04 février 2008

Vaut-il mieux être sidérurgiste à Grandange que sous-traitant automobile à Devecey ?

C'est la question que doivent se poser les salariés de l'entreprise BRS qui s'ils n'avaient pas été vigilants auraient tout simplement vu leurs machines prendre la route de la Slovaquie. C'est le site Actu régions qui nous l'explique :

"Très en colère, les salariés d’un sous-traitant automobile du Doubs retiennent leur employeur après que celui-ci eut tenté de délocaliser son usine en catimini au début du week-end…

Le bras de fer remonte à samedi matin, quand un responsable des expéditions découvre tout à fait par hasard que trois camions slovaques sont en train de vider l’usine de pièces détachées et de matières premières. Il donne l’alerte et, ni une ni deux, ses collègues arrivent à la rescousse pour bloquer les grilles de l’usine avec leurs voitures. Le temps de tirer l’affaire au clair. L’entreprise BRS, spécialisée dans la fabrication de pièces pour l’industrie automobile, a été rachetée il y a un an -elle était alors en redressement judiciaire- par un homme d’affaires britannique, Mike Bacon. L’homme possède un autre site de production, en Slovaquie, où la main d’œuvre est cinq fois moins chère.

Aux salariés qui le retiennent dans l’usine depuis 48 heures, Mike Bacon ne cache pas qu’il avait l’intention de délocaliser le site de production au cours du week-end (plusieurs camions auraient d’ailleurs réussi à quitter l’usine dans la nuit de vendredi à samedi) pour, affirme-t-il, trouver de l’argent pour payer les salariés français.

Car en janvier, les salaires n’ont pas été versés à la quarantaine d’employés de BRS. Leur patron leur a promis de les accompagner dans l’après-midi jusqu’au tribunal de Commerce pour lancer la procédure de placement en liquidation judiciaire. Seule solution pour que les ouvriers touchent prochainement leurs salaires.

Pendant ce temps là, notre jeune marié de président sur le chemin de la Roumanie, a fait un bref arrêt en Moselle (45 minutes très exactement) dans l'usine ArcelorMittal où 600 des 1100 emplois sont menacés.

Le chef de l'Etat s'était engagé jeudi auprès des syndicats à "faire tout son possible" pour maintenir l'activité du site dont l'aciérie et le train à billettes (barres cylindriques) doivent fermer d'ici 2009. Après quoi les syndicats l'avaient eux-mêmes invité à venir les rencontrer en Moselle. Une visite non programmée, mais acceptée au pied levé par le chef de l'Etat.

Le président a déclaré ce lundi : "... / ... que "l'Etat est prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires" pour pérenniser l'aciérie. "Notre objectif, c'est de garder des usines ouvertes en France", a-t-il déclaré devant 400 sidérurgistes. "Soit nous arrivons à convaincre Lakshmi Mittal, le patron d'ArcelorMittal, et nous investirons avec lui, soit nous trouvons un repreneur, et nous investirons avec lui".

Nicolas Sarkozy a également annoncé qu'il recevrait prochainement à l'Elysée les syndicats d'une autre usine menacée et qu'il se rendrait sur place par la suite : il s'agit de l'usine Kleber de Toul, que Michelin compte fermer. Un plan social d'un coût de 130 millions d'euros est mis en place pour les 826 salariés du site.

Nous conseillons vivement à ses conseillers de programmer également une rencontre avec ceux de BRS, de Lucent et tous ceux qui vont, dans les prochains mois être victimes de la totale liberté des marchés. Ces mêmes marchés qui ne trouvent et ne trouveront que les licenciements pour justifier la crise économique dont-ils sont responsables.

Attention Monsieur le Président. "Tout est possible" à condition de ne pas franchir les limites.


Sources, crédits et copyrights

NouvelObs
Est Républicain
Crédit et copyright image
Stéphane Soularue

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