16 mai 2007

Nous, étudiants, appelons le centre et la gauche à prendre leurs responsabilités !"

Slovar relaye une initiative d'étudiants appelant la gauche et le centre à réagir pour les législatives. Voici le texte de leur pétition que vous pouvez signer en bas de message

Nous sommes étudiants, et cette année, nous avons pour la première fois participé activement à la vie politique de notre pays. Certains d’entre nous ont fait la campagne de François Bayrou, d’autres celle de Ségolène Royal. Tous, nous avons été déçus par l’issue de ce scrutin. En effet, après avoir pris connaissance de tous les programmes, sans préjugé ni sectarisme, celui de Nicolas Sarkozy nous a semblé non seulement inefficace, mais surtout injuste. Un constat d’autant plus vrai pour les plus fragiles de notre société, qui ont cru à son volontarisme et à une rhétorique rassurante délaissant toute pédagogie au profit d’un pseudo « bon sens populaire».

Au-delà des querelles partisanes, des questions de personnes, nous refusons l’inéluctabilité d’une hégémonie de cette droite qui se dit « décomplexée », pour 5 ans ou davantage. C’est pourquoi nous interpelons les responsables de la gauche, du centre et de l’écologie politique, pour leur demander d’avoir le courage de dépasser leurs intérêts à court terme, afin de construire une opposition crédible, capable de devenir une majorité nouvelle.

En effet, aucune des formations actuelles ne peut prétendre construire cette majorité à elle toute seule. La gauche plurielle n’est plus, et la formation en tête de la gauche de la gauche, la LCR, ne se veut pas un parti de gouvernement. Quant au centre, un retour dans le giron de l’UMP d’aujourd’hui friserait la schizophrénie. Certains députés UDF nous ayant habitué à moins de cynisme semblent d’ailleurs en être victimes…

Or ce que la logique politique impose pour créer cette majorité, la convergence des idées le légitime.

Nous respectons la volonté d’indépendance et le refus d’une opposition systématique du Mouvement Démocrate (MD), tout comme nous sommes sensibles à une certaine audace du PS dans la recherche d’un système économique plus juste et solidaire. Ces différences de sensibilité ne doivent pas pour autant nous faire oublier que sur la rénovation des institutions, sur l’ambition européenne, sur l’idée qu’une politique de sécurité ferme ne peut pas être gâchée par une logique de l’affrontement, sur la conviction qu’efficacité économique et justice sociale se soutiennent mutuellement, ou encore sur la prise de conscience que le réchauffement de la planète doit être au cœur de toutes les politiques publiques, les points d’accords sont flagrants ! Certes, certains sont plus « étatistes » que d’autres, mais enfin même sur la politique économique, un soutien privilégié aux PME et une augmentation soutenue des crédits consacrés à la recherche ont été défendus dans les deux projets présidentiels de Ségolène Royal et François Bayrou. Comme eux, nous croyons que ce sont l’audace et l’innovation qui serviront la double exigence fondamentale de cohésion sociale et de croissance durable, seule compatible avec les valeurs humanistes et progressistes qui sont les nôtres.

Pour toutes ces raisons, nous appelons le MD, le PRG, le PS, les Verts et tous ceux qui sont ouverts au compromis, à pratiquer des désistements mutuels à l’échelle nationale, à l’issue du 1er tour des législatives. Au-delà, nous leur demandons, dès après ces élections, de travailler ensemble, dans le respect des identités de chacun, pour construire un front républicain, progressiste et ouvert. Un front capable de mobiliser les citoyens afin que la prochaine élection présidentielle ne devienne pas un nouveau référendum « anti-Sarkozy » avorté, mais une adhésion à un ou des projets porteurs d’un renouvellement profond de la vie politique française.

Nous demandons à tous ceux qui se reconnaissent dans ces propos, étudiants ou non, de donner du poids à notre appel en signant ce texte.

Vous pouvez aussi regarder la vidéo des pétitionnaires

14 mai 2007

Merci patron

Nicolas SARKOZY bien que pas encore investit recevait aujourd'hui les syndicats de salariés. C'était sans compter une réaction de la très progressiste CGPME qui vient de publier le communiqué suivant :

A l'heure de l'examen du bilan d'étape de la "délibération sociale", la CGPME reste ouverte à la discussion et aux échanges entre partenaires sociaux. Mais elle tient à rappeler qu'elle ne saurait accepter que quiconque impose de nouvelles contraintes ou supprime des facultés actuellement offertes aux TPE / PME.

En clair : Surtout, tu ne touche à rien !!!!

Les salariés des entreprises adhérentes à la CGPME n'auront qu'à trouver une autre place s'ils n'apprécient pas cette position. De plus cette phrase montre bien comment la CGPME entend se positionner vis à vis du pouvoir politique.

La CGPME ira t-elle jusqu'à refuser toutes les aides publiques par acquis de conscience ?

Rendre plus lisible et donner davantage de cohérence aux politiques en faveur de la recherche d'emploi est évidemment souhaitable. Mais tout rapprochement entre l'ANPE et l'UNEDIC ne pourrait être envisageable que dans le cadre d'une stricte gestion paritaire à même de garantir un pragmatisme répondant aux besoins des entreprises, et ce bien loin d'une simple étatisation du régime.

Belle preuve de rigidité que cette "stricte gestion paritaire à même de garantir un pragmatisme répondant aux besoins des entreprises" Il semblerait que la CGPME ai décidé unilatéralement de s'opposer à l'une des mesures phares de M.M. SARKOZY et BORLOO ?

De même, l'harmonisation, la simplification et la clarification des règles applicables en matière de contrat de travail seraient utiles. Pour autant, il est indispensable que les petites entreprises conservent le bénéfice de contrats (CDD, CNE, intérim, contrats de projets…) adaptés à leur situation et à leurs besoins.

Nous aimerions rapeller qu'il s'agit de salariés lorsque la CGPME parle de "conserver le bénéfice de contrats adaptés à leur situation et à leurs besoins"

L'entreprise serait donc exonérée de toute participation à la dynamique nationale ?

La logique serait-elle que ce soit exclusivement les salariés qui fournissent l'effort ?

Enfin, la sécurisation des parcours professionnels, dans le prolongement des systèmes déjà existants, doit permettre, à coût constant, de mieux coupler emploi et formation, l'objectif premier restant l'accélération du retour à l'emploi.

En clair, on ne bouge surtout rien et la vie est belle.

C'était notre série : Le dialogue social en France est en marche et les problèmes du Président SARKOZY commencent !!!

Crédit image
FAUJOUR
Source
CGPME

Courage d’une réaction d’honneur ou lâcheté de la division

Il y a quelques temps, j’écrivais un article dont le titre « Vae Victis » évoquait le sort des vaincus de l'élection présidentielle de 2007.

J’écrivais notamment : « Il est probable en cas de défaite qu’au Parti Socialiste on va encore se livrer à une séance habituelle d’autodafé général avant d’envisager une scission entre les socio-démocrates et les tenants de la ligne socialiste orthodoxe. »

Trop facile vous me direz puisque c’est exactement ce à quoi se livrent les dirigeants socialistes depuis la création du parti. Cette fois-ci c’est le courant DSK qui monte à l’assaut en demandant à quelques semaines des législatives la tête du premier secrétaire jugé coupable de l’échec.

Quelques lieutenants de DSK laissent même entendre (timidement) que le candidat de leur cœur aurait gagné LUI la présidentielle (en omettant de rappeler que celui-ci ne faisait l’unanimité ni chez les militants ni chez les électeurs)

Si la tentation d’un rapprochement entre les pro DSK et le MODEM de François BAYROU est toujours dans l’air, il ne faudrait toutefois pas oublier qu’à force de postures on va finir par lasser l’électeur de gauche.

Un électeur qui n'a pas forcement vocation à devenir un cobaye de chimie électorale. Pour la très grande majorité, les électeurs de gauche se moquent totalement de qui AURAIT pu gagner. Leur seul centre d'intérêt est de savoir si la défaite va être amplifiée par le score des législatives.

Mais faisons confiance au Parti Socialiste pour laver son lige sale en famille lors d’un congrès exceptionnel où les tendances et courants vont s’écharper pour arriver comme toujours à une synthèse. Les électeurs de gauche aimeraient toutefois que le concours de propos assassins soit reporté à ce congrès !!!

En revanche, ce qui est beaucoup plus grave, c’est la situation des VERTS. Gardiens du temple écologique depuis leur création, ils n’ont pas compris que leur ressemblance avec les batailles rangées du village d’Asterix les avaient décrédibilisés auprès des électeurs. J’ai eu l’occasion d’évoquer l’écologie politique en posant la question suivante : « l’écologie politique est-elle une réalité ou un concept ? »

J’ajouterai aujourd’hui : « les Verts combien de divisions » en référence au naufrage que viennent de programmer les représentants des VERTS dans leur négociations avec le Parti Socialiste.

Il n’y a qu’à lire cette dépêche pour s’en convaincre : Extraits

Les Verts, vent debout contre "la pratique hégémonique" des socialistes, ont refusé dimanche l'accord proposé par le PS pour les législatives et constaté la fin de "la dynamique de la gauche plurielle", le PS ne pouvant plus être le "partenaire unique".

Les socialistes ont aussitôt réagi en assurant qu'ils seraient "raisonnables et unitaires pour deux".


Le PS proposait aux Verts de leur réserver 14 circonscriptions, dont les trois de leurs députés sortants, et demandait un désistement automatique pour le second tour. Au terme de cet accord, les Verts auraient pu obtenir six députés.


Lors d'un Conseil national inter-régional (CNIR) réuni à Paris, les Verts ont refusé clairement les propositions socialistes, comme l'avait fait auparavant leur Collège exécutif (direction).
Un texte hostile à l'accord a frôlé les 60% de voix nécessaires pour passer au premier tour et a dépassé largement ce seuil lors d'un deuxième tour.

Moins des deux tiers des 120 membres du CNIR -le troisième en trois semaines- étaient présents.
Les Verts, comme ils pouvaient le faire aussi en cas d'accord- présenteront un candidat dans chacune des 577 circonscriptions (il leur en manque une vingtaine à ce jour)

Franchement, ces exigences ont quelque chose d’indécent et ridicule lorsqu’on regarde le score pitoyable de Dominique VOYNET !!! De peur de sombrer seuls, les VERTS exigeraient-ils que le PS sombre avec eux ?

Les VERTS n’ont pas compris que lorsque l’écologie n’était pas à la mode, ils feraient tout le boulot pour se faire déposséder par le premier animateur de télévision venu.

Les VERTS n’ont pas compris qu’on peut être une composante active d’un grand parti politique national mais ont trop longtemps cru que la chasse aux parisiens motorisés leur suffirait de sésame pour la prise du pouvoir.

Les VERTS ont offert autant de visages que d’adhérents et se trouvent aujourd’hui au bord du gouffre par manque de cohésion.

Pendant que PS et VERTS envisagent de nous jouer « massacre à la tronçonneuse », les quelques 47 % d’électeurs qui ont voté pour la candidate de gauche commencent à se demander s’ils ne vont pas revivre 5 ans de pouvoir UMP absolu.

Alors, que dire ?

Oui, vous avez perdu mais ne devez vous pas à vos électeurs de mettre votre ego dans votre poche jusqu'à la fin des législatives ?

Comment pourrez-vous cette fois-ci justifier une nouvelle défaite, et nous expliquer que l’adversaire était trop fort pour vous ?

Ne pas trouver la solution prouverait à 16 790 440 électeurs qu’ils n’ont plus qu’à regarder ce qui va leur arriver durant cinq ans.

Aurez vous le courage d’une réaction d’honneur ou la lâcheté de la division ?


Sources
AFP
Photo
François HOLLANDE et Yann Wehrling pendant la campagne présidentielle