retraite et la vive réaction contraire de nombreux élus du PS, on a peu, depuis, entendu les socialistes sur le sujet.

C'est pourquoi, nous avons décidé de publier de larges extraits d'un dossier important réalisé par Jean-Jacques-Chavigné de Démocratie & Socialisme intitulé : "10 questions, 10 réponses sur nos retraites"

Ce dossier a l'avantage de permettre à tous de mieux comprendre les enjeux futurs et la part d'intox pratiquée par le gouvernement et certains dirigeants économiques. Et surtout, de poser les bonnes questions.

Nous espérons sincèrement que ces : "10 questions, 10 réponses" permettent d'ouvrir le débat et donne envie à tous les salariés de le prendre à leur compte !

Retraites 2010 : 10 questions, 10 réponses

1. Quel est le bilan des contre-réformes des retraites depuis 1993 pour les retraités et les futurs retraités ?

... / ... La « réforme » Balladur-Veil de 1993 s’est attaquée, en plein mois d’août, à la retraite du régime général des salariés du secteur privé. Elle a augmenté la durée de cotisation de 2,5 annuités (de 37,5 à 40). Elle a fait passer le nombre des meilleures années prises en compte pour le calcul de la retraite de 10 à 25.

Enfin, l’évolution des retraites n’étaient plus indexée sur les salaires mais sur les prix. Les réformes de 1993, 1994, 1996 et 2003 des retraites complémentaires (Arrco pour l’ensemble des salariés et Agirc pour les cadres) se sont traduites par une augmentation du prix d’achat de la valeur du point et une baisse de la valeur du point servant de base au calcul de la retraite et donc par une baisse du montant de ces retraites.

Aujourd’hui, déjà, plus d’1 million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté et 50 % des retraités ont une retraite inférieure à 1 000 euros ... / ... En 1993, la retraite nette moyenne s’élevait à 78 % du salaire moyen net. En 2030, elle ne s’élèvera plus qu’à 59 % de ce salaire moyen net. ... / ... cela ne suffit pas à la droite et au Medef qui veulent continuer à faire baisser le montant des retraites par répartition tout en affirmant le contraire, la main sur le cœur. Si nous les laissons faire, en 2030, c’est la grande majorité des retraités qui se retrouveront sous le seuil de pauvreté.

2. Pourquoi faut-il défendre avec acharnement la retraite à 60 ans ?

Beaucoup de beaux esprits (à droite mais, malheureusement, aussi à gauche) nous expliquent que l’âge légal de la retraite n’a plus d’intérêt, maintenant que la durée de cotisation est passée à 40 et bientôt 42 annuités. En considérant que les régressions imposées par la droite font désormais parties du paysage des retraites, il est, en effet, difficile de concevoir comment un jeune qui commencerait à travailler à 25 ans et qui devrait cotiser pendant 42 ans pourrait espérer prendre sa retraite à 60 ans.

Une simple addition montre qu’il ne pourrait pas prétendre à une retraite à taux plein avant 67 ans. Mais si cela ne sert à rien de débattre de l’âge légal de la retraite, pourquoi la droite tient-elle tant à faire bouger le curseur ? ... / .. Plus d’un million de salariés, tout d’abord, disposent de la totalité des annuités nécessaires à une retraite à taux plein mais ne peuvent pas prendre leur retraite parce qu’ils n’ont pas encore 60 ans. Il leur faut encore travailler 2 ou 3 ans. Avec un âge légal à 62 ans, c’est 4 ou 5 ans qu’il leur faudrait rester au travail. Ensuite, parce que le recul ou la disparition du droit à la retraite à 60 ans ferait presque automatiquement sauter le verrou des 65 ans.

Or, ce verrou est essentiel . Il permet à un salarié dont la carrière est incomplète de pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein lorsqu’il atteint l’âge de 65 ans. ... /.. Si l’âge légal de la retraite disparaissait ou passait à 62 ans, le Medef utiliserait aussitôt ce recul comme levier pour imposer la disparition du butoir que constitue l’âge de 65 ans.

Pour ceux qui douteraient des intentions du Medef, il faudrait qu’ils se souviennent que le Medef appelle de ses vœux la disparition de ces deux âges butoirs 60 et 65 ans ... / ...

3. Une fatalité démographique pèse-t-elle sur nos retraites ?

Il y avait 11 millions de retraités en 2000, ils seront 21 millions en 2040. ... / ... L’allongement de la durée de la vie n’est pas de 1 trimestre par an comme le proclament haut et fort Sarkozy, Guéant et Parisot mais de 0,44 trimestre par an comme l’estime le rapport du COR de 2007, s’appuyant sur les dernières données de l’INSEE ... / ... Le nombre de retraités seraient inférieur de 650 000 en 2050 par rapport à la moyenne des deux précédentes hypothèses retenues par le COR. Il ne suffit pas, ensuite, que la population en âge de travailler augmente. Encore faut-il qu’elle ait effectivement un travail. ... / .... A moyen terme, en effet, l’augmentation de la productivité du travail viendra annihiler les effets de la croissance et ne permettra pas au chômage de reculer ... / ... Réduire le temps de travail est une mesure incontournable : elle seule permettra d’en finir avec le chômage et du même coup d’améliorer l’équilibre financier de nos régimes de retraites ... / ... En 2050, le montant de la richesse nationale passera de 1 700 milliards d’euros à plus de 3 400 euros ... / ... Avec une augmentation de la richesse de notre pays de 1 700 euros à cette date, cela laisserait 1 500 milliards d’euros pour l’augmentation des salaires directs, des cotisations de l’assurance-maladie, des investissements publics et privés, de la réduction du temps de travail et même des profits. Il y a cependant une condition à cela, c’est que les profits ne captent pas la plus grande partie de ces 200 milliards qui devraient revenir aux retraités ... / ...

4. L’allongement de la durée de cotisation permet-il de maintenir le montant des pensions ?

Non. Le Medef et le gouvernement mentent délibérément. Ils nous disent : « Soit l’augmentation de la durée de cotisation, soit la baisse du niveau des pensions ».


En fait, les salariés ont récolté l’une et l’autre depuis 1993 ... / ... avec une durée de 40 ans de cotisation, les 2/3 des salariés du secteur privé qui prennent leur retraite ne sont plus au travail. Ils sont soit au chômage, soit en maladie, soit en invalidité .... / ... Avec un passage à 41 ans, ce sont plus des ¾ des salariés qui se retrouveraient dans cette situation au moment de leur départ en retraite ... / ...

Quand au Medef, il n’est pas à une contradiction près, il exige l’allongement à 45 ans de la durée de cotisation au moment même où les entreprises ne permettent aux jeunes d’accéder à un travail à temps plein que vers 25-30 ans (dans le meilleur des cas) et où elles licencient à tour de bras les salariés de plus de 55 ans (voire de 50 ans).

Dans ces conditions, allonger la durée de cotisation revient à augmenter la période de chômage, de maladie ou d’invalidité et donc à diminuer le montant des retraites. ... / ... Décider, dans ces conditions, qu’il faut 40 annuités de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein, c’est vouloir obliger les salariés à sauter à la perche sans perche ... / ...

5. Le maintien au travail des salariés de plus de 60 ans est il une réponse au problème de nos retraites ?

Le Plan d’emploi national pour l’emploi des seniors 2006-2010 qui s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie de Lisbonne adoptée par l’Union européenne, s’est fixé comme objectif prioritaire de parvenir à un taux d’emploi des 55-64 ans de 50 % en 2010.

Cet objectif est inacceptable pour au moins 3 raisons.

D’abord parce qu’il est insupportable de forcer les salariés de plus de 60 ans à rester au travail. Il ne faut pas confondre les hauts fonctionnaires, les professions libérales, les dirigeants d’entreprises, les universitaires qui ont la chance d’avoir un travail créatifs et l’immense majorité des salariés pour qui le travail est avant tout fastidieux, pénible et, avec le durcissement continuel des conditions de travail, de plus en plus néfaste à leur la santé.

... / ... Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour comprendre que si l’on oblige des centaines de milliers de salariés de plus de 60 ans, ce sont des centaines de milliers de jeunes qui ne trouveront pas de travail. La persistance du chômage de masse exclut, à lui seul, la possibilité de retenir cette solution.

Enfin, parce que l’avenir qui est promis aux salariés âgés est tout sauf pavé de roses.

Non seulement les conditions de travail se détériorent, la souffrance au travail se développent, atteignant plus cruellement les salariés les plus âgés. Mais, en plus, pour inciter le patronat à embauches des « seniors », la droite a mis en place des « emplois vieux », des CDD de 18 mois renouvelable un fois. C’est donc la précarité qui ouvre grand ses bras aux salariés âgés. ... / ...

Le chiffre (que l’on nous ressasse sans cesse) de 38,1 % est un chiffre global concernant l’emploi des salariés de 55-64 ans (dans les statistiques, on a 64 ans la veille de ses 65 ans…) Il faudrait pourtant distinguer entre l’emploi des 55-60 ans qui devrait augmenter dans le cadre d’un recul généralisé du chômage et l’emploi des 60-64 ans qui devait être réduit au maximum. ... / ... La priorité pour les salariés de 60 ans devrait être bien différente : permettre à tous ceux qui le voudraient de partir à la retraite avec une retraite à taux plein.

6. Le système des « comptes notionnels » adopté par la Suède est-il une solution pour nos retraites ?

... / ... Pourquoi le gouvernement aurait-il demandé au COR un rapport spécifique sur la possibilité d’un remplacement de notre régime par annuités par un régime en points ou en compte notionnels comme en Suède ?

Le plus probable est que le gouvernement ne veut pas faire de vague avant les élections régionales de mars et qu’il attend que le congrès de la CFDT soit terminé pour laisser les mains libres à François Chérèque.

Le rapport annuel du COR paraîtra après les régionales et on peut compter sur le gouvernement et le Medef pour en faire la lecture la plus noire possible afin, si les salariés lui laissent les mains libres, de faire voter (comme d’habitude pour les retraites) une loi en plein mois de juillet.

... / ... Pour retrouver l’équilibre, le COR renvoie donc les décideurs aux « trois leviers » traditionnels :

le niveau des ressources,

le niveau des pensions et
l’âge moyen effectif de départ en retraite.

Et, sur le choix de ces leviers, le COR n’est guère optimiste puisqu’il estime à 15 % la nouvelle baisse du niveau des retraites qui découlerait du choix d’un tel système.

... / ... Aujourd’hui, les salariés ne sont sûrs que du montant - à moyen et à long terme - de leurs cotisations. Le montant de leur retraite dépendra de l’évolution du PIB et de l’espérance de vie au moment de leur départ en retraite. Le gouvernement n’a plus aucune responsabilité politique à prendre, c’est le système mis en place en 1998 qui a, une fois pour toute, décidé de la part de la richesse nationale qui sera attribuée aux retraites.

Avec la crise, le PIB a diminué de 4,4 % en 2009, le montant des retraites diminuera donc de 4,4 % en 2010. Si l’espérance de vie (mesurée par les mêmes tables de mortalité que celles des assurances privées) augmente, le montant de la retraite baissera, sans que, là encore, le gouvernement ait la moindre responsabilité politique à prendre, sans le moindre débat public ... / ... Avec ce système, tout repère collectif disparaît ... / ...

Dans le système suédois comme dans la retraite par point, si chère au Medef, c’est l’intégralité de la carrière qui est prise en compte pour le calcul de la retraite ... / ... les périodes de maternité, de chômage, de maladie ou d’invalidité n’ont pas vocation à être prise en compte. Au total, le taux de remplacement du salaire par la retraite ne peut que baisser ... / ...

7. La droite et le gouvernement ont-ils abandonné l’idée de nous imposer des fonds de pension ?

Non, le Medef rappelle constamment la nécessité de « compléter » la retraite par répartition au moyen de retraites par capitalisation, c’est-à-dire des fonds de pension, qu’ils soient ou non « à la française ». ... / ...

L’épargne-retraite est profondément risquée : c’est accepter de jouer sa retraite en bourse car les fonds collectés sont placés en bourse et bien souvent en actions puisque, selon les » experts financiers » qui ont tout intérêt à favoriser ce type de placement, leur rendement serait meilleur que celui des obligations et des emprunts d’Etat ... / ... Laisser un champ de plusieurs centaines de milliards à un salaire indirect mutualisé leur est totalement insupportable ... / ...

8. Le fonds de réserve est-il une solution pour nos retraites ?

Créé en 1999 par Lionel Jospin, le fonds de réserve des retraites devait avoir une vie de 40 ans avec une première phase d’accumulation des fonds, de 2000 à 2020, et une deuxième phase d’utilisation des fonds, de 2020 à 2040.

La première phase devait permettre d’accumuler 1 000 milliards de francs (150 milliards d’euros) dont l’essentiel serait venu des excédents de la Caisse nationale d’Assurance vieillesse, de ceux du Fonds de solidarité vieillesse et des revenus financiers issus du placement de ces fonds.

... / ... Au total, le Fonds de réserve n’a permis d’accumuler que 28 milliards d’euros. S’il avait été alimenté comme le souhaitait Lionel Jospin, ce fonds n’aurait, de toute façon pas permis de répondre au besoin de financement de nos retraites ... / ... C’est pourquoi ce fonds avait toujours été présenté comme un simple « fonds de lissage » permettant simplement d’étaler l’augmentation des cotisations retraites dans le temps en cas d’augmentation soudaine du nombre de retraités.

Il reste 10 ans pour alimenter ce fonds. ... / ... Les placements en bourse pourront, sans doute, permettre d’accumuler quelques milliards mais ces gains se transformeront inéluctablement en lourdes pertes lors de la prochaine crise financière .... / ...


9. Comment financer nos retraites ?

Le déficit du régime général (branche vieillesse) devrait, selon les prévisions du gouvernement, être de 10,7 milliards d’euros en 2010 après 8,2 milliards en 2009 et 14,5 milliards en 2013. L’augmentation de ce déficit est liée, en partie, à des raisons conjoncturelles : la crise économique qui a réduit la masse salariale et donc le montant des cotisations retraites.

... / ... En 2050, si ces ressources n’augmentent pas et si nous refusons que la grande majorité des salariés se retrouvent dans la misère, le besoin de financement de nos retraites par répartition s’élèvera à 200 milliards d’euros (constants) par an.

200 milliards d’euros par an, dans un pays dont le PIB aura doublé, cela représente 6 points de PIB. Entre 1960 et 2000, la part du PIB consacrée au financement des retraites par répartition avait augmenté de 8 points, pourquoi serait-il impossible de l’augmenter de 6 % entre 2010 et 2050 ?

... / ... Il serait donc, ensuite, nécessaire d’élargir l’assiette des cotisations retraites en s’attaquant aux « niches sociales » c’est-à-dire aux revenus salariaux qui ne subissent aucun prélèvement ou un prélèvement forfaitaire de 4 % au titre de l’ensemble des cotisations sociales. Le manque à gagner lié aux dispositifs d’association des salariés aux résultats de l’entreprise est évalué entre 6 et 8,3 milliards d’euros en 209 et, donc, au double en 2050 si ces revenus évoluent à la même vitesse que le PIB.

Il faudrait, enfin, augmenter le taux des cotisations retraites.

Sarkozy, le 25 janvier affirmait qu’il fallait « tout mettre sur la table ». Il promettait d’examiner toutes les pistes, mis d’examiner toutes les pistes. Curieusement, toutefois, il n’a évoqué que « la perspective d’un allongement de la durée de cotisation » et jamais d’une hausse des cotisations retraites.

Pourtant, dans son dernier rapport, le COR constate que « l’effet positif d’une hausse du taux de cotisation sur le solde du régime est immédiat et durable ». Dans son rapport de 2001, le COR estimait que, même avec un taux de chômage ramené à 4,5 % de la population active, il faudrait encore augmenter de 15 points le taux de cotisation retraite pour équilibrer nos régimes de retraites en 2040 et revenir à un taux de remplacement de l’ordre de 75 % du salaire (comme avant 1993).

15 point d’augmentation en 40 ans (de 200 à 2040 ou de 2010 à 2050), cela représente une augmentation d’environ 0,37 point par an. A raison de 0,25 point pour les cotisations patronales et de 0,12 points pour les cotisations salariales, cette augmentation est, bien évidemment, préférable à la généralisation de la pauvreté chez les retraités que nous promet l’allongement continuel de la durée de cotisation.

Cette option a, pourtant, d’emblée était exclue du débat public. Pour les salariés, l’augmentation de leurs cotisations seraient compensées en partie par les sommes qui n’iraient plus financer l’épargne retraite et le retour à un taux de remplacement de 75 % du salaire net permettrait de réduire le recours à la solidarité familiale au profit des personnes âgées.

Quant au patronat, s’il trouvait trop élevé l’augmentation de ses cotisations retraites, il pourrait toujours commencer par renoncer à financer les « retraites chapeaux » de ses dirigeants et alléger d’autant les sommes qu’il consacre au financement des retraites.

Veolia Environnement aurait pu, ainsi, économiser les 30,2 milliards d’euros provisionné (et il s’agit des provisions d’une seule année) pour financer les « retraites chapeaux » de son Comité exécutif, dont 13,1 millions d’euros pour la seule « retraite chapeau » de son PDG, Henri Proglio.

« Retraite chapeau » qui devait permettre à ce Monsieur, pourtant assez loin de la misère, de bénéficier d’une retraite supplémentaire de 700 millions d’euros par an. La compétitivité des entreprises de notre pays serait-elle remise en cause par cette augmentation progressive du taux des cotisations retraites ?

Non si l’on remplaçait la « modération salariale » par la « modération financière » et si le montant des dividendes versés aux actionnaires diminuaient de façon à compenser l’augmentation des cotisations sociales.

C’est tout à fait réalisable.

Le montant des dividendes versés aux actionnaires a augmenté de 5,2 point de PIB depuis 1982, au détriment des salaires. Ces dividendes sont improductifs et ne servent qu’à alimenter la spéculation financière dont on a pu constater les redoutables effets.

Une baisse des dividendes versés aux actionnaires n’affecterait pas l’investissement productif et permettrait de ne pas augmenter le prix des produits ou des services facturés par l’entreprise, malgré l’augmentation du taux des cotisations retraites. La compétitivité des entreprises ne serait donc pas affectée.

10. Quelles mesures concrètes pour sauver nos retraites par répartition ?

Nos retraites par répartition sont aujourd’hui gravement menacées. Le recul continuel du montant de la retraite, les lourdes incertitudes pesant sur l’avenir des retraites sont en train de rompre le pacte entre générations.

Comment les jeunes générations pourraient-elle, en effet, accepter que leurs cotisations aillent financer les retraites de la génération qui n’est plus au travail alors qu’eux-mêmes estiment qu’ils ne toucheront pas de retraite ou une retraite qui ne leur permettra pas de vivre ?

Pour que les jeunes générations aient confiance avec notre système de retraite par répartition, il faut leur assurer qu’ils pourront bénéficier d’une retraite correcte, à un âge (60 ans) où ils auront encore l’espérance de vivre en bonne santé pendant plusieurs années.

Cet objectif nécessite que soit prises un ensemble de mesures indissociables. D’abord, abroger les réformes de la droite depuis 1993 et obliger, par la loi, le patronat à financer les retraites complémentaires du secteur privé afin que cet objectif soit atteint.

Assurer un taux de remplacement minimum de 75 % pour une carrière complète.

Garantir qu’aucune retraite ne sera inférieure au Smic. Indexer l’évolution des salaires pris en compte pour le calcul de la retraite et l’évolution du montant de la retraite, une fois cette dernière liquidée, sur les salaires et non plus sur les prix.

Considérer que les périodes non travaillées, liées à la maternité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, aussi bien que le temps partiel imposé sont des périodes travaillées à temps plein et que ce soit le salaire qui aurait normalement du être versé qui soit pris en compte pour le calcule de la retraite.

Revenir aux 37,5 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein tant que la durée moyenne réelle d’une carrière ne sera pas supérieure à ce chiffre.

Valider les périodes d’étude après 18 ans comme les périodes de recherche d’un premier emploi dès l’inscription au Pôle-emploi.

Permettre aux salariés ayant effectué des travaux pénibles de prendre leur retraite à taux plein à 55 ans. Cette mesure, cependant, ne saurait dispenser d’agir en amont, sur les conditions de travail, pour que ces travaux nuisibles à la santé disparaissent.

C’est uniquement à ce prix que la confiance des jeunes générations en notre système de retraites par répartition pourra être restaurée. Autrement, ce sera la porte grande ouverte aux fonds de pension et à la misère pour la grande majorité des retraités dans les décennies à venir.


Ce texte est issu de la Revue D&S de Février 2010 et disponible sur abonnement
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