18 février 2009

Le gouvernement doit faire plier le MEDEF ou ... reconnaître qu'il en est complice

Depuis que l'Etat a décidé de se désengager de l'économie et privatisant les entreprises nationalisées, il est clair qu'il ne dispose plus de levier pour faire céder les syndicats d'employeurs et notamment le "tristement célèbre" MEDEF.

On peut penser ce qu'on veut de Nicolas Sarkozy (et Slovar ne l'épargne pas) mais quelle est sa marge de manoeuvre face à des entreprises qui refusent tout compromis. Le seul domaine dans lequel il peut inverser la tendance est de décréter l'augmentation du SMIC mais compte tenu de ses prises de positions idéologiques, il ne le fera pas. En fin de compte, notre Président est victime de son goût du retour aux fonctions régaliennes de l'Etat.

Il est en train d'apprendre qu'on peut fêter sa victoire au Fouquet's ou emprunter les moyens de transport de ses amis patrons sans pouvoir les mettre à contribution sur un claquement de doigts. Et ça, en ce moment, ça énerve !!!!

La réunion tripartite qui va se dérouler cet après midi est un marché de dupes comme nous l'avons montré dans notre article "Le 18 février est déja plié". La seule action que peut envisager le Président et ses conseillers est de faire varier de quelques Euro l'imposition de ceux qui sont à la limite de la non imposition. C'est à dire tois fois rien ...

A part cela, le gouvernement ne peur RIEN imposer au MEDEF dont les positions sont clairement distillées jour après jour dans les media. Nous vous donnons ci-dessous quelques morceaux choisis issus de l'Usine Nouvelle

La hausse du Smic ?

Une "illusion de générosité". Du coup pas question d'alourdir encore d'avantage les charges patronales. Pas question d'octroyer une hausse du Smic comme le réclament la CGT et Force ouvrière. "Si la priorité c'est l'emploi, -objectif du sommet social selon le chef de l'Etat- je ne veux pas participer à une illusion de générosité à court terme". Car selon elle, "une hausse excessive du Smic, c'est la mise au pas d'une dizaine de PME de services".

Le fonds d'investissement social ?

Une "gabegie". Elle rejette également l'idée de la CFDT de créer un fond d'investissement social de 5 à 10 milliards d'euros destiné à la formation. Une "gabegie", selon Laurence Parisot, faisant valoir l'enveloppe de 900 millions d'euros par an décidée dans le cadre de l'accord sur la réforme de la formation professionnelle signé par tous les syndicats.

Une meilleure indemnisation du chômage partiel ?

Si le Medef envisage "quelques mécanismes supplémentaires pour plus de possibilités et de souplesse », évoquant "l'enchaînement ou pas au-delà des 6 semaines permises", il ne faut pas faire du « chômage partiel de longue durée". Ce n'est pas une "panacée", pointant notamment "un effet pervers": le "retour du travail au noir", sanas donner plus de précisions.

Le partage de la valeur ajoutée ?

Une "confusion intellectuelle". Enfin, le sujet sensible du partage de la valeur ajouté, lancé par le chef de l'Etat lui-même le 5 février dernier, Laurence Parisot a balayé la polémique, dénonçant une "forme de confusion intellectuelle". Rappelant au passage que "seul l'actionnaire peut décider du montant de ses dividendes, (...) principe essentiel du droit de la propriété, elle a réaffirmé que les profits des entreprises se divisaient en deux, entre "les dividendes et l'auto-financement". Et non en trois, selon la règle énoncée par le président Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, les entreprises françaises n'ont "pas à rougir" du niveau de rémunération des salariés, qui avec l'intéressement et la participation, bénéficient d'un dispositif unique dans les pays occidentaux selon elle.

En clair, si c'est nécessaire, passez votre chemin. Le MEDEF revendique le droit de s'exonérer de toute solidarité dans la crise qui touche TOUS les habitants de ce pays. Le MEDEF, par la voix de Laurence Parisot définit tous les jours les contours d'un pays MEDEF qui ne sent pas concerné par la violence faite aux français. Le MEDEF pourtant représente les banques et autres établissements financiers ainsi que les multinationales qui ont investit une part de leur trésorerie et de leurs bénéfices dans des placements spéculatifs et abusé dans certains cas des paradis fiscaux. Est ce l'absolution que demande le MEDEF ?

Alors, que propose le MEDEF aux syndicats ?

Le patronat a proposé aux syndicats, mardi 17 février, une baisse des avantages familiaux accordés dans les régimes de retraite complémentaire, lors de la troisième séance de négociation sur l'avenir des régimes Agirc (cadres) et Arrco (salariés), ont indiqué les syndicats.

Le Medef souhaite aligner la majoration de pension de l'Agirc, actuellement de 8 % pour trois enfants (plus 4% par enfant supplémentaire), sur celle moins avantageuse de l'Arrco, qui est de 5 % pour trois enfants et plus. Le Medef a également proposé d'aligner les conditions d'âge pour toucher une pension de réversion de l'Arrco (55 ans) sur les règles moins favorables de l'Agirc (60 ans) ... / ... - Source Le Monde

Chiffon rouge ou cynisme de compétition ?

Mais, le MEDEF peut toujours faire mieux :

Patrick Bernasconi (Medef) estime ainsi que si "on vient de terminer les négociations sur la convention Unedic et sur le chômage partiel, ce n'est pas pour les rouvrir". Pour celui qui préside la Fédération patronale des travaux publics, "que l'Etat fasse ses propositions, c'est lui qui décide d'abonder le dispositif". Le président de l'UIMM, la fédération de la métallurgie du Medef, Frédéric Saint-Geours, ne dit pas autre chose. "Notre idée est de faire contribuer l'Etat et la collectivité publique, fait-il valoir. Demander à l'entreprise de dépenser plus ne résout pas son problème, il faut au contraire alléger ses charges au moment où elle se pose la question de licencier."

Et oui, même l'UIMM, qui, rappelons le est toujours sous le coup d'une enquête sur sa caisse noire, se permet de donner des leçons.

Nous demandons donc solennellement au Président et à son gouvernement de cesser de parler de justice et d'équité jusqu'à ce qu'il ait exigé et obtenu du MEDEF (grand bénéficiaire devant l'éternel, des allègement de charges) des négociations honnêtes et une participation effective à l'amélioration des conditions salariales et sociales des salariés.

Nous demandons également que soit immédiatement supprimé le bouclier fiscal "cher" à Madame Parisot et l'abandon de tout projet consistant à "améliorer" la vitesse de licenciement des salariés de façon préventive.

Faute de quoi, il sera vraiment inutile de gâcher du temps d'antenne pour venir nous expliquer son impuissance face à une des composantes de la nation française.

A bon entendeur ....

Sources
Usine Nouvelle
Le Monde



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