10 novembre 2009

Les belles histoires de la République : Le soldat Sarkozy était membre du "Groupe rapide d'intervention"

Nicolas Sarkozy et son équipe de communicants aiment les belles histoires et surtout celles qui peuvent donner une stature internationale. Contrairement à ce qu'il a fait écrire sur sa page Facebook, il n'était pas à Berlin le 9 novembre lors de l'ouverture du mur comme nous l'explique Le Monde

" Le chef de l'Etat a certes lancé ce lundi : 'Wir sind Berlin' ('nous sommes Berlin'). Mais berlinois, il ne l'était pas vingt ans plus tôt, contrairement à ce qu'il a affirmé dans un texte publié dimanche 8 novembre. Sur sa page Facebook, le président de la République a livré le récit de 'sa' nuit du 9 novembre 1989, à Berlin, en compagnie d'Alain Juppé. 'Nous décidons de quitter Paris (...) pour participer à l'événement qui se profile. Arrivés à Berlin-Ouest, nous filons vers la porte de Brandebourg où une foule enthousiaste s'est déjà amassée à l'annonce de l'ouverture probable du Mur', raconte le chef de l'Etat, qui explique comment il est allé à Berlin-Est via Checkpoint Charlie et a rencontré par hasard François Fillon ... / ... "

Au point où on en est, d'ici peu, nous apprendrons qu'il a fait son service militaire en Allemagne et pourquoi pas à Berlin, et qu'il a contribué à saper le communisme durant 1 an. Ou alors, qu'il était affecté à une mission de surveillance particulièrement dangereuse. Cette fois-ci pourtant, ça risque d'être plus difficile car beaucoup de gens connaissent le parcours du soldat Sarkozy.

Le rédacteur du présent article a deux mois d'écart avec le Président et comme la majorité des jeunes de notre époque, nous avons du nous plier à la conscription. Le pire, si je puis dire, était d'être affecté dans les FFA (Forces françaises en Allemagne). Ceux des FFA continuaient l'occupation d'une partie de l'Allemagne au titre de la deuxième guerre mondiale. voir carte ci-dessous.

En fait d'occupation, nous étions, comme nos collègue affectés en France occupé à tuer ... le temps et à subir une forte hostilité des gens, surtout les plus jeunes.

C'est dans les FFA qu'on trouvait des "semi discipliniares " ou "disciplinaires" dans lesquels on trouvait pêle-mêle, des contestataires (cadeau des RG), des fortes têtes et quelques pauvres types. A vous passer le goût de la nation et de la vie en communauté ! Certains moins nombreux étaient affectés à Berlin Ouest, où, si la vie de caserne était moins dure, la tension et le nombre de permissions ne rendait pas le séjour fabuleux.

Enfermement et désoeuvrement, c'est surtout ce qu'on retenus les appelés du contingent. Ce sont des sensations que, tous, partagent avec le Président qui a déclaré alors qu'on lui posait une question sur sa fibre militaire : "Je n'ai jamais aimé être enfermé dans une caserne, même pendant mon service militaire!"

Aurait-il connu les "disciplinaires" ou une affectation particulièrement pénible ?

Adepte de l'ascenseur social et chantre de l'égalité des chances, et surtout ardent défenseur des qualités de chacun, il est évident pour tous les français qu'il n'a obtenu aucun passe droit !

Alors, où était-il et qu'a t-il fait ?

"Après ses classes, effectuées au Bourget (Seine-Saint-Denis) en décembre 1978, pistonné par Charles Pasqua, il est affecté à la BA 117, dans le quartier de Balard, à Paris. Il appartient au Groupe rapide d'intervention (GRI), qui n'a rien d'une force spéciale : le GRI s'occupe de la propreté... Tous les matins, de 6 à 9 heures, Sarkozy passe la cireuse -la polish machine- dans les halls de l'état-major de l'armée de l'air.

"Il était gondolier de couloir", s'amuse un ancien condisciple. "Il sortait aussi les poubelles, précise un autre. Il était prêt à faire n'importe quoi, pourvu qu'on lui foute la paix." Le reste de la journée était libre. Une belle "gâche" que lui avait refilée un ami, aujourd'hui avocat. Sarkozy pouvait donc continuer ses études de droit et exercer son mandat de conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, conquis en 1977.

Tous se souviennent d'un garçon plein d'allant, cordial et déconneur. "Malgré le 'y' de son nom, il avait persuadé un adjudant moyennement intelligent qu'il était corse!" rapporte un camarade. Pendant les classes, Sarkozy et Eric Raoult -lui-même conseiller municipal du Raincy à l'époque, aujourd'hui député maire UMP- avaient prétexté un conseil municipal pour échapper à une séance de vaccination, qui mettait souvent les appelés KO. Raoult raconte: "Nicolas a pris le micro à la centrale de contrôle pour s'adresser à eux: 'Je m'appelle Nicolas Sarkozy, l'un de vos collègues. Comme nous n'avons pas été vaccinés, Eric et moi vous souhaitons un prompt rétablissement.' Déjà, à 22 ans, il parlait au nom des autres..." - Source L'Express et Nouvel Obs

Tout de même, il a eu quelques copains de chambrée sypathiques : " ... / ... Hughes Dewavrin, PDG de Pomona (175ème fortune de France), Olivier Barre, fils de Raymond et Eric Raoult, le futur député UMP. Tous habitant Neuilly .. / ... " - Source Bakchich

Pourtant dans ses biographie, on peut lire : "Après avoir obtenu sa maitrise de droit privé en 1978 , il est appelé au service national, puis entre à l'institut d'études politiques de Paris" Source Presidentielle 2007 sans plus ...

C'est vraiment dommage de ne pas y avoir fait figurer "Groupe rapide d'intervention", car sans explication spécifique, ça colle pile poil à la façon du Président de gérer la France. Dommage aussi qu'il ne soit pas resté : "plein d'allant, cordial et déconneur" ...

Crédit carte
Berdold
Crédit photo
L'internaute
L'Express

1 commentaire:

Jacques a dit…

Même les "meilleurs" communicants de Sarko n'avaient pas pensé à tout:

Libération a mis en ligne une série de photos détournées sur lesquelles on voit Nicolas Sarkozy assister aux grands événements qui ont jalonné l'histoire, de la prise de la Bastille en 1789 aux événements tragiques de la Place Tiananmen deux cents ans plus tard, en passant par les premiers pas des Américains sur la lune.

Bien cordialement,

jf.
www.lamauragne.blog.lemonde.fr