18 janvier 2007

Déficit d’altruisme ?

« Nous devons créer les partis et formations politiques de demain »

C’est un cri que nous entendons de plus en plus ces derniers temps. « Nous devons créer les partis et formations politiques de demain »

C’est un cri que nous entendons de plus en plus ces derniers temps.

Que ce soient des sympathisants qui ne se reconnaissent plus dans leur formation politique habituelle ou bien des gens de la « société civile », il a matière à mettre à bas le traditionnel clivage gauche droite qui s’accentue années après années et surtout à l’occasion des élections présidentielles à venir.

Cette situation serait-elle identique chez nos voisins européens ?

Dans la très grande majorité des cas, on trouve une culture du bipartisme de très longue date. Qu’ils s ‘appellent socio-démocrates, socialistes, travaillistes, démocrates chrétiens ou conservateurs, ils gouvernent en alternance depuis des décennies.

Si certains pays ont vu émerger une troisième formation, celle-ci est en général destinée à s’allier ou à faire chuter les gouvernements en place. Si des partis nouveaux ont fait leur apparition chez les les nouveaux entrants dans l’Union, on constate qu’il s’agit essentiellement de partis corporatistes.

La France serait donc si l’on en croit les nombreuses discussions qui animent les lieux de travail, les brasseries et autres lieux publics en train de devenir novatrice dans le domaine ? Le dynamisme démocratique serait de retour ?

Alors en ce cas, pourquoi l’idée de faire émerger des nouveaux partis ou formations politiques n’aboutit pas ou peu ?

Beaucoup de citoyen ont une vision de la politique au travers des media ou des inimitiés qu’ils peuvent entretenir avec tel ou tel élu. Il en est de même en ce qui concerne les syndicats. Les réponses sont toujours les mêmes

« Je m’engagerai lorsqu’ils auront changé ou lorsque de nouveaux arrivant modifieront la donne »
« J’ai pas le temps de m’occuper de ces c.... »
« Mon travail me prend tout mon temps, alors le week-end ... »
« Moi, je suis apolitique ... »
« Distribuer des tracts ou coller des affiches, c’est pas mon truc ... »
« J’ai pas encore trouvé le bon parti ... »
« Défendre quelqu’un que je connais pas ... »
« Je veux pas avoir d’ennuis au travail ... »
« Je gère une entreprise moi monsieur, si vous croyez que j’ai le temps .. »

C’est ce qu’on appelle en termes commerciaux des « fausses barbes »

En effet, combien de français ont réellement envie de consacrer du temps à militer et lutter pour les autres ? N’y aurait-il pas dans notre beau pays un cruel manque d’altruisme ?

On pourra arguer que les français sont tous de fins analystes de la vie politique de leur pays et en connaissent tous les rouages. Mais combien ont simplement poussé la porte de leur maire ou celle d’un syndicat de salariés . Et sur ceux qui l’ont fait, combien ne l’ont fait que par curiosité plus que par intérêt ?

Le militantisme ou l’engagement ne consistent pas seulement à briller en société, c’est une école d’humilité. C’est prendre des coups, donner aux autres sans pour cela recevoir, sacrifier loisirs et vie de famille et c’est parfois avoir du mal à retrouver du travail. S’engager dans l’aventure politique ou syndicale, c’est aussi apporter compétence et disponibilité.

Combien de français spécialistes du « A leur place ... » sont prêts à sacrifier le dixième de leur temps dans des actions politiques ou syndicales ?

Le bulletin de vote est une conquête de la démocratie, mais probablement insuffisant pour que notre pays puisse s’enrichir de nouvelles idées économiques et sociales.

Que de nouveaux partis, formations politiques ou syndicats originaux voient le jour est assurément une bonne chose, à condition que les français cessent de tout attendre de l’émergence de leaders charismatiques et prennent vraiment les choses en main ... en S’engageant

17 janvier 2007

Patrimoines de candidats

On parle beaucoup ces dernières heures du patrimoine personnel des candidats à la Présidence de la République. Il semble qu’une info/intox « balancée » sur le Web et reprise par Jacques GODFRAIN un des députés appartenant à l’entourage du candidat Nicolas SARKOZY soit à l’origine d’une future polémique.

Est ce la réaction de la candidate socialiste annonçant qu’elle portait plainte pour diffamation qui a poussé l’UMP à faire la déclaration suivante :

L'UMP a fait savoir que Nicolas Sarkozy était assujetti à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) depuis un an et a rejeté les accusations des socialistes, pour qui la polémique fiscale entourant le couple Royal-Hollande porte la marque malveillante de la droite.

"La polémique ne nous intéresse pas et nous ne nous laisserons pas enfermer dans ce sujet-là", a déclaré Xavier Bertrand.


"Nicolas Sarkozy paie l'ISF depuis un an", a expliqué l'autre porte-parole du candidat, Rachida Dati, qui a précisé que le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP rendrait publique sa déclaration d'ISF "dans les jours à venir".

Peu de français savent qu’il existe une obligation pour les candidats à la présidence de communiquer au conseil constitutionnel un état de leur patrimoine. Vous trouverez ci-dessous le texte officiel trouvé sur le site du Conseil Constitutionnel

Aux termes du quatrième alinéa du I de l'article 3 de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel :

« Le Conseil constitutionnel doit s'assurer du consentement des personnes présentées qui, à peine de nullité de leur candidature, doivent lui remettre, sous pli scellé, une déclaration de leur situation patrimoniale conforme aux dispositions de l'article L.O. 135-1 du code électoral et l'engagement, en cas d'élection, de déposer deux mois au plus tôt et un mois au plus tard avant l'expiration du mandat ou, en cas de démission, dans un délai d'un mois après celle-ci, une nouvelle déclaration conforme à ces dispositions qui sera publiée au Journal officiel de la République française dans les huit jours de son dépôt »

En application de ces dispositions, chaque candidat doit remettre au Conseil constitutionnel, avant la fixation par celui-ci de la liste des candidats :

L'expression de son consentement à prendre part à l'élection ;

L'engagement (au cas où il serait élu) de déposer une déclaration de patrimoine :
S'il démissionne en cours de mandat, dans le délai d'un mois après la cessation des fonctions ;
Sinon, au cours de la période commençant deux mois avant et s'achevant un mois avant le terme normal du quinquennat ;

Une déclaration de patrimoine sous pli scellé qui ne sera ouverte qu'en cas d'élection (et, dans le cas inverse, retournée à l'intéressé). Cette déclaration doit être conforme aux prescriptions de l'article LO 135-1 du code électoral et pourra s'inspirer du modèle établi par la commission de la transparence financière de la vie politique.

Ces déclarations sont prescrites à peine de nullité de la candidature. Le secrétariat général du Conseil constitutionnel en accusé réception

La déclaration patrimoniale du candidat élu est publiée au Journal officiel en vertu des dispositions du deuxième alinéa du III de l'article 3 de la loi organique du 6 novembre 1962 aux termes desquelles :

« Le Conseil constitutionnel arrête et proclame les résultats de l'élection qui sont publiés au Journal officiel de la République française dans les vingt-quatre heures de la proclamation. La déclaration de situation patrimoniale du candidat proclamé élu est jointe à cette publication » . Nous n’aurons par conséquent des informations que sur le patrimoine du vainqueur. Nous disposons toutefois d’éléments concernant des candidats à la présidentielle de 2002 qui le seront en 2007.

François Bayrou. 491 673 [euro] dont à Bordères ferme 180 000 [euro], maison 38 000 [euro] et terres 45 000 [euro] ; à Paris (VIIe) 2-pièces de 50 m2, acheté à crédit, en 1997, 228 673 [euro]. Revenu imposable en 2000 : 86 058 [euro] ; impôt acquitté en 2001 : 9 635 [euro].

Olivier Besancenot. Logement de 26 m2 à Paris (XVIIIe) acheté grâce à un prêt de la mutuelle des PTT : 42 685 [euro].

Arlette Laguiller. Livret de caisse d'épargne 3 050 [euro]. Clio achetée à crédit. Retraite : 1 500 [euro]/mois.

Jean-Marie Le Pen. Maison à Montretout évaluée en 1997 à 3 200 000 [euro]. Revenu imposable 2000 : 44 507 [euro] ; impôt acquitté en 2001 : 4 201 [euro]. ISF payé en 2001 : 4 116 [euro].

Corinne Lepage. 2 000 000 d'[euro] dont biens immobiliers 1 600 000 [euro]. Fonds de capitalisation 137 204 [euro]. Capital professionnel 265 215 [euro]. Revenus bruts 2000 : environ 304 898 [euro]. Impôt acquitté en 2001 : 121 349 [euro]. Paie l'ISF.

Et à tout seigneur tout honneur : Jacques CHIRAC

Jacques Chirac (en mars 2002) 1 722 331 [euro] (11,3 MF, contre 8,3 MF en début de mandat en 1995, soit une augmentation de 36 % en F courants et 25 % en F constants hors inflation). La déclaration incluait toutefois : Une 205 !!!

Sources : Le Monde 9/04/2002

Alors, Doit-on être fortuné ou non pour diriger la France ? Doit-on demander à ce que le patrimoine des candidats à toutes les élections françaises soit consultable par les citoyens ?

Quel est en fin de compte le problème ?

Qu’un candidat ou un élu se soit constitué un patrimoine issu de son travail ou même par héritage ne pose pas vraiment de problèmes aux français. Ce qui les chagrine par contre c’est lorsque certains candidats ou élus ont des visions différentes du revenu des classes moyennes ou lorsqu’ils expliquent aux français qu’on peut vivre heureux avec peu !!!

Chacun se fera son opinion sur le sujet. Il n’en reste pas moins que si la campagne électorale démarre par des coups bas comme celui des patrimoines personnels, nous sommes en droit de nous interroger sur la « qualité » des arguments de février à avril.

15 janvier 2007

Actions collectives : Verront-elles le jour ?

Alors que les organisations d’entrepreneurs se félicitent des nombreuses mesures présentées par la candidat de l’UMP à l'élection présidentielle :

Simplification du code du travail (séparabilité, contrat de travail unique)
Remise en cause des 35H00 et suppression des charges sur les heures supplémentaires
Flexibilité accrue
Obligations nouvelles pour les chômeurs
Allongement de la duré de cotisation retraite
Baisse de la fiscalité sur les bénéfices

Qui représentent en clair, un glissement « harmonieux » vers des législations proches de celles appliquées par leurs homologues anglo-saxons. Elles semblent par contre refuser toute avancée dans le domaine de la protection des consommateurs qui sont, sommes toutes, leurs clients. Il n’y a qu’à lire le communiqué (reçu par mail) de la CGPME

Actions collectives : la CGPME réclame des garanties pour les PME

Alors que le projet de loi en faveur des consommateurs doit être examiné en première lecture par l’Assemblée nationale début février, la CGPME est opposée aux class actions, particulièrement dangereuses pour les petites entreprises.

Si demain les class actions traversent l’Atlantique, il s’ensuivra mécaniquement une hausse des primes d’assurances liée à la création de nouveaux risques. En outre, ce système découragera tout projet innovant et accentuera davantage encore la judiciarisation de l’économie française.

Il est donc impératif de limiter à tout le moins le coût induit par le nouveau système qui impliquera, même en l’absence de procédure, un suivi interne et externe de ce risque.
Sur la forme, la CGPME souhaite que la déclaration de responsabilité de l’entreprise par le juge soit strictement encadrée dans le temps et ne puisse donner libre cours à une préjudiciable médiatisation.

Enfin, la CGPME propose que les associations de consommateurs intentant des procédures abusives soient elles aussi sanctionnées pécuniairement.

On veut bien croire qu’un organisme syndical soit en permanence à la pointe de la lutte pour améliorer la situation de ses adhérents mais il semble que vouloir obtenir "beurre et argent du beurre" est un des désirs de la CGPME.

Car enfin, dans les domaines suivants : Téléphonie, Transport, Accès Internet, Banques, Assurances, Sociétés d’autoroutes, Eau, Electricité, gaz, quel est la probabilité pour un consommateur isolé d’obtenir juste réparation ?

Les entreprises françaises concevraient-elles de si mauvais produits ou services pour craindre à ce point cette loi ?

Ce texte voulu par Jacques CHIRAC et présenté par le député UMP Luc CHATEL (un des porte parole de l’UMP) s’appuie entre autre sur les arguments suivants :

La proposition de loi prévoit que « lorsque plusieurs consommateurs, personnes physiques, ont subi des préjudices individuels causés par le fait d'un même professionnel, et ayant une origine commune, toute association (...) peut agir en réparation au nom de ces consommateurs ».

Afin de prévenir les demandes abusives qui pourraient être formulées, « l'accès au recours » sera limité « aux associations agréées et en confiant au juge le contrôle préalable à l'instance ».

devrait être revu ou supprimé à la demande d’une des seules parties ? Ou bien, est-ce l’apparition d’un site Web qui porte le nom de « Class action » le site français des actions collectives créé par des avocats ou des experts comptables qui rend nerveux la CGPME ?

Que fait-on par exemple des Les 4800 dossiers de plaintes recueillis par l’UFC contre les opérateurs de téléphonie mobiles ?

Les plaignants devront-ils affronter seuls les "monstres " que représentent les opérateurs ? Avec quel chance de réussite ?

Le Medef a même édité une brochure de lobbying avec la Chambre de commerce de Paris pour que ses adhérents "mettent en garde leurs élus sur les risques que représente en termes de compétitivité, d’attractivité et d’emploi l’introduction de l’action de groupe dans le droit français."

Quand on vous disait que le consensus de la rupture est en marche !!!

Sources

Novethic
Blog Cyber militant

Crédit photo
MINEFI